Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer.
Il est minuit moins le quart dans le siècle. Nous sommes à un point de bascule historique sur l’islamophobie et le déchaînement du racisme en France et plus largement en Europe. La lecture simplifiée à l’extrême par les médias de cette journée du 7 janviers 2015 va se résumer et s’imprimer dans de nombreux cerveaux « par l’attaque meurtrière contre un journal « de Gauche » par des Musulmans. Cela va déstabiliser et retourner des positionnements politiques.
Racisme au pays des droits de l’homme
Tout en un sens est déjà dit – j’y reviendrai – dans cette singulière formule, « le moins raciste des pays possibles », qui concentre en elle toute la spécificité du racisme français contemporain, tout ce qu’il a d’à la fois déroutant, grotesque et odieux. Mais ma question pour le moment est celle- ci : quel est ce racisme, ou plus précisément comment ce racisme particulier s’articule-t-il théoriquement et pratiquement à un régime politique et une idéologie dominante qui professent les droits de l’homme ? Mon propos ne vise pas à l’exhaustivité, il se concentrera sur le racisme anti-africain – anti-noir, anti-arabe – et antimusulman, ce qui n’épuise pas le sujet du racisme, l’antisémitisme existant toujours, ainsi que d’autres racismes comme le racisme anti-asiatique ou le racisme anti-roms. Par racisme j’entends une manière particulière d’appréhender et de traiter certaines populations, fondée sur la combinaison de plusieurs opérations : conditions de détention des sans papiers ;
La peste beige
Le Front national ne se dit pas raciste. La Meute non plus. Et encore moins les chroniqueurs du Journal de Montréal et de Radio X. Jamais ils n’affirmeront qu’ils désirent fermer les frontières à «tous les immigrants», et encore moins que les blancs sont «supérieurs» aux noirs. Ce discours fonctionne à l’envers. Selon ce dernier, rien n’est raciste, sinon quelques soutanes blanches arborant la croix gammée.
Pourquoi je ne suis pas Charlie
Pourquoi je ne suis pas Charlie 15/01/2015 - Ouverture libre Il y a 10 commentaire(s) associé(s) a cet article. Vous pouvez le(s) consulter et réagir à votre tour.
Frédéric Lordon : Charlie à tout prix
Ce texte est tiré d’une intervention à la soirée « La dissidence, pas le silence ! », organisée par le journal Fakir à la Bourse du travail à Paris le 12 janvier 2015. Lorsque le pouvoir de transfiguration de la mort, ce rituel social qui commande l’éloge des disparus, se joint à la puissance d’une émotion commune à l’échelle de la société tout entière, il est à craindre que ce soit la clarté des idées qui passe un mauvais moment.
Le « racisme anti-Blancs » déconstruit en un sketch
Le racisme anti-blancs, ou « racisme inversé », est au coeur de ce génial sketch par l’humoriste Aamer Rahman. Un must-see. Aamer Rahman, comédien de stand-up australien originaire du Bangladesh, fait partie du duo Fear of a Brown Planet aux côtés de Nazeem Hussain. Dans un sketch mis en ligne le 28 novembre, intitulé Reverse Racism (le racisme inversé), il aborde ce qu’on appelle en France le « racisme anti-blancs ». Et c’est une petite pépite. Le voici, avec sa traduction :
Ce que l'on nous fait faire
Jardins partagés, cafés associatifs, "squat" d'artistes, lieux d'expérimentations pluridisciplinaires, les communes branchées fourmillent de ces associations conviviales et décontractées adeptes de la positive attitude. On y restaure le lien social, on y expose des créations, on s'implique dans la protection de la planète, on y aide les autres, on y invite les voisins, on fait participer les populations censées se réapproprier l'espace public et on sensibilise les enfants. Ça plaît.
Charlie-Hebdo ; analyse critique (n°2)
La première est ici. Comme la question m'a été sérieusement posée, je préfère préciser à celles et ceux qui l'ignoreraient, que je n'ai pas le pouvoir ni l'envie de censurer un journal, je me contente donc de pointer ce que je trouve problématique, entre autres en matière de sexisme, dans Charlie-Hebdo. La critique porte aujourd'hui sur le n° 1130. Dans la fin d'un article consacré aux ABC de l'égalité, le chroniqueur s'adresse à NVB, avec comme toujours, la totale familiarité qu'on a face à une femme politique.
Schlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie »
Précision pour les charlistes, non-charlistes, anti-charlistes, réductionnistes, simplificatistes et tutti-quantistes, publier un texte n'a jamais signifié un accord total avec ce texte. mardi 13 janvier 2015 par Shlomo Sand site de l'UJFP Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid.
"Délinquants et victimes" : un ouvrage remarquable démystifie la "délinquance rom"
C’est un livre à mettre entre toutes les mains. Un ouvrage que l’on referme avec le sentiment d’avoir gagné en intelligence. Et l’on remercie mentalement son auteur de s’être livré à un minutieux travail de déconstruction des stéréotypes et de démystification des discours politiques, policiers et médiatiques sur la prétendue « délinquance rom ».
Boulots de merde : « On revient à une économie de type féodale, une économie de la domesticité » - Basta !
Basta ! : Le titre de votre livre, Boulots de merde, se réfère au texte de l’anthropologue David Graeber sur les « bullshit jobs » [1]. Il y décrit les métiers absurdes qu’induit le capitalisme financier, tels que ceux exercés par les avocats d’affaire, lesquels s’ennuient prodigieusement au travail. Mais pour vous, les bullshit jobs ne concernent pas que les cols blancs, loin s’en faut.
Charlie Hebdo ; analyse critique
Cher Charlie hebdo, Je sais que tu n'es pas raciste car tu me l'as dit. Et je sais que tu n'es pas sexiste non plus car tu me l'as dit. De plus tu es de gauche et je crois qu'il est impossible d'être de gauche et raciste. Tu me le répétais encore il y a peu "Nous avons presque honte de rappeler que l'antiracisme et la passion de l'égalité entre tous les humains sont et resteront le pacte fondateur de Charlie Hebdo." à moi que tu qualifiais comme d'autres d'"esprit faible". Alors j'ai fait ce que tu m'as dit ; j'ai ouvert ton journal.
« Il faut écouter ceux qui disent “Je ne suis pas Charlie”»
Malgré ses désaccords passés avec le journal satirique sur son traitement de l’islam, Abdelkrim Branine, rédacteur en chef de Beur FM, a témoigné dès mercredi son soutien à Charlie Hebdo. Quelques heures après le drame, il a participé à une soirée « contre la haine, pour la liberté », organisée au siège de Mediapart. Se définissant comme musulman à la tête d’un média laïc dont une part importante du public est de culture musulmane, il disait alors toutefois craindre le risque d’amalgame visant les musulmans. Vendredi soir, l’animateur de l’émission « Les Z’informés » s’indignait sur Twitter, à propos de la marchedu 11 janvier, de « la plus grande récupération politique de l'histoire de l'humanité ».
Ca s’en va et ca revient
S’il est une idée en vogue, c’est bien de penser que les anciennes vagues d’immigration (italiennes, polonaises, espagnoles, belges …) se sont parfaitement intégrées au contraire des vagues, plus récentes, maghrébines et africaines. Les anciennes vagues d’immigrés étaient travailleuses, ne posaient aucun problème et les français les ont d’ailleurs parfaitement acceptées, entend-on souvent. Constatons donc que les propos actuels sur les immigrés les plus récents ne sont qu’une répétition d’idées reçues anciennes et qui se sont exercées à l’encontre de toutes les communautés migrantes (qu’elles viennent de province ou de pays étrangers).