/lemensuel/lenseignant/lettres/francais/Pages/193_Sommaire.aspx. Céline Quentin : Si on échangeait des mèmes littéraires ? Un mème est un élément culturel qui, reproduit, imité ou détourné, se propage rapidement sur internet.
Pendant le confinement, au collège Pithou classé REP à Troyes, Céline Quentin a amené ses 3èmes à en produire sur la pièce d’Anouilh « Antigone ». Sacrilège ? Ou détour pédagogique amusant pour favoriser des échanges à distance autour de la littérature, pour susciter le plaisir d’une appropriation et d’une actualisation de l’œuvre ? Le mème est ici accompagné d’un texte d’explicitation des choix. Et cette fusion de la culture légitime et de la culture illégitime apparait féconde : « Pouvoir rire d’un sujet implique de pouvoir prendre une certaine distance. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un « mème » dans la culture numérique ?
En culture numérique, un « mème » est une image, une chanson, un gif, qui transmet une émotion/ un concept, que chacun peut s’approprier, le plus souvent de manière humoristique. Quelles consignes leur avez-vous données ? Je proposais 3 sujets différents. Aurore Delubriac : Faire du langage SMS un langage littéraire ? Echanger : une compétence sans cesse à travailler ?
C’est la piste suivie par Aurore Delubriac en 4ème au collège Didier Daurat à Mirambeau. Après avoir étudié les déclarations d’amour dans la pièce « Cyrano de Bergerac », les élèves ont été invités à réaliser le profil imaginaire de Christian et Roxane sur Tinder, puis à créer sur pad leurs conversations SMS, à les publier enfin via des applications numériques adaptées. Marie-Pierre Verhille : Déconfiner la littérature au lycée. En ces temps de confinement total ou partiel, pourquoi ne pas déconfiner la littérature elle-même en la faisant sortir des livres et de l’Ecole ?
Au lycée Condorcet, à Saint-Maur, Marie-Pierre Verhille a invité ses 1ères à relever le défi suivant : choisir librement un poème, le placer dans un lieu assorti, envoyer une photo de cette composition. Elle a ensuite partagé les créations sur un compte Instagram pour favoriser de l’interactivité entre les élèves. Valérie Droin : A la découverte des boucles de lectures. Aurélie de Mattéis : L’aventure de l’écriture collective. Et si, en ces temps de distanciation sociale, voire pédagogique, le défi était plus que jamais de faire de la classe une communauté de travail et d’imaginaire ?
Et si pour cela on osait l’aventure de l’écriture collective ? Aurélie de Mattéis montre la voie en 6ème au collège Pablo Picasso à Montesson. Les élèves ont été amenés à faire vivre leur expérience de lecture d’un roman de Jean-Claude Mourlevat : ils ont écrit des romans d’aventures, en interaction avec l’écrivain, en articulant activités individuelles et collaboratives, en conciliant créativité et réflexivité.
Eclairages sur le cheminement, conseils de mise en place d’un travail de groupe et d’une écriture sur pad, bilan d’un projet motivant et fédérateur, au point de « libérer quelques élèves »… Au final, un autre défi est relevé : combattre les risques de distanciation avec l’écrit… Français au lycée : Vers un nouveau chaos ? Les annonces ministérielles du 4 novembre ont changé la donne pour l’enseignement au lycée : possibilité de n’assurer que la moitié des cours en présentiel, suppression des épreuves communes, de l’épreuve de spécialité 1ère, de Pix, aménagement des épreuves de spé en terminale.
Quid du français au lycée, en particulier en 1ère où, comme au printemps 2020, la lourdeur des programmes et le poids du bachotage viennent se fracasser contre l’allègement des horaires et la complexité des modalités de travail ? Devra-t-on à nouveau attendre la fin de l’année pour prendre en considération une réalité qui entraîne une rupture d’égalité entre les candidat.es dans leurs conditions de préparation à l’E.A.F. ? Jean-Michel Le Baut : i-voix : A notre mémoire numérique d’outre-tombe. Comment éduquer les élèves à la question des traces numériques ?
Au lycée de l’Iroise à Brest, les 1ères du projet i-voix ont créé des « i-tombeaux », des tombeaux numériques en hommage à des personnages de Racine et Mouawad : ils ont écrit et publié leurs oraisons funèbres, produit, éditorialisé, commenté leur présence post mortem sur internet. L’appropriation numérique de la littérature devient une approche littéraire du numérique pour réfléchir sur des questions essentielles : comment se transforme aujourd’hui notre relation à la mort ?
Peut-on considérer notre présence en ligne comme une écriture : celle de nos mémoires numériques d’outre-tombe ? A l’heure des Etats Généraux du Numérique pour l’Education, le projet invite à envisager à l’Ecole le numérique comme « un fait social total » (M. Mauss). A l’origine du projet. Mensuel 192. Isabelle Calleja-Roque : Molière, un mythe scolaire ?
En 2020-2021, « Le Malade imaginaire » de Molière est inscrit au programme du français au lycée : pourquoi le choix d’étudier en 1ère une comédie longtemps abordée au collège ?
Pourquoi le choix de lui associer le parcours « Spectacle et comédie » ? Questions sans réponse officielle, et qui en appellent d’autres : en quoi l’Ecole participe-t-elle à la création de la « littérature », dont elle définit le champ, le corpus, la lecture ? Pourquoi Molière en particulier occupe-t-il une place si essentielle dans ce patrimoine scolaire ? Jérémie Brémaud : Rapper avec Rimbaud en 2nde ? La culture orale peut-elle revitaliser la culture écrite ?
La culture « illégitime » peut-elle favoriser l’appropriation de la culture « légitime » ? Un projet de Jérémie Brenaud, mené au lycée Livet à Nantes, interroge en ce sens la culture scolaire, ses fondements et ses usages. Ses élèves de 2nde ont été amenés à adapter en rap la poésie d’Arthur Rimbaud, à mettre en voix leurs recréations, à les enregistrer pour diffusion partagée. Anne Boulanger : Et si on tentait le carnet de lecture ?
Comment donner à des 6èmes le gout de la lecture ?
Comment faire de cette lecture une expérience authentique, enrichissante, partageable ? Professeure de français au collège Quartier francais / Lucet Langenier à Sainte-Suzanne à La Réunion, Anne Boulanger a choisi de mettre en place, dès le début de cette année scolaire, des carnets de lecture individuels qui vont se remplir au fil des séquences. Elle nous éclaire ici sur un dispositif fort transférable : lancement de l’activité, chartes d’usage, outils susceptibles de favoriser l’engagement des élèves … Et elle montre concrètement comment faire de la classe, dans un climat de confiance, une belle communauté de lecteurs et de lectrices.
Hélène Paumier : Aérer la pédagogie du français ? De l’air !
De l’air ! De l’air ! En cette rentée 2020, beaucoup d’enseignant.es et d’élèves éprouvent un sentiment d’étouffement et de réincarcération : entre les murs de la classe, derrière les masques-barrières, dans des pratiques scolaires normatives … Peut-on encore faire de l’Ecole le lieu d’une libération ? C. Gerber et C. Lacroix : Un dictionnaire vivant du français. Comment faire éprouver aux élèves le caractère vivant de la langue française ? C’est le beau défi d’un remarquable projet mené par les 6èmes de Caroline Gerber, au collège Le Caousou de Toulouse, et les 6èmes de Christelle Lacroix, au collège La Malassise dans les Hauts-de-France. Elles ont amené leurs élèves à réaliser un « dictionnaire vivant de la langue française » : un dictionnaire numérique et interactif, dans lequel les mots deviennent des personnages à part entière, qui parlent et agissent à travers de courtes vidéos.
Lettres : G. Imhoff et E. Arbey : Réapprendre à aimer sa ville ? Et si on ne renonçait pas à faire travailler les élèves ensemble, à relier les matières, à abattre les murs entre l’Ecole et le monde, à sortir dans la ville ? Déconfiner vraiment l’enseignement, telle est l’invitation de Gwenaëlle Imhoff et Emilie Arbey, professeures de français et d’histoire géographie au collège Gutenberg de Saint-Herblain. Elles ont amené leurs 4èmes à réaliser de nouvelles « Cartes du Tendre » à la manière de Madame de Scudéry pour inventer « une géographie nantaise de l’Amour ». Enjeu de ce travail créatif et collaboratif, visuel et oral : aider les élèves à s’approprier « l’espace urbain proche et pourtant trop souvent lointain ». Français 1ère : Le programme alourdi ? Un projet d’arrêté modifie le programme de français en élargissant la mention des deux niveaux, 2nde et 1ère, à l’ensemble des objets grammaticaux figurant au programme.
Jusqu’ici 4 notions étaient spécifiquement à étudier en seconde : « Les accords dans le groupe nominal et entre le sujet et le verbe », « Le verbe : valeurs temporelles, aspectuelles, modales ; concordance des temps » ; « Les relations au sein de la phrase complexe » ; « La syntaxe des propositions subordonnées relatives ». Le projet d’arrêté modifie le programme : « chacune des quatre occurrences de « (classe de seconde) » est remplacé par « (dès la classe de seconde) ». Cet énième rebondissement dans le mauvais feuilleton du français au lycée suscite à nouveau incompréhension et accablement…
Jean-Paul Vaubourg : Une nouvelle grammaire qui ignore les professeurs ? " Le Ministre pense-t-il vraiment que nous allons tous avoir comme priorité de lire et travailler plus de 200 pages de théorie grammaticale, même si leur but est la simplification du travail en classe ? " Professeur à l'Inspe de Lorraine, Jean-Paul Vaubourg souligne l'inadaptation de la publication de la nouvelle grammaire ministérielle et des nouveaux programmes. Envoyée sur les professeurs par en haut, non accompagnée, elle a peu de chances d'atterrir... Nathalie Ranc : Quand les 6èmes et les CM écrivent, ensemble.
« Bonjour, Nous sommes les élèves de 6ème A du collège Îles de Loire. Nous allons écrire ensemble un récit. Ce récit devra commencer dans un océan. Découvrir en septembre 2020 le sujet EAF de juin... Guide de rentrée 2020 : Français. Rentrée 2020 : Propositions enseignantes. Rentrée 2020 : recommandations officielles. Quelle rentrée 2020 en français ? Pierre Sève : Une « Grammaire du français » trop peu rigoureuse. Malgré quelques avancées, « cet ouvrage qui prétend s’imposer à l’ensemble du système scolaire français ne présente ni la rigueur ni la prudence qui seraient nécessaires pour soutenir cette prétention ». Mensuel 191. Réseau des Lettres : Des portraitistes du 20ème siècle en 3ème. Rachel Pouliquen : Un cabinet baroque de curiosités en 2nde.
Elodie Lahaye : Quand les 5èmes se créent une appli. Claire Berest : MeeToo version Molière. En 1662, Molière fait jouer L’Ecole des Femmes : Arnolphe, vieil homme tyrannique, a pris en charge l’éducation de la jeune Agnès qu’il confine pour l’épouser. En 2020, au lycée de l’Iroise à Brest, les 2ndes de Claire Berest font résonner la pièce : ils ont mené à distance, y compris historique, le procès d’Arnolphe, rédigé et enregistré plaidoiries et réquisitoires. Objectifs : apprentissage à voix haute de la rhétorique judiciaire, préparation théâtralisée au « grand oral », réflexion sur les personnages, les enjeux de la pièce, la vive question du consentement. Avec des phrases fortes : « Il en fait sa chose, selon ses désirs, il a détruit l’enfance de ma cliente » ; « Appelons un chat, un chat, et un porc, un porc ! » ; « Il nous faudrait un terme adapté. Je vous propose de nous aider du grec. Présentation et enregistrements d’élèves Claire Berest dans Le Café pédagogique.
Juin 2020 : Merci les L ! Marie Especel : Mener l’étude express d’une œuvre avec Instagram. Francais : Christelle Lacroix : Hybrider l’étude d’une oeuvre. François Jore : D'une continuité pédagogique à l'autre en lettres. Français : Déconfiner les pratiques de lecture. Français : Déconfiner les pratiques d’écriture ? Français : Scénariser le travail à distance des élèves. Français : Déconfiner la voix des élèves ? Mélanie Veyret : Enseigner à distance, cela s’apprend. Marie-Claude Pignol : Pourquoi maintenir l'oral de français au bac ? Déconfiner la pédagogie du français ? Quand les élèves d'i-voix déconfinent la poésie. Isabelle Ducos Filippi : Quatre questions sur la continuité pédagogique et les élèves à besoins particuliers. Bac : La fronde des profs de français.
Continuité : En lettres, qu’est ce qui marche ? Julien T. Marsay : Carnet collectif du confinement en 1ère. La continuité pédagogique dans la tourmente. B. Bihorel et O. Jomat : Des applications pour un français mobile et continué ? Stéphanie Tardy : Travailler le français en ligne avec LearningApps. Hélène Paumier et Arnaud Meunier : Oser la création radio au lycée. Claire Tastet : Quand les élèves éditent des autrices. Didactique de la littérature : un dictionnaire indispensable. Mensuel 190. Stéphanie Dubarry : Enseigner le français en classe coopérative. Philippe Maurel : L'écriture visuelle d’appropriation. Sophie Dutein : Une nuit d’écriture au collège. Julien T.-Marsay : Si on réfléchissait sur l’écriture inclusive ? Marie-Sophie Ludwig : Travailler l'oral littéraire en 6ème. Mathieu Billière : Viol et consentement, approche pédagogique.