Je suis Charlie. Liberté d'expression. 1 jour, 1 actu, Charlie Hebdo. Michel Lussault : L'Ecole doit aborder frontalement la question des croyances. " Il faut inventer une laïcité ouverte, compréhensive".
Michel Lussault, président du conseil supérieur des programmes (CSP) annonce bien une révision des programmes de l'enseignement moral et civique (EMC) après les attentats. Il souhaite un EMC plus ouvert sur le vécu des élèves et qui prennent en compte réellement l'existence des croyances dans l'univers mental des élèves. Après les attentats, vous avez parlé de "responsabilité collective et éducative". L'école a-t-elle une part de responsabilité dans les attentats perpétrés en région parisienne ?
La responsabilité est bien sur beaucoup plus globale. Parler des attentats en classe. Une minute de silence sans problèmes ? " Les cas de perturbations ont donc été très minoritaires, mais ils ont été pris très au sérieux".
Dans un communiqué publié le 10 janvier le ministère a estimé à seulement 70 le nombre d'établissements où la minute de recueillement a été perturbée. Une sous évaluation ? "Certains cas de perturbations de la minute de silence par des élèves nous ont été signalés. Sur la base de remontées purement déclaratives faites à ce stade, cela concernerait des élèves, généralement isolés, dans environ 70 établissements sur les 64 000 que l'on compte sur tout le territoire", écrit le ministère. "Les services du ministère ont recoupé les remontées de terrain par une veille internet / réseaux sociaux, spécifique à la question du non respect de la minute de silence.
Pourtant la simple consultation dela page Facebook du Café pédagogique, sans compter les nombreux cas signalés dans les médias, montre que els cas de perturbations ont été plus nombreux. Une minute de recueillement dans mon collège. "Je me suis levé ce matin un peu angoissé de cette journée ; est-ce que les élèves allaient percevoir la gravité du moment ?
" Principal du collège Joseph Bara de Palaiseau (Essonne), Jean-Luc Simon raconte comment son collège a fait face à la journée de recueillement y compris à la poignée de réfractaires. Comment avez-vous préparé la journée de recueillement ? En centre ville, le collège Bara recrute sur une zone populaire et compte 23% de boursiers. Charlie : En parler en cours de philosophie ? L'attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, a bouleversé le quotidien des cours.
La situation s'est posée rapidement aux professeurs de philosophie, d'avoir à répondre aux « besoins ou demandes d'expression » des élèves, comme le préconise la lettre de la ministre. La discipline semble se prêter tout particulièrement à une évocation de l'événement : liberté d'expression, fanatisme, justice, violence... Mais comment aborder sereinement en classe une actualité aussi vive, dans la chaleur de l'émotion et le trouble de l'opinion ? Est-ce pertinent ? « Pourquoi craindrait-on d’aborder devant [les élèves] les questions "d’actualité" ? Des questions et des inquiétudes Pas facile, d'engager la discussion en cours de philosophie sur les événements récents.
Plus compliqué en séries technologiques « En classe Technique, poursuit Sylvie B., les choses ont été plus compliquées qu'en séries générales. Thèses complotistes et antisémites Jeanne-Claire Fumet. Vous étiez dans les manifestations. De quoi peuvent parler profs et élèves ce 12 janvier ?
De la manifestation. Près de 4 millions de Français ont défilé partout sur le territoire national le 11 janvier. Ils étaient plus d'un million à Paris, plus de 100 000 à Rennes, Montpellier, Bordeaux, 300 000 à Lyon, 70 000 à Clermont-Ferrand, 50 000 à Nancy et à Metz, 10 000 à Châteauroux (un quart de la ville) pour ne citer que ces seules villes. Parmi eux de très nombreux enseignants, d'innombrables lycéens, collégiens et même écoliers qui partagent une expérience commune.
A Paris, plus d'un million de personnes était réuni dans un cortège exceptionnel. A Brest, près de 20 000 personnes se sont rassemblées place de la Liberté. " Ce qui frappait, c'était la volonté d'unité : aucun slogan clivant, aucun signe d'appartenance politique", nous a confié Jean-Michel Le Baut. Actualités - Liberté de conscience, liberté d'expression : outils pédagogiques pour réfléchir avec les élèves.
Comment parler d'un drame de l'actualité aux élèves ?
Quelques principes Moduler son attitude pédagogique selon l'âge des élèves : à l'école maternelle, du début à la fin de l'école élémentaire, au collège...Accueillir l'expression de l'émotion des élèves, sans sous-estimer, y compris chez les très jeunes enfants, leur capacité à saisir la gravité des situations ;Rassurer les élèves : l'école est un espace protégé ; l'évènement s'est déroulé dans un lieu et un temps circonscrit, même si les média en parlent et diffusent plusieurs fois les images ;Etre attentif au « niveau de connaissance » que les élèves ont de l'évènement : certains élèves peuvent n'en avoir aucune connaissance ; d'autres ne disposer que d'éléments partiels, voire erronés, provenant de sources variées. Pour aller plus loin : Aborder un événement collectif violent.