« Demander une sorte d’enquête parlementaire sur ce qu’écrivent les universitaires est inédit » : les sciences sociales dans le viseur du politique. Le pouvoir politique peut-il juger de la pertinence de recherches universitaires ?
Cinq idées dominantes en économie totalement invalidées par les faits. Revisitons quelques crédos économiques dominants qui prévalaient à la veille de la crise de 2008.
L’incroyable succès des économistes français aux Etats-Unis. Lorsque l’ex-représentante républicaine, Nan Hayworth, a traité, début octobre, sur Twitter, Gabriel Zucman et Emmanuel Saez de « fantaisistes socialistes », Zucman, 33 ans, a répondu avec humour : « Vous avez oublié “français”.
Des fantaisistes socialistes français. » Les deux économistes français installés à Berkeley (Californie) font la « une » des journaux depuis qu’ils ont révélé que les 400 premières fortunes américaines payaient, avec la réforme de Donald Trump, un impôt sur le revenu proportionnellement inférieur à la moyenne des Américains. Pis, les voilà qui importent leurs « fantaisies » au pays du capitalisme : la candidate à l’investiture démocrate Elizabeth Warren a repris leur proposition de taxer les fortunes au-delà de 50 millions de dollars (44,7 millions d’euros). Tribune Le Monde (C. Baudelot, S. Beaud, C. Detrez, F. Jany-Catrice, T. Piketty) – Réforme des programmes de SES : « un risque de marginalisation de cette discipline au lycée »
Tribune.
La réforme en cours du lycée supprime les séries de bac, dont celle d’économique et social (ES), et propose un système complexe de choix d’enseignements dits majeurs et mineurs dans lequel la place de l’enseignement des sciences économiques et sociales (SES) est plus qu’incertaine.Plus grave, la récente publication des projets de programmes de SES, en classe de seconde et de première, montre clairement une volonté de rompre avec la philosophie qui a présidé à la naissance, il y a cinquante ans, de cette nouvelle discipline au lycée. Le Monde (J. Lautman) : « L’enseignement des SES, une construction pédagogique qui a fait ses preuves » Dans une tribune au « Monde », l’économiste Jacques Lautman retrace la chronologie des attaques contre les programmes d’économie depuis leur création en 1967.
Tribune. Le Conseil supérieur des programmes vient d’approuver pour la filière Economique et social (ES) du lycée des programmes qui refusent l’interdisciplinarité des sciences sociales, refusent l’étude des classes sociales, accroissent très sensiblement la place de la théorie du marché, au détriment de la part accordée à la macroéconomie et à ses relations avec les choix politiques. C’est le reniement du projet interdisciplinaire pédagogique approuvé et porté par le ministre Alain Peyrefitte, qui décide en 1967 de créer entre la voie lettres-langues et la voie scientifique à socle mathématique une troisième voie introduisant aux savoirs sur les sociétés. Débat : Comment renforcer la place des sciences sociales dans l’espace public. Les universitaires ont un rapport magique à l’espace public.
Sciences humaines : les jeunes chercheurs à l’épreuve du néolibéralisme académique. Tribune.
Les sciences humaines et sociales sont essentielles à une société. Elles permettent de trouver des réponses aux questions qui surviennent sans cesse, de régénérer les savoirs, d’assurer leur transmission, d’en garder la mémoire. Cependant, nous assistons à une dévalorisation progressive de ce champ du savoir, avec des conséquences néfastes à long terme. Les SES et la fabrique des programmes scolaires. Le 10 mai dernier, l’Institut Sapiens, organisme sans but lucratif qui se présente comme la première « think tech française » ayant pour vocation de « définir le rôle de l’humain dans une société bouleversée par le numérique » [1], publiait sur son site un rapport intitulé « Comment élever le niveau des Français en économie ?
». Un titre suffisamment attractif pour voir le résumé de ses conclusions relayé sans recul par certains médias [2]. Signé par Pierre Robert, ancien professeur de sciences économiques et sociales (SES) en classes préparatoires aux grandes écoles de commerce au lycée Saint-Louis-de-Gonzague, ce document commence par compiler les résultats de quelques sondages récents censés démontrer l’intérêt des Français pour l’économie, mais aussi, et surtout, leur supposée « méconnaissance » en la matière.
Des glissements rhétoriques problématiques Pierre Robert opère ensuite une seconde imputation causale encore plus problématique. La commission pour réformer l’enseignement des SES fait la part belle à l’économie néolibérale. Economie: l’université est toujours plus sectaire face aux hétérodoxes. Après le Brexit, le déni des économistes - Le Temps. Au début du mois dernier, Andy Haldane, économiste en chef à la Banque d’Angleterre, a expliqué que l’échec des modèles de prévision récents de la BoE est dû au «comportement irrationnel» des agents économiques.
Le fait de ne pas avoir repéré cette irrationalité avait amené les décideurs à prévoir que l’économie britannique ralentirait dans le sillage du référendum sur le Brexit en juin dernier. Au lieu de cela, les consommateurs britanniques se sont lancés dans une frénésie de dépenses inconsidérées depuis la décision de quitter l’Union européenne; et, de manière tout aussi illogique, les secteurs de la construction, des produits manufacturés et des services ont rebondi. Haldane ne donne aucune explication pour cette explosion de comportement irrationnel. André Orléan : « Keynes défend des valeurs éthiques opposées au capitalisme »
Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, André Orléan a préfacé la réédition de « Lettre à nos petits-enfants », de John Maynard Keynes.
Il analyse, ici, l’œuvre complexe de l’économiste britannique. LE MONDE IDEES | • Mis à jour le | Propos recueillis par Antoine Reverchon. Quand Messieurs Cahuc et Zylberberg découvrent la science. Il n’est pas facile de lire sereinement le livre de Messieurs Pierre Cahuc et André Zylberberg. Non seulement parce que la violence du ton et des attaques peuvent dissuader les meilleures volontés, mais surtout parce que, sans cesse, le lecteur se trouve confronté à des contre-vérités manifestes et à des manipulations. Ce livre n’éclaire pas ; il obscurcit et déforme sciemment.
Walras le négationniste ! Pour Pierre Cahuc et André Zylberberg, un bon économiste est quelqu’un qui publie des articles en anglais dans des revues jugées de prestige et qui montre une capacité à faire de la « science expérimentale ». De nombreux économistes, d’Angus Deaton à André Orléan ont montré la fragilité de ce raisonnement. Si, de plus, vous avez le malheur de penser qu’il faut tenir compte des rapports de force présents dans toute activité économique, ou bien si vous voulez mobiliser l’histoire, la science politique ou la sociologie pour expliquer les phénomènes économiques et que vous êtes prompt à souligner la tendance des marchés à déraper, alors allez chercher du travail ailleurs !
La vision dominante l’est d’autant plus qu’elle tient les institutions clés de la reproduction des économistes (revues, sélection des professeurs, financements, influence médiatique…) et empêche d’autres voix de se faire entendre, au détriment du débat démocratique sur les questions économiques. Facs d’éco : un économisme sans pluralisme. Il n’y a pas qu’en France que les étudiants en économie se plaignent du contenu de leurs études. AlterEcoPlus révèle les résultats d’une étude internationale, non encore publiée, réalisée dans 13 pays.
Elle montre que les universités forment d’abord des techniciens déconnectés des problèmes du monde et fermés sur leur discipline. « À quoi sert un économiste » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Philippe Arnaud A quoi servent les économistes ? La question n’est pas nouvelle. Le Cercle des économistes se l’était posée en 2010, en publiant un ouvrage en forme d’exercice d’introspection (A quoi servent les économistes ? , sous la direction de Christian de Boissieu et Bertrand Jacquillat, PUF/Descartes & Cie). La même année, dans le mensuel Alternatives économiques, Joseph Stiglitz, le Prix Nobel 2001 d’économie, réglait ainsi son compte à la profession : « Les économistes ont fourni le cadre intellectuel utilisé par les régulateurs financiers pour justifier leur inaction. Comment se forment les oracles moutonniers des économistes. Les prévisions de croissance du «consensus des économistes» sont très attendues par le gouvernement et tous les membres du microcosme de la conjoncture.
Mais qui est donc ce grand oracle inconnu qui prévoit le retour du beau temps? L’année touchant à sa fin, chacun revient sur la croissance de 2015 et suppute sur celle de 2016. Où il est démontré par des économistes que l’économie n’est pas une science. Dans les sciences dures, quand un chercheur trouve un résultat original, l’un des moyens de s’assurer de la qualité de son travail est de demander à d’autres de reproduire l’expérience dans les mêmes conditions. Jean Tirole : «La concurrence peut servir la gauche» Après Thomas Piketty, lundi, Jean Tirole, Prix Nobel d’économie, et Etienne Wasmer, professeur à Sciences-Po, proposent, à une gauche qui semble paralysée en attendant que la croissance advienne et que le chômage baisse enfin, une autre vision d’une politique économique. Jean Tirole : «La concurrence peut servir la gauche» Europe : quels économistes s’expriment dans Le Monde ? Les banquiers !
Edmond Malinvaud, grand économiste français, est décédé. Son nom a circulé pendant des années pour le prix Nobel. Mais qui sont donc ces économistes. La théorie économique en débat. Economistes : la guerre entre orthodoxes et hétérodoxes est déclarée. Niκoς sur Twitter : "Lettre ouverte de Gabriel Colletis à Jean Tirole en faveur d'une section «Économie et société» à l'université.
Lettre ouverte à Jean Tirole - AFEP. Cher Monsieur, Quand le Nobel français d’économie pète un plomb… Les revues de sciences humaines et sociales (2) : l’évaluation de la recherche et des chercheurs. Nouvelle section d’économie : risques et opportunités. Quand Fioraso soutient la dictature des économistes orthodoxes. Université : les économistes dominants défendent leur territoire.
Tout le monde n’est pas Bernard Maris ! Bernard Maris, en 2011, après l'incendie des locaux de "Charlie Hebdo" - REVELLI-BEAUMONT/SIPA Bernard Maris est mort avec ses amis dans le massacre de Charlie Hebdo. A Bernard Maris. Universités: guerre ouverte chez les profs d’économie. Christian Chavagneux, Alternatives Economiques - Pourquoi tant de Français stars mondiales en économie. Steve Keen et Gaël Giraud : « L’économie est semblable à l’astronomie d’avant Copernic » Ce catastrophisme qui intoxique le débat économique. A l'image de Jean Tirole, les économistes français ont la cote. Ce que les jeux vidéo nous apprennent de l’économie. Profs d’économie : néoclassiques 1 – hétérodoxes 0.
Des pistes pour réformer l'enseignement de l'économie dans le supérieur. Orgueil et Préjugés. Pourquoi l'économie a échoué - RTBF Chroniques Paul Krugman. « À quoi sert un économiste » Economistes, cessez de vous enfermer dans votre modèle! Il faut renouveler l’enseignement de l’économie.