GPA, prostitution : quand Agacinski théorise la non propriété de soi. En ces temps de débat sur l’interdiction de la gestation pour le compte d’autrui (GPA) ou de criminalisation de la prostitution, se pose très concrètement la question de la propriété du corps humain.
C’est au nom de ce sentiment de propriété que les mères porteuses comme les prostitué(e)s réclament que soit reconnu leur droit d’user de leur corps comme bon leur semble. Les prohibitionnistes se trouvent ici dans une position délicate. En effet, s’ils avouent ne pas reconnaître la propriété des individus sur leur corps ils peuvent à juste titre être accusés d’esclavage. Car si notre corps ne nous appartient pas, alors à qui appartient-il ? À un autre groupe humain ? Voilà qui est un peu gênant pour des prohibitionnistes qui prétendent lutter contre « toutes les discriminations » et notamment contre « l’asservissement des femmes », tout en les empêchant d’utiliser leur corps comme elles l’entendent et comme la nature le leur permet.
Agacinski, théoricienne de la cause prohibitionniste. Je peux me prostituer mais pas porter l'enfant d'une autre. Temps de lecture: 8 min Parmi les questionnements que soulève le débat sur la gestation pour autrui (GPA), celui de savoir si l’Etat doit laisser les femmes disposer de leur corps comme elles l’entendent, celui de savoir si une femme qui porte l’enfant pour une autre perd ou non sa dignité, ou encore savoir si une telle activité est ou non acceptable au vu de la direction que nous désirons pour notre société, sont absolument essentiels, mais surtout mettent en lumière –sans accepter de le voir– un abcès ancien et intérieur: la prostitution.
Même si ces deux catégories de femmes, celles qui désirent porter un enfant pour une autre et celles qui se prostituent, ne se veulent rien de commun, elles partagent une certaine similarité d’activités quant à leur nature: celle de rendre un service «corporel», en utilisant leur corps, en contrepartie d’une rétribution financière. La dignité Quels sont-ils, au juste, ces principes? L'indisponibilité du corps. GPA, éthique ou marchandisation ? La pomme de discorde – CLARA. Gestation pour autrui ?
Ce que l’on prend, ce que l’on donne La GPA est une question très ancienne. Déjà Abraham, patriarche des trois religions monothéistes, se lamente de ne pas pouvoir concevoir d’enfant avec son épouse Sarah. Elle propose alors à Abraham de faire un enfant avec sa servante Agar, qui donne naissance à Ismaël. Une grossesse pour Abraham, pour qu’il ait un enfant, est rendue possible seulement parce qu’il dispose du pouvoir symbolique et financier d’obtenir cet enfant.
Gwendoline Coipeault Commandez le numéro 173 (mai 2019) de Clara magazine et découvrez tous nos autres articles. WordPress: J'aime chargement… Au fait, c’est quoi la GPA? Proposition de loi de Mme Valérie Boyer et plusieurs de ses collègues visant à lutter contre le recours à une mère porteuse. Gestation pour autrui. La gestation pour autrui (GPA) est une pratique qui consiste à faire porter un enfant par une femme puis à obtenir le bébé, le plus souvent par le paiement d'une somme d'argent.
Une femme, appelée mère porteuse ou gestatrice, est inséminée par des embryons, puis est enceinte et accouche d'un enfant qui est remis à la naissance à la personne ou au couple infertile, appelés aussi « parents intentionnels ». Les embryons ne sont pas conçus avec l'ovule de la mère porteuse (il s'agirait dans ce cas de procréation pour autrui), mais avec celui d'une donneuse d'ovocyte ou de la femme infertile, appelée également « mère intentionnelle » ou « mère d’intention ».
La GPA a été récemment sous les feux de l'actualité dans l'affaire des bébés ukrainiens [1] et dans l'arrestation de Vladislav Melnikov en Russie[2]. Le statut légal de la gestation pour autrui varie selon les pays. Gestation pour autrui : non à la marchandisation du corps des femmes - Collectif national pour les droits des femmes. Revenons un peu sur leurs arguments : Le refus de la France d’autoriser la GPA témoigne de « ses propres conservatismes ».
On parle de « liberté à conquérir » et on compare avec « le droit au divorce, puis le droit de disposer librement de son corps » qui ont été obtenus au prix d’une « confrontation » et « en répétant les choses avec obstination ». Bref, si l’on comprend bien le droit à la GPA serait un droit à conquérir au moyen de la lutte. Le coup du conservatisme qu’il faut bousculer, Sarkozy nous le fait tous les jours en détournant les mots de leur cadre, contextuel et sémantique : les mauvais coups portés aux travailleurs deviennent « la réforme »,la « réforme » des retraites vise à plus de « solidarité », il va « moraliser » le capitalisme, etc.