Accueil et suivi des élèves décrocheurs. Le décrochage en questions. Dans un contexte où le décrochage s’inscrit comme une préoccupation majeure en France et où se construisent des dispositifs pour suivre les jeunes risquant de quitter précocement le système scolaire, que sait-on des processus ordinaires qui construisent, au sein de la classe, depuis la maternelle jusqu’au lycée, des inégalités scolaires en matière d’apprentissages et d’accès aux savoirs ?
Cette formation, organisée par le centre Alain Savary, a été l’occasion de regarder le décrochage comme un problème de professionnels en se décentrant des catégories de publics « décrocheurs/décrochés ». La première journée a été consacrée à l’étude du concept de décrochage en lien avec les différentes politiques éducatives qui se sont succédées pour le prévenir et lutter contre. Annette Bon et Anne-Marie Vaillé : « Quelques repères pour une histoire du décrochage qui reste à écrire» Les années 90 marquent le début de la réflexion institutionnelle sur la démobilisation scolaire. Voir la vidéo (53 min) : Lutte contre le décrochage des jeunes : les recommandations de l'OCDE.
40 millions : c’est le nombre de jeunes de 15 à 29 ans qui, dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), sont sans emploi et sortis du système éducatif.
Ils représentant 15 % de l’ensemble de ce groupe d’âge, selon l’édition 2016 du « Panorama de la société : les indicateurs sociaux de l’OCDE ». Jusqu’à 40 % des jeunes connaissent un épisode d’inactivité ou de chômage sur une période de quatre ans, mais pour la moitié d’entre eux, cet épisode dure au moins un an et peut entraîner découragement et exclusion. En France, le taux des jeunes sans emploi et sortis du système éducatif (NEET Not in Education, Employment or Training ) est de 16,6 % en 2015.
Dans une vidéo, Stéphane Carcillo, économiste à l’OCDE, précise qu’il s’agit d’1 jeune sur 6 contre 1 jeune sur 7 en moyenne au sein de l’OCDE. Il met l’accent sur la situation de ces jeunes et expose deux grandes recommandations de lutte contre le décrochage. A lire également Carif-Oref – octobre 2016. Lutte contre le décrochage scolaire. MLDS : Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (ex-MGI : Mission Générale d'Insertion) La mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) a deux finalités : réduire, par des actions de prévention, le nombre de sorties sans diplôme ;avec l'aide des responsables des plates-formes de suivi et d'appui aux décrocheurs (PSAD), prendre en charge les élèves décrocheurs de plus de 16 ans en vue d'une rescolarisation et/ou d'une qualification reconnue, pour une insertion sociale et professionnelle durable.
La MLDS travaille maintenant en étroite collaboration avec le responsable du réseau FOQUALE (FOrmation QUAlification Emploi) qui doit mettre en œuvre un projet collectif de lutte contre le décrochage. Il s'agit aussi de développer la pertinence des actions au regard des besoins, la mutualisation des pratiques et créer des structures ou dispositifs innovants.
La MLDS a un rôle de conseil, d'expertise et d'ingénierie de formation. Ce sont les établissements qui se chargent de la mise en œuvre des actions. 1 – Repérer - prévenir 1.1 – Les élèves en difficulté 3 – Former - qualifier. Pourquoi l’école française amplifie les inégalités ? Pour lutter contre ce particularisme français, les solutions préconisées par nombre de rapports et d'enquêtes vont dans le même sens : prévenir les difficultés lors des premiers apprentissages, individualiser la pédagogie, améliorer la mixité sociale, renforcer l'autonomie des établissements, approfondir la formation des enseignants, donner plus de moyens à l'éducation prioritaire, développer les liens entre familles et école...
Si, aux dires des spécialistes, la loi sur la refondation de l'école de 2013 était une première étape, il faut aujourd'hui aller plus loin. Et pourquoi ne pas s'inspirer ce qui marche à l'étranger ? : « Plusieurs pays européens (Allemagne, Royaume-Uni,Pologne) ont engagé des réformes qui ont rendu leur système éducatif moins inégalitaire, note Eric Charbonnier. Au Portugal par exemple, des partenariats avec les municipalités ont permis à des éducateurs d'aider les enseignants en classe.