Hyperconnectivité : vers une législation anti-stress pour le salarié allemand. L’Allemagne est en quête d’une législation anti-stress.
Avec des salariés de plus en plus hyperconnectés, l’enjeu est de lutter contre les risques de burn out pour ceux qui sont continuellement en relation avec leurs emplois, même en dehors des heures de travail. L’Allemagne envisage une législation pour interdire aux sociétés de contacter leurs employés en dehors des heures de travail. Andrea Nahles, ministre fédérale du travail en Allemagne, a indiqué en ce sens à nos confrères du Rheinische Post qu’une étude était actuellement menée : « il y a une relation indéniable entre la disponibilité constante et l’augmentation des troubles psychiques, comme l’ont également reconnu les employeurs et les études scientifiques.
Nous avons commissionnés l’Institut fédéral pour la sécurité et la santé au travail pour voir s’il est possible de définir des seuils de charge. Nous avons besoin de critères universels et juridiquement contraignants avant de prescrire de telles obligations ». Stress au travail - Espace CHSCT. Le stress apparaît depuis une quinzaine d’années comme l’un des risques majeurs auquel les organisations et entreprises doivent faire face : un salarié européen sur cinq déclare souffrir de troubles de santé liés au stress au travail.
Les moyens de prévenir le stress au travail existent. Au cours du temps, le stress a été interprété à tort comme le fait de la personne et sa fragilité ou comme un témoignage de mauvaise volonté au travail. Il affecte toutes les personnes : homme et femme, jeune et ancien, expérimenté et novice, CDD et CDI, cadre ou employé. On parle de stress lors d’un déséquilibre entre ce qu’on demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont on dispose pour y répondre. Les situations stressantes qui s’installent ont toujours des répercussions négatives sur les entreprises. Absentéisme, accidents de travail, démotivation… Ces dysfonctionnements affectent la qualité, la performance globale, l’implication collective. Travail : quand la pression devient trop forte. A priori, Brigitte* a réussi un parcours professionnel sans faute : vingt ans en tant que commerciale grand compte dans l'aéronautique, sans jamais connaître de passage à vide.
Pourtant, depuis quelques temps, elle a fini selon ses termes par " avoir peur " de la tournure qu'a pris son métier. " La pression est devenue énorme en quelques années : tout est contrôlé. Non seulement les clients nous imposent maintenant des pénalités en cas de retard et un reporting mensuel pour évaluer nos performances, mais depuis que mon entreprise est cotée en bourse tout ce que je fais est désormais tracé à la seconde près : je dois rendre des comptes au jour le jour des mes rendez-vous clients à mon patron. Nos objectifs sont désormais revus tous les six mois, et il est clair que si je perds des clients, je suis sur la sellette, alors que la concurrence s'intensifie dans mon secteur ", raconte cette commerciale aguerrie de 47 ans. Une bataille permanente Les risques du surrégime Sortir du cercle vicieux. Malades du travail. Même si certaines entreprises ont pris conscience des risques psychosociaux, les salariés malades du travail apparaissent de plus en plus nombreux.
Les jeunes diplômés n’échappent pas au phénomène. De 30 000 à… 3 millions. Telle est l’impressionnante fourchette qui permet d’évaluer, en France, le nombre de personnes touchées par le burn-out (épuisement professionnel). Le premier chiffre est avancé par l’Institut de veille sanitaire (InVS), le second par un cabinet spécialisé dans la prévention des risques. Une estimation pour le moins imprécise, qui en dit long sur la difficulté à appréhender aujourd’hui le phénomène.
C’est en ce sens que la ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé courant février la mise en place d’un groupe de travail chargé de définir « médicalement le burn-out et la manière de le traiter ». Hausse de l’intensité du stress Lire aussi : Le burn-out, révélateur du mauvais management Les jeunes diplômés n’échappent pas au phénomène.
Stress au travail: la France, "très mauvais élève" dans la prévention. C'est un problème de santé publique, qui n'a pas vraiment évolué.
Patrick Légeron, médecin et auteur d'un ouvrage de référence, le stress au travail, tirait la sonnette d'alarme en 2001. Mais quinze ans après, où en est-on? "Quinze ans après, on est sorti du déni dans lequel se trouvaient les entreprises françaises, le stress au travail est même surmédiatisé, mais si le contexte est complètement différent, les résultats n'ont pas changé", a-t-il déploré mercredi 10 février, lors d'une conférence de presse sur le sujet. Nombre d'études et rapports internationaux en attestent: le stress au travail et ses corollaires : burn-out (épuisement professionnel), bore-out (dépression par manque total de stimulus), la dépression, le suicide, sont devenus "le premier péril pour la santé des salariés", en raison notamment des nouvelles pratiques managériales et des transformations radicales induites par la révolution numérique, selon le médecin. Trois millions de Français en souffrance >> LIRE AUSSI.