La génèse: de la souffrance à la santé. La question de la santé des dirigeant de PME "Je n'ai pas le temps d'être malade".
Cette phrase nous l'avons entendu des centaines de fois. Son corollaire est aussi vrai " je tombe malade dès que je suis en vacances". Le dirigeant de PME est en permanence en surcharge mentale. C'est ici que les théories de la spécificité des PME prennent leur importance : La centralisation des pouvoirs, la polyvalence et la polychronie de ses activités quotidiennes donnent au dirigeant de PME un rôle central, bien plus que dans les grands groupes où le dirigeant-salarié est entouré d'un staff. De plus, l'importance de la proximité et des effets de proxémie amplifient l'impact émotionnel généré par certaines décisions. Le départ d'un salarié peut parfois être très mal vécu par le dirigeant de PME qui vit cela comme une trahison. A l'inverse, la prégnance de la proximité en PME renforce un sentiment de culpabilité. Chef d’entreprise, c’est être seul ?
La solitude du chef d’entreprise… Un lieu commun mal connu quand on ne fait que débattre du stress au travail des salariés.
Seulement, le chef d’entreprise est-il vraiment seul ? Les couloirs du pouvoir « I’m a poor lonesome director… » Le blues du dirigeant existe bel et bien. Coincé par l’imaginaire social et ses collaborateurs, tout en haut de la pyramide, le chef d’entreprise se sent -souvent- seul et abandonné. Notamment en ces périodes économiques délicates, il est soumis à des contraintes difficiles à concilier et à gérer. Changer de regard Mais la solitude, c’est aussi ne pas voir les gens qui sont autour de soi. Prendre en compte et compenser la solitude du Chef d’entreprise - actuentreprise. On parle en ce moment beaucoup –et souvent à juste titre- du stress au travail, du mal-être des salariés, de la détresse ressentie par des travailleurs soumis à des contraintes très difficiles à concilier et à gérer, particulièrement en cette période de crise économique.
Face aux cas de dépression allant parfois jusqu’au suicide, l’Etat s’est mobilisé pour attirer l’attention des dirigeants sur la prévention des risques psychosociaux en préconisant des mesures spécifiques de soutien psychologique pour les salariés les plus fragiles et une organisation du travail plus humaine, en général. Cela est d’autant plus indispensable que « Le chef d’entreprise a l’obligation d’assurer la sécurité et de protéger la santé de ses salariés au travail. » (art. L.230-2 du code du travail). La solitude du chef d’entreprise : une réalité Ceci posé, il faut bien constater qu’on évoque fort rarement la question du stress du Chef d’entreprise, et en particulier au niveau des petites ou moyennes entreprises. Le grand tabou de la souffrance des petits patrons. Il est venu avec son concept tout neuf, afin de le «tester» sur de vifs et «jeunes» dirigeants.
Le professeur en gestion Olivier Torrès travaille sur ce qu’il appelle «l’inaudible souffrance patronale». Le lieu est bien choisi : le Centre des jeunes dirigeants (CJD), mouvement de patrons plutôt décontractés, vient de réunir pour son «campus» annuel 500 patrons dans un village de vacances près d’Arles. «Les médecins et sociologues spécialisés dans la souffrance au travail partent de l’idée qu’elle vient d’un rapport de domination : le patron étant le dominant, il ne peut souffrir, explique l’enseignant-chercheur de l’université de Montpellier devant un parterre de patrons.
Or les facteurs de mal-être qu’on applique d’habitude aux salariés peuvent très bien s’appliquer aux patrons de PME : surcharge de travail, stress, incertitude sur l’avenir, sentiment d’isolement.» Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré. Par Jacques Clouteau.
Voici quelques semaines, 17 personnes sont mortes sous les balles de fous-furieux, à Charlie Hebdo ou dans une épicerie kasher, suscitant une émotion que nous avons tous partagée. Immédiatement les hommes politiques ont réagi, les médias se sont dressés et la France s’est unie pour dire à ces malades de l’intégrisme et de la gâchette que nous n’avions pas peur d’eux. Pendant ce temps de recueil, qui a duré une semaine, quatre artisans, agriculteurs et petits chefs d’entreprise se sont suicidés. Ruinés, saignés, écrasés, bafoués par une montagne de charges telle qu’ils n’ont pas pu la porter.
Laissant une famille dans le deuil et des dizaines d’ouvriers sur le carreau. 180 artisans et petits chefs d’entreprise se donnent la mort chaque année, ce dont personne ne parle jamais. Ils voulaient seulement faire vivre leur famille, voir leur entreprise prospérer. Toutefois dormez bien, bonnes gens qui haussez les épaules à la lecture de ces lignes.