Egalité femmes-hommes dans les festivals : le CNM dévoile son étude. Le tout nouveau Centre National de la Musique, créé en 2020 et qui prend la suite du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz en fusionnant entre autres le Bureau Export, l'IRMA, et le Fonds pour la création musicale, dévoile ses première lignes stratégiques hors crise du Covid.
Parmi celles-ci, l'égalité femmes-hommes est une des cause prioritaires pour les années à venir, en résonnance avec le statut de "grande cause nationale" déclarée par le Président de la République. Première étape pour les équipes du CNM "objectiver des données, confirmer - ou infirmer - ce qui relève encore trop souvent de l'intuition" comme l'explique Jean-Philippe Thiellay, Président du Centre national de la musique. En partenariat avec l'Ecole des médias et du numérique de la Sorbonne et avec la mission Diversité-Egalité du Ministère de la Culture, le CNM a donc mené et publié une première étude sur "la visibilité des femmes dans les festivals de musique" sous la direction de Joëlle Farchy.
#NotSurprised : contre le harcèlement sexuel dans le milieu de l'art. Nul milieu n’échappe au harcèlement sexuel et à la soumission des femmes à la domination masculine.
Comme en a témoigné récemment l’affaire Harvey Weinstein aux États-Unis, qui a vu le producteur américain accusé de harcèlement et d’agression sexuels par des dizaines de femmes – employées inconnues du grand public ou actrices célèbres –, ni le statut social ni la fortune ne protègent les femmes des prédateurs. C’est le cas également dans le milieu de l’art, où l’annonce de la démission, le 25 octobre, de Knight Landesman, l’un des directeurs de publication du magazine de référence Artforum et personnalité d’influence, a fait l’effet d’une bombe. Et libéré la parole de nombreuses femmes harcelées. « Sans surprise. #PayeTaNote : le sexisme perdure dans le milieu musical.
C'était il y a un an : une violoncelliste de 35 ans se faisant appeler Agathe créait le site PayeTaNote pour recenser les témoignages de victimes de sexisme dans le monde de la musique, sur le même modèle que PayeTonTournage dans l'univers du cinéma ou PayeTaBlouse dans le milieu hospitalier.
Depuis, elle a reçu des centaines de témoignages anonymes. La fondatrice du site, elle aussi, a voulu rester anonyme, car dans ce milieu, expliquait-elle à l'époque, il peut être dangereux de dénoncer ce genre de dérives : "Comme les scènes nationales, les programmes, les festivals et les salles sont montés en réseau, donc quelqu'un qui dénonce des propos ou du harcèlement sexuel risque de se faire griller". Après plusieurs années au sein d'un ensemble musical majoritairement constitué d'hommes, Agathe se voit refuser l'entrée au conseil d'administration. Sexisme dans la musique : plus de 1 000 femmes disent stop. Alors que “Télérama” publie cette semaine une enquête sur le sexisme dans l’industrie musicale, plus de 1 200 professionnelles du secteur signent un manifeste, le F.E.M.M (pour “Femmes Engagées des Métiers de la Musique”) qui appelle au changement des mentalités et des pratiques.
Du jamais vu. Parmi les signataires : Jeanne Added, Clara Luciani, le duo Brigitte, Fishbach, La Grande Sophie, Camélia Jordana, la DJ Chloé, Chris(tine and the Queens), Zazie, Barbara Carlotti, Miss Kittin, Claire Diterzi, Pomme, Jeanne Cherhal, Elodie Frégé, Sandra Nkaké… "L'art du féminisme" : 180 ans de féminisme à travers les arts. "Why Have There Been No Great Women Artists ?
" L’historienne de l’art Linda Nochlin posait cette question en titre d'un texte qui s'est révélé fondateur de l'art féministe. S’il est difficile de citer spontanément de grandes artistes, ce n’est pas qu’elles n’ont pas existé ou qu’elles n’ont jamais atteint le même niveau d’excellence que les hommes. C’est avant tout parce qu'elles sont restées dans l'ombre dans un univers dominé par les hommes. « Les femmes sont victimes de discriminations sexistes dans les arts et la culture » - École EAC - Culture / Luxe / Marché de l'art.
Spécialiste des politiques culturelles publiques, co-fondatrice du mouvement HF qui milite pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture, et membre du Haut Conseil à l’Égalité, Anne Grumet est coordinatrice pédagogique des Mastères et MBA « Manager de projet culturel » à l’EAC Lyon.
Les femmes sont nombreuses à faire des études supérieures dans l’art et la culture. Sont-elles victimes, encore en 2019, d’inégalités et de discrimination sexistes dans ces deux secteurs ? C’est très paradoxal, car dans les arts et la culture, il y a une illusion de l’égalité parce que les professions sont mixtes. Sur le marché de l'art, les femmes peinent, encore, à émerger. Si le nombre de créatrices présentes à cette édition 2019 d'Art Paris a augmenté de 50 % par rapport à l'année précédente, les artistes femmes restent cruellement sous-représentées dans les expositions et les collections de musées, quand elles n’en sont pas complètement absentes.
Crédibilité, visibilité, cote sur le marché... Chargée de la mise en valeur des artistes femmes à Art Paris, l'association AWARE a, depuis 2014, pour objectif de replacer les artistes femmes du XXe siècle dans l’histoire de l’art : C’est un fait. Les femmes sont mal représentées dans le monde des arts. Quelle place les femmes occupent-elles dans l’art ? Combien d’artistes femmes pouvez-vous citer ?
Connaissez-vous des orchestres dirigés par des femmes ? Pourquoi sommes-nous toujours obligés de préciser « femme artiste » alors que l’on ne dit jamais « homme artiste » ? En 1989 apparaissent dans les rues de New York des affiches. Art : les femmes ne sont pas que des modèles. Mardi-Art Tewfik Hakem s'entretient avec l'historienne de l’art, Anne Martin-Fugier, à propos de son essai consacré aux femmes, Quelques-unes… Femmes de l’art contemporain en France, aux éditions Témoins de l’art, Gallimard, et l’essayiste, Régis Cotentin, pour Wonder Women paru aux éditions RMN Grand-Palais.
Anne Martin-Fugier interroge quinze femmes actrices de l'art contemporain en France durant les cinquante dernières années, non pas artistes mais "témoins", journalistes ou galeristes, qui participent à la diffusion de l'art contemporain ; Avec Régis Cotentin, Wonder Women est "une histoire de l’art inclusive, sans hiérarchisation des arts, des cultures et des genres", "la grande histoire de l’émancipation par l’art", celle qui "redonne aux femmes le copyright de leur regard sur le monde". Anne Martin-Fugier. Artistes femmes ni muses, ni soumises. Longtemps soumises au bon vouloir d’un père ou d’un frère pour être formées en tant qu’artistes, les femmes se font rares dans l’histoire des arts occidentaux.
Hélène, fille de Timon d’Égypte, en l’an 400 avant Jésus-Christ, serait la première d’entre elles. Dans notre ère, il faut attendre Margareta Van Eyck, sœur et « compagnonne » de Van Eyck née en 1370, pour poursuivre cette « généalogie héroïque », qui voit défiler par épisodes la sculptrice Sabina von Steinbach (XIIIe siècle), les peintres Sofonisba Anguisciola et Artemisia Gentileschi au tournant des XVIe et XVIIe siècles, Angelica Kauffmann, Adélaïde Labille-Guiard et Élisabeth Vigée-Le Brun au XVIIIe, puis Rosa Bonheur, Marie Bashkirtseff, Berthe Morisot et Marie Cassatt au XIXe siècle. La carrière artistique institutionnelle fermée aux femmes.