CDEF et psychiatrie de l'enfant. Un souvenir, sans doute un peu remanié : j’ai 7 ou 8 ans.
Je sais bien lire mais pas depuis si longtemps. En voiture, avec mes parents, nous passons plusieurs fois par semaine devant une grande propriété que l’on devine derrière un portail blanc, au bout d’un chemin, au fond de ce qui semble être un grand jardin. Cet endroit me paraît grand, à la fois proche et mystérieux, ouvert et inaccessible. Les arbres, peut-être des saules pleureurs, entourent le chemin et laissent deviner les bâtiments plus qu’ils ne les masquent. À chaque passage, je m’applique à lire à côté du portail une inscription impeccable : « Foyer de l’enfance ». Un deuxième souvenir : je sors de l’adolescence et j’aime toujours lire.
Plus tard, devenu psychiatre pour enfants et adolescents, j’ai rencontré les vrais personnages, entendu les vraies histoires. La question des liens entre soins psychiques et accueil en cdef est complexe. Ces besoins en liens suffisamment bons nécessitent des moyens. A l'abri des parents terribles. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Gaëlle Dupont C'est un petit garçon aux cheveux et aux yeux sombres, tout sourire.
Il est l'heure du petit-déjeuner à la pouponnière du Village Saint-Exupéry (VSE), le foyer départemental de l'enfance d'Angers (Maine-et-Loire). Deux auxiliaires de puériculture dirigent les opérations, chacune un bébé dans les bras. Noé (tous les prénoms ont été modifiés) grimpe sur les genoux du visiteur et engage la conversation, comme n'importe quel enfant curieux de son âge. Mais il aura bientôt 5 ans et parle comme s'il en avait 2. "Quand il est arrivé, il avait un comportement d'enfant sauvage", raconte Anita Crochet, chef du service petite enfance du VSE. On croise d'autres petits visages à la pouponnière, d'autres histoires impensables. "Bienvenue dans un autre monde", lance Daniel Rousseau, pédopsychiatre libéral à Angers et intervenant au VSE.
Ils sont pourtant de plus en plus nombreux. On n'entre pas facilement dans un foyer de l'enfance. “Enfants en souffrance, la honte !”, un pavé dans la mare de l’Aide sociale à l’enfance. Maltraitances, détournements de fonds, enfants en danger… France 5 diffuse un documentaire sur l'Aide sociale à l'enfance qui échoue trop souvent à remplir sa mission de protection.
Rencontre avec les journalistes qui ont mené l'enquête. Alertés en 2011 par le suicide d'un éducateur à Dunkerque, des journalistes ont enquêté pendant deux ans sur l'Aide sociale à l'enfance. Leur documentaire, Enfants en souffrance, la honte ! Est diffusé ce mardi 16 septembre 2014 sur France 5, une semaine avant la publication chez Fayard de leur livre coup-de-poing contre les institutions. L'Aide sociale à l'enfance (ASE), ce sont plus de 150 000 enfants pris en charge par les départements pour un budget annuel de 8 milliards d'euros. «Je tiens à vous expliquer que j’ai eu un passé difficile» «Un câlin !»
Il s’est jeté dans les bras du visiteur, et on s’est retrouvé les fesses par terre, un bonhomme de 3 ans hilare sur les genoux. Autour, le spectacle a bien plu. Une brunette aux joues rondes a posé son doudou et s’est saisie d’un xylophone ; une autre, du pas pataud de ses 2 ans, est partie chercher sa flûte. Le concert a commencé, tandis que Louis (1), les yeux pétillants, menaçait : «Je vais te piquer tes lunettes.» Pour un premier accueil au Village Saint-Exupéry (VSE), centre de placement en urgence pour enfants «en danger» à Angers (Maine-et-Loire), on était d’emblée vacciné de toute tentation misérabiliste. 107 enfants de 0 à 14 ans sont accueillis par le VSE - 70 dans le foyer, 37 dans des familles. Dans la cuisine des «P’tits soleils», une des maisons de la pouponnière (0-5 ans), Flavie Nouteau, auxiliaire puéricultrice, donne son biberon à Clémence, 9 mois.
Quinze minutes plus tard, Flavie s’installe autour d’une grande table. Grandi trop vite. Les anciens de l'ASE de Seine-Saint-Denis : profils de vie après la sortie du dispositif de protection. Comment des adultes, qui ont été placés enfants à l’Aide sociale à l’enfance, évaluent-ils rétrospectivement leur prise en charge et leur parcours ?
L’enquête biographique réalisée en Seine-Saint-Denis, et dont le présent article rend compte, établit que la majorité a un jugement plutôt, voire très, positif de son passage par le dispositif de protection. Protection de l'enfance - livres. Enfants en souffrance…la honte: Le livre noir de la protection de l’enfance Alexandra RIGUET « Nous n’assurons plus la sécurité des enfants dont nous nous occupons… Ils sont en danger dans nos foyers !
» Ces propos glaçants sortent de la bouche d’éducateurs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), censée protéger les enfants lorsque leur famille n’est pas en mesure de s’occuper d’eux.