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Les Arts incohérents : « Le signe d’une vitalité, en dépit de tout » Quelles sont les raisons de l’apparition des Incohérents dans la France des années 1880 ?

Les Arts incohérents : « Le signe d’une vitalité, en dépit de tout »

Un faisceau de circonstances permet de comprendre pourquoi la création et le succès des Incohérents étaient possibles dans les années 1880. Les unes tiennent au monde de l’art, les autres aux évolutions sociales et politiques. Le public a beaucoup ri devant les innovations picturales, celles de Manet, notamment, puis des impressionnistes. Les caricaturistes s’en donnaient à cœur joie après l’ouverture de chaque Salon. Avec eux, on riait contre les novateurs, contre les gloires académiques du moment, tout autant raillées, mais on riait aussi avec le dessin de Daumier, de Cham ou de Gill. L’idée de passer de la page imprimée aux cimaises avait été concrétisée, en Belgique, avec une exposition drolatique organisée à Bruxelles en 1870, au Musée Ghémar. 17 œuvres des Arts incohérents : un trésor redécouvert dans une malle. Redécouvrir une œuvre oubliée : le cas n’est pas si rare.

17 œuvres des Arts incohérents : un trésor redécouvert dans une malle

Découvrir une œuvre légendaire qui passait pour disparue : c’est moins fréquent. En 2018, le galeriste et expert Johann Naldi est sollicité par des particuliers habitant en région parisienne. Il l’est en raison de sa spécialité, le XIXe siècle. Il a ainsi précédemment identifié des œuvres de Géricault, Delacroix et Courbet. Rien de tel cette fois : il n’est contacté que pour inspecter une collection « de peu d’intérêt », se souvient-il. Lire l’enquête (en mars 2015) : Drôles d’œuvres Dans le catalogue de l’exposition, publié par la revue montmartroise Le Chat noir – autre nom légendaire de l’époque –, le numéro 15 correspond au titre Combat de nègres pendant la nuit, exposé par « Bilhaud (Paul), poète, né à Nohaut, élève de Gray et rapin de Leugi-Loir ; 76 rue de Seine ».

La méthode des artistes de la grotte Chauvet. Il y a plus de vingt mille ans et moins de trente mille, une partie de la falaise dans laquelle s’ouvrait la caverne de Pont d’Arc s’est effondrée.

La méthode des artistes de la grotte Chauvet

Le sentier qui monte sous les chênes contourne d’énormes blocs tombés lors de ces éboulements. L’entrée de la grotte a alors été fermée aux bêtes et aux hommes. Aujourd’hui, il faut passer par la cavité où des spéléologues, en 1994, ont découvert un « trou souffleur », indice d’une cavité cachée. S’ouvrant un passage dans la pierraille, ils se sont glissés à l’intérieur. La leçon de perspective du peintre britannique David Hockney. Questionner un artiste mondialement connu au cœur de sa rétrospective est intimidant.

La leçon de perspective du peintre britannique David Hockney

L’angoisse de la première question croît à mesure qu’aucune idée ne vient à l’esprit. Et elle disparaît dès qu’arrive David Hockney, casquette claire, costume gris clair, canne à parure d’argent. A peine est-on assis, qu’un assistant apporte des images sur de grandes feuilles et un livre. Hockney le tend aussitôt avec cette question : « Connaissez-vous Pavel Florenski ? » Comme il serait imprudent d’essayer de bluffer un tel partenaire, on choisit la sincérité, l’aveu de l’ignorance. « Bien sûr, je n’ai encore jamais rencontré d’historien de l’art qui le connaisse… Tenez, c’est pour vous. » Il s’agit de la traduction française, parue en 2013 aux Editions Alia, du traité La Perspective inversée, écrit en 1919.

Florenski naît en 1882 et meurt en 1937, tué par la Guépéou, la police d’Etat soviétique. Voir aussi Après Londres, David Hockney fait escale à Paris Ce qu’il lui reproche ? La Normandie, exercice de stylet pour David Hockney. De la route, étroite et tortueuse entre des haies, on ne voit rien.

La Normandie, exercice de stylet pour David Hockney

La maison est en contrebas, à mi-pente de la colline qui glisse jusqu’au fond de la vallée. Une pente symétrique de champs, d’arbres et de haies lui fait face. La nuit, raconte David Hockney, il n’aperçoit de chez lui aucune lumière électrique, pas une ferme, pas un village, rien que la campagne. La mer n’est pas loin, une dizaine de kilomètres, mais il ne va pas la voir. Dans le Yorkshire, il était contraint de s’éloigner de la côte pour être en pleine campagne – « in the middle of the fields » – et la peindre.

L’histoire de son établissement en Normandie commence à être connue. Article réservé à nos abonnés Lire aussi David Hockney superstar Il doit donc revenir pour perfectionner ses observations sur le motif. Vidéos.