I. Les compétences mobilisées par la lecture sur écran. Carrefour d’informations et d’échanges, l’association Lecture Jeunesse agit depuis 1974 en faveur de la lecture des adolescents et jeunes adultes pour les aider à construire leur personnalité, favoriser l’accès à la lecture sous toutes ses formes et prévenir illettrisme. Internet a bouleversé notre mode de consommation et notre rapport à la culture. Maîtrisant écrans, tablettes ou smartphones, les adolescents semblent à l’abri de l’illectronisme. Pourtant tous ne sont pas sur un pied d’égalité face au numérique. Lecture Jeunesse mène depuis quelques années une réflexion sur les usages d’Internet chez les jeunes. Véronique DRAI ZERBIB est docteur en Psychologie cognitive, chercheur au Living Lab Européen du LUTIN ( Laboratoire des Usages en Technologie d’Information Numérique, Cité des Sciences, Paris) dont le Directeur scientifique est le Thierry BACCINO, professeur à l’Université Paris 8.
Appréhender la lecture numérique (3) : mémoire et annotation. Text(ures) I Licence Creative Commons photo credit : leduc divad Ecrit par Gildas Dimier sur le site Cactus Acide Dans le prolongement de l’article précédent sur la navigation hypertextuelle, je me propose d’aborder la lecture numérique sous l’angle de la mémoire des parcours de lecture, ou de recherche, et des formes d’annotation. Il m’a semblé que ces deux points étaient interdépendants, de sorte que je ne suppose pas pouvoir les traiter séparément. En conséquence, par souci de clarté, je pense reprendre pour fil conducteur le concept d’environnement informationnel, que je trouve particulièrement structurant pour les élèves.
En plus des travaux de Pierre Fastrez, déjà mentionnés, je vous invite, sur ce qui suit, à lire Du tag au Like d’Olivier Le Deuff, dont vous pouvez avoir un avant goût avec ce chapitre bonus en ligne. Entre mémoire de lecture et pratiques d’annotations, il me semble essentiel, dès les premières années du collège, d’aborder avec les élèves la notion de classification. Notre cerveau à l’heure des nouvelles lectures. Maryanne Wolf, directrice du Centre de recherche sur la lecture et le langage de l’université Tufts est l’auteur de Proust et le Calmar (en référence à la façon dont ces animaux développent leurs réseaux de neurones, que nous avions déjà évoqué en 2009).
Sur la scène des Entretiens du Nouveau Monde industriel au Centre Pompidou, la spécialiste dans le développement de l’enfant est venue évoquer « la modification de notre cerveau-lecteur au 21e siècle » (voir et écouter la vidéo de son intervention)… Image : Maryanne Wolf face au public sur la scène du Centre Pompidou, photographiée par Victor Feuillat. Comment lisons-nous ? « Le cerveau humain n’était pas programmé pour être capable de lire. Il était fait pour sentir, parler, entendre, regarder… Mais nous n’étions pas programmés génétiquement pour apprendre à lire ». La présentation de Marianne Wolf via l’IRI. Pour autant, le circuit de la lecture n’est pas homogène. Pourquoi la lecture numérique est-elle différente ? Hubert Guillaud. Comment le numérique modifie-t-il nos compétences de lecture. C’est un fait : nous vivons dans une société où nous sommes bombardés d’informations. Hyperconnectés, nous avons accès de manière quasi instantanée à des connaissances et des millions de contenus.
Inévitablement, notre rapport à la lecture s’en voit modifier. Article initialement publié dans Lettres numériques Alors de quelle manière le numérique affecte-t-il nos compétences ? Tout d’abord, force est de constater que dans la galaxie numérique, la lecture est notre premier mode d’accès à l’information. Nous lisons en effet tout le temps : sms, whatsapp, contenus online, rapports, PDF, présentations slideshare, ebooks, courriels, commentaires et statuts de nos amis sur les réseaux sociaux… La lecture est immédiate et constitue la clé fondamentale du web.
On est donc bien loin du modèle ancestral d’une lecture volontaire, intentionnelle et qui nécessite une concentration intense. Le numérique n’est donc pas prêt de tuer la lecture, les chiffres tendent plutôt à indiquer le contraire. Quand les livres numériques atténuent la dyslexie. Trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture ; handicap neurologique se caractérisant par des difficultés de reconnaissance des mots courants ; difficulté à identifier les lettres, les syllabes ou les mots : la dyslexie fait souffrir de nombreux enfants et adolescents. Pour ceux-là, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture devient un véritable calvaire parfois insurmontable. De nombreuses solutions existent cependant afin de remédier au problème. Souvent, l’accompagnement d’un(e) logopède sera vivement conseillé et entraînera une série de progrès notables.
Néanmoins, depuis peu, d’autres pistes viennent renforcer et accompagner la « rééducation » des enfants dyslexiques. C’est le cas, par exemple, de la lecture sur support numérique. Marco Zorzi et son équipe de chercheurs de l’Université de Padoue ont réfléchi au moyen de faciliter la lecture des personnes présentant des troubles dyslexiques.
D’autres polices du même type existent et parfois, elles sont gratuites. Comment le numérique modifie nos compétences de lecture.