L’omniprésence du jeu dans la société contemporaine est le signe qu’elle se transforme L'Usine Digitale : Dans votre livre, L’empire ludique, votre vision du jeu va bien au-delà des jeux vidéo et englobe le food porn et Twitter. Pouvez-vous nous donner votre définition ? Aurélien Fouillet : Effectivement, j’ai un parti pris, celui des pratiques ludiques au sens large. J’observe ce que l’omniprésence du jeu dit de notre société. L’omniprésence du jeu dans la société contemporaine est le signe qu’elle se transforme. Sans remonter jusqu'à Pong, le jeu vidéo est très présent dans la société depuis les années 80. Non, comme toutes les technologies, Internet ne transforme pas le monde. Le jeu a cette place aujourd’hui à cause de deux types de promesses faites par nos modèles de société, occidentales en particulier, remises en question. On est saturé par les transformations de la société alors on essaie de trouver autre chose. Pourquoi le jeu est-il le lieu de cette nouvelle mise en histoire de la société ? Bien sûr. La posture surplombante de l’enseignant ne peut plus tenir.
Quelles conditions pour une véritable pensée critique ? Comment s’affranchir des mécanismes de domination ? Notre invité, le philosophe Didier Eribon, s’attache à comprendre comment une véritable pensée critique peut s’élaborer – une pensée qui réside, selon lui, dans la reconnaissance et l’étude des déterminismes historiques et sociaux. Didier Eribon est philosophe et sociologue, professeur à l’université d’Amiens. Il publie Principes d’une pensée critique (Fayard, mai 2016), un ouvrage qui réunit six essais tirés de conférences tenues entre 2003 et 2015, et qui entend dégager les principes d’une pensée critique, à partir de la reconnaissance des déterminismes historiques et sociaux. Comme dans son précédent ouvrage, La société comme verdict (Fayard, 2013), Didier Eribon s’appuie sur la lecture d’œuvres littéraires, comme celles d’Assia Djebar, John Edgar Wideman, Herta Müller ou Alan Hollinghurst. Son diffusé : "Insulto", de Fransisca Valenzuela (Re)trouvez ici la première partie de l'émission, avec le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven.
Une "éthique by design" pour interroger l'économie numérique, propose Flora Fischer L'Usine Digitale : A l’heure des big data, des plates-formes, du quantified self ou même du transhumanisme, l’éthique du numérique semble une question très ambitieuse, voire sans fin... Pour commencer, pouvez-vous nous en donner votre définition ? Flora Fischer : La technologie numérique est à la fois relationnelle, d’usage et fabriquée, comme toute technologie. Pourquoi ces questions se posent-elles particulièrement maintenant ? Dans l’Histoire, effectivement, chaque fois qu’une technologie est apparue, ces questions se sont posées. Justement, est-ce qu’avec le numérique, en passant dans le "virtuel", on aurait oublié les règles qui régissent notre vie réelle ? Qui est concerné par la question ? L’éthique by design, elle, suppose d’anticiper les usages et la façon dont tels ou tels outils vont adapter les pratiques. Vous évoquiez le rôle que peuvent, ou doivent, jouer les designers du numérique dans la mise en œuvre d’une éthique du domaine. L’éthique est une question complexe.
Voici le regard critique de dix artistes sur l’innovation L’époque aime l’innovation à la folie. Le mot est partout : dans les pitchs des start-up, les appels à projet, les initiatives des villes et des ministères... Aujourd’hui, on innove dans tous les domaines, du travail à l’éducation en passant par la politique et les arts. Mais pour l’artiste Nicolas Maigret, l’innovation est surtout, aujourd’hui, une forme de propagande. L’innovation, écrit-il sur le site de Disnovation, « est un instrument rhétorique » : « Un levier essentiel afin de maintenir en vie le mythe d’une croissance infinie. » La propagande de l’innovation Nicolas Maigret constate que la technologie est souvent embrassée sans recul par les artistes contemporains : « Peu d’œuvres portent un vrai discours critique. Consciemment ou non, les artistes sont mis à profit par la propagande de l’innovation. « On peut vraiment voir l’artiste dans ce cadre-là comme un outil de dissémination, de promotion et de vulgarisation, voire de validation des outils technologiques.
Les 30 ans de l’avatar digital | La Gaîté lyrique Voyager et explorer de nouvelles identités, au point de croire vivre des existences multiples, dans des pseudo-mondes plus ou moins parallèles et crédibles… Se prendre au jeu grâce à la simulation interactive pour devenir un nouvel être « vivant », qu’ils soit organique, mécanique ou magique… Expérimenter de nouvelles altérités : existentielles, logicielles, fictionnelles, fonctionnelles… S’extraire de sa condition humaine ou, au contraire, s’y plonger davantage à travers un corps instancié, l’avatar iconique, par lequel s’incarner aux yeux de nouveaux partenaires. Autant de propositions nouvelles qui irriguent depuis 30 ans ces réseaux informatiques, de plus en plus capables de nous « télé-trans-porter » ici ou là. C’est d’ailleurs cette temporalité anthropologique qui amorcera les débats, en un volet rétrospectif contextualisant à long terme les problématiques de l’avatar interactif. Ann Cudworth (Annabelle Fanshaw)
Matérialismes, culture et communication - Matérialismes L’objectif de Matérialismes, culture et communication est de mettre en cycle et en concordance des savoirs critiques matérialistes traitant de la culture et de la communication. Ce projet encyclopédique entend, pour l’heure, se déployer sur trois volumes. Le présent tome, rend hommage aux approches marxistes, à la Théorie critique, ainsi qu’à la sociologie de la domination culturelle, qui prolongent et enrichissent l’héritage classique du matérialisme historique, lequel a ouvert la voie pour envisager les phénomènes culturels et communicationnels dans la relation qu’ils entretiennent avec le mouvement du capital et le mode de production capitaliste. Fabien Granjon est sociologue, professeur en sciences de l’information et de la communication au sein de l’université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis.
L’amour aux temps des nouvelles technologies Depuis quelque temps, les concepts de sensorialité et spiritualité ont un rôle de plus en plus important dans le débat sur l’innovation et la culture contemporaine; je crois que ce phénomène, qui peut à priori paraitre étonnant, n’est rien d’autre que la manifestation d’une attention particulière (une inquiétude…?) aux conséquences de la révolution technologique contemporaine sur le monde sensoriel de l’être humain. Dans un récent article paru dans le National Geographic [PDF] , Eduard Punset vise à expliquer pourquoi aujourd’hui nous sommes amenés à nous concentrer sur ces concepts. Selon l’écrivain et divulgateur scientifique, une des raisons serait la révolution technologique qui “nous permet, pour la première fois, de mesurer des processus intérieurs comme le stress, l’activité cérébrale et même notre propre capacité à apprendre et imaginer.” Country_Continent_GDP_Population-Radial Convergence, Michael Levi sur flickr SECOND LIFE COUPLE AT THE PALACE, raftwetjewell sur flickr
Rencontres et Débats Autrement - Vincent de GAULEJAC Sociologue, directeur du Laboratoire de changement social et professeur de sociologie à l'université Paris VII Invité à l'UP le 23 avril 2013Invité le 30 Juin 2009, Invité le 19 Décembre 2009, Auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont "Le coût de l'excellence" (Seuil, avec Nicole Aubert), "La lutte des places", Les sources de la honte", "Qui est JE" (Seuil 2009), La société malade de la gestion, Seuil, 2005, Travail, les raisons de la colère, Seuil, 2011, “Manifeste pour sortir du mal-être au travail” (co-écrit avec Antoine MERCIER), 2012 www.vincentdegaulejac.comQUEL SENS DONNER AU TRAVAIL ? Sous Menu Vincent de GAULEJAC Dernières nouvelles
Prospective : prédire l'avenir passe-t-il par la fiction ? - BABEL OUEB © Daniel Martin Diaz / Self-Aware System Imaginez le monde de demain, où la matière elle-même serait connectée jusqu'à la plus petite échelle. Quand les nano-technologies permettront d'implanter des circuits imprimés et des puces RFID dans les cellules vivantes, les tissus, et les objets du quotidien. C'était l'un des thèmes de recherche de l'Institute For The Future basé à Palo Alto intitutlé L'age de la matière connectée . À quoi ressemblerait ce monde ? Lorsque l'on parle de prospective, on avance bien souvent à tâtons, en cherchant dans les signes visibles aujourd'hui ceux qui pourraient s'accentuer demain. Afin d'enrichir leurs réflexions, l'Institute For The Future a commandé six nouvelles d’anticipation à des auteurs de science-fiction réputés. Babel Oueb #42 : Prospective : Prédire l'avenir passe-t-il par la fiction ? An Aura of Familiarity / Une Aura Familière : le .pdf en version originale (anglais) en téléchargement gratuit. Prospective : l’avenir passe par la fiction.
Internet et lutte des classes – Période Votre livre Digital Labour and Karl Marx offre une analyse stimulante de choses apparemment anodines, telles que surfer sur internet, utiliser les réseaux sociaux… Qu’est-ce qui vous a motivé à développer une théorie marxiste de la communication ? Marx en avait déjà beaucoup dit sur les moyens de communication. Or, cette dimension est souvent sous-estimée et traitée comme une question dite des « superstructures », c’est-à-dire comme une dimension secondaire du social. Dans Culture and Society Raymond Williams met en avant la nécessité d’une « théorie marxiste de la culture », une chose que Marx a « abordé » mais « jamais vraiment développé ». Les études en communication trouvent leurs origines dans les « relations publiques », qui continuent de tenir le haut du pavé. Pour discuter le travail numérique la théorie de la valeur de Marx semble instructive. On peut comprendre les nouvelles lectures de Marx dans un sens général et dans un sens spécifique.