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De Gandhi à Extinction Rebellion, la longue marche de la désobéissance civile

De Gandhi à Extinction Rebellion, la longue marche de la désobéissance civile
Assis en tailleur sur le sol bétonné d’un grand hangar, une centaine de jeunes écoutent attentivement un militant d’Extinction Rebellion détailler le « consensus d’action » du mouvement de désobéissance civile. Le logo imprimé sur son tee-shirt illustre leurs inquiétudes – un sablier symbolisant l’urgence climatique inséré dans un cercle noir représentant la planète en deuil. C’est l’été, beaucoup de jeunes portent des sandales et des chapeaux de paille, mais l’heure n’est ni à la détente ni à l’oisiveté : les activistes préparent le blocage d’un pont de Paris. Sous les néons du hangar, le responsable énumère une à une les règles de la désobéissance civile. Cette action destinée à « porter un message politique », explique-t-il, est à la fois illégale et non violente. « Pas d’atteinte à l’intégrité physique et morale des personnes, pas d’injures, pas de provocation envers les flics. On ne les touche pas, on ne les bouscule pas, on ne leur adresse pas de regard goguenard.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/13/de-gandhi-a-extinction-rebellion-la-longue-marche-de-la-desobeissance-civile_6032850_3232.html

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L’immunité collective peut-elle avoir raison de l’épidémie ? « Je dois être honnête avec vous, avait lancé Boris Johnson le 12 mars lors d’une conférence de presse aux accents churchilliens, beaucoup d’autres familles vont perdre des êtres chers prématurément. » La semaine dernière, le lieutenant-gouverneur du Texas Dan Patrick estimait sur Fox News que le plus grand risque que fait courir le Covid-19 est de ruiner l’économie des États-Unis, tout en considérant qu’il ne fallait pas prendre de mesures restrictives et que les personnes d’un certain âge, dont il fait partie, devaient assumer pour le bien de tous le risque de tomber malade et de mourir. Ce sont là des formules choquantes, même si elles ont le mérite de la franchise. Pour leurs auteurs, elles seraient justifiées par la stratégie de “l’immunité collective” (herd immunity en anglais, herd signifiant « troupeau »), bien connue des épidémiologistes mais pas de l’opinion publique européenne jusqu’ici.

Retour sur l'histoire des conflits sociaux en France Cet article date de plus de cinq ans. Publié le 20/06/2016 16:22 Mis à jour le 20/06/2016 16:23 Durée de la vidéo : 5 min. Article rédigé par La séquence sépia de France 2 s'intéresse ce lundi 20 juin aux mouvements sociaux. Coronavirus : « Gardons-nous de tomber dans une réactivité maladive, viro-induite, sociale et politique » Tribune. La réactivité est devenue une qualité maîtresse au sein du monde dans lequel nous vivons. Réagir vite, rebondir sur un événement avant qu’il ne soit trop tard : il est devenu impératif de vivre dans un permanent état d’alerte. La crise sanitaire que nous traversons confirme-t-elle cette extrême nécessité d’être toujours sur le qui-vive ?

Avoir 20 ans en 2018 : militer, le haut du pavé 2.0 Militer. L’étymologie miles (« soldat ») subsiste, mais l’ardeur militaire (militare, « être soldat »), elle, est passée de mode. La marche forcée, l’embrigadement, l’encadrement ne collent pas avec l’individualisme en vogue. Le militantisme, lui, n’est pas mort. Il a juste fait sa mue.

Il faut s'adapter entreprise injonction barbara stiegler Il faut s’adapter. Aujourd’hui, cette injonction court partout, surtout en entreprise. La philosophe Barbara Stiegler propose une critique de ce discours sur la transformation permanente qui repose sur le principe d’une accélération du capitalisme mondialisé. « Une envie de se sentir utile » : une nouvelle génération de jeunes engagés Ils boudent les urnes, mais prennent la parole sur tous les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les jeunes, ces 15-24 ans selon la catégorisation usuelle, ne se reconnaissent pas dans la génération « apathique », « individualiste », « retranchée derrière les écrans » que brocardent facilement leurs aînés – dont une frange de parents. Leur « hyperconnexion » a, au contraire, un effet mobilisateur, disent-ils. A leur crédit, les milliers d’infos, de hashtags et de pétitions qu’ils se partagent d’un clic.

Coronavirus : d’où viennent tous ces milliards des plans de relance ? Aurait-on trouvé de l’« argent magique » ? Depuis quelques semaines, une avalanche de milliards est annoncée par les dirigeants du monde pour faire face aux conséquences économiques du Covid-19. Le gouvernement français a déjà annoncé plus de 110 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année, et la facture pourrait encore gonfler. « Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et nos entreprises, quoi qu’il en coûte », a justifié le président Emmanuel Macron. Cette formule, qui peut laisser croire à une manne infinie d’argent public, a de quoi étonner : comment le gouvernement peut-il desserrer les cordons de la bourse dans l’urgence, alors que des sommes bien moindres sont réclamées de longue date pour soutenir l’hôpital, investir dans l’école ou renforcer le pouvoir d’achat des Français ? Décryptage d’un miracle… pas si magique.

L'engagement politique dans les sociétés démocratiques Frédérique Matonti est professeure de science politique à l'Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et membre du Centre de recherches politiques de la Sorbonne (CRPS). Elle est spécialiste du militantisme et des partis politiques (notamment du PCF), de l'histoire sociale des idées politiques et de l'engagement politique des intellectuels, et des études de genre en politique. Outre ses nombreuses publications scientifiques, direction ou co-direction d'ouvrages et de numéros de revues (Actes de la recherche en sciences sociales, Raisons politiques…), Frédérique Matonti a contribué à des manuels et des ouvrages devenus des classiques comme La misère du monde, sous la direction de Pierre Bourdieu (Seuil, 1993) et le Nouveau manuel de science politique, sous la direction d'Antonin Cohen, Bernard Lacroix et Philippe Riutort (La Découverte, 2009 et 2015). Elle a publié récemment Le genre présidentiel.

Laurent Dubreuil : « Les Etats-Unis sont la patrie de la mort permanente » Tribune. Depuis longtemps, l’Amérique a le goût de la mort. Au début du siècle dernier, les lynchages de Noirs étaient souvent photographiés, devenant supports de cartes postales que tortionnaires et témoins pouvaient envoyer à leur famille. Cette abjecte entreprise était une pratique courante, largement documentée. Dans l’Ouest américain, l’exhibition photographique des cadavres de « hors-la-loi » et d’« Indiens » était également prisée.

Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ? - Vidéo Emissions Lumni Dans une société démocratique qui valorise l’égalité et la méritocratie, l’engagement politique des individus peut prendre différentes formes (vote, militantisme, engagement associatif, consommation engagée). Qu’est-ce qui les pousse à s’engager ou à ne pas s’engager ? Décryptage et analyse avec les profs de SES Cécile et Eric. « Colbert n’est pas l’auteur principal du Code noir, ni le maître-penseur de l’esclavage français » Tribune. Au moment où les statues de commerçants d’esclaves tombent à Bristol (Royaume-Uni), il est difficile de ne pas ressentir des frissons d’émotion devant une justice en retard de presque trois cents ans. Comment se fait-il que l’on ait pu vivre à l’ombre de ces monuments de l’horreur de l’esclavage parmi nous sans agir, sans réaction populaire depuis tant de siècles ? Dans la foulée, pour les mêmes raisons, certains appellent maintenant au démantèlement des statues du grand ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683). Colbert, synonyme du Grand Siècle de la science, de l’art, et de l’érudition, maître policier et espion, père de la marine française et du ministère des affaires étrangères, créateur de Versailles, ennemi d’une noblesse libre, fondateur des Compagnies du Sénégal, des Indes et du Nord, et donc oui, l’homme qui a fait l’expansion du système colonial français et de sa mécanique mortelle, violente : l’esclavage.

« Racisé », « racisme d’Etat », « décolonial », « privilège blanc » : les mots neufs de l’antiracisme Depuis une vingtaine d’années, un nouveau lexique s’est imposé dans le monde de l’antiracisme. « Privilège blanc », « personne racisée », « pensée décoloniale », « racisme d’Etat » : ces termes couramment employés par les collectifs militants de l’antiracisme « politique » nés dans les quartiers populaires à partir des années 2000 ne cessent d’engendrer d’ardentes controverses. Au nom de l’universalisme républicain, nombre d’intellectuels dénoncent cette « racialisation » et cette « essentialisation » du débat public. Le vocabulaire politique de ces nouveaux militants renvoie à une évolution de la conception du racisme.

Douglas Kennedy : « A l’ère de la “cancel culture” – où un simple bon mot peut chambouler votre carrière –, surveiller ce qu’on dit en public est devenu crucial » Tribune. Pour moi, tout a commencé par un sombrero. Il y a quelques années, dans une des petites universités les plus élitistes du pays, Bowdoin College, dans le Maine, ce chapeau est devenu objet de controverse. Un étudiant d’origine colombienne avait décidé d’organiser une fête d’anniversaire pour un ami, dont l’invitation disait : « Le thème est la tequila… faites-en ce que vous voulez. » Outre le breuvage mexicain, l’hôte avait aussi prévu pour ses invités des mini-sombreros, dont beaucoup se coiffèrent. Certains firent des photos et elles se retrouvèrent aussitôt sur les réseaux sociaux. Et voilà soudain que les forces du politiquement correct s’abattirent sur les intéressés.

Alexeï Navalny et le nouvel avatar russe de la post-vérité Analyse. Interrogé après l’arrestation d’Alexeï Navalny, le 17 janvier, et le rocambolesque déroutage de son avion, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, haussait les sourcils : « Pardon ? Navalny a été arrêté… en Allemagne ! ?

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