« Réécritures féminines » par Inès Salas
Activité proposée et article rédigé par Inès salas, professeur de français au lycée saint-Joseph Istanbul En 9e (Seconde), nous avons mené un projet sur plusieurs semaines de réécritures des contes traditionnels dans une perspective féministe/féminine. Il s’agissait, par groupe de trois ou quatre, de s’interroger sur les rôles attribués aux personnages féminins dans les contes puis de les réécrire en suivant plusieurs contraintes: le personnage principal et agissant devait être une femme, les adjuvants devaient être féminins, la situation finale ne devait pas être « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Les élèves devaient aussi utiliser un peu de langage familier pour moderniser le conte et préparer la séquence sur l’anti-conte. Le projet s’est bien passé, a donné lieu à des discussions et interrogations intéressantes.
Étudier les figures de femmes dans l'Antiquité, au collège au lycée : Journée internationale des droits des femmes et Égalité filles/garçons
Dans Façons tragiques de tuer une femme (Paris, Hachette, 1985), Nicole Loraux constate que l’histoire officielle des cités grecques ne manque pas d’évoquer les héros morts sur les champs de bataille, en leur conférant une gloire immortelle, tandis que pour les femmes « leur gloire est de ne pas en avoir ». Anonymes, comme ces femmes de Troie qui tentent de protéger leurs enfants massacrés par les guerriers sortis du cheval de bois : figées dans une ronde macabre sur la panse d’une très ancienne jarre en terre cuite (675 avant J.-C.) découverte dans l’île de Mykonos, elles incarnent le malheur des vaincues - celui de toutes les femmes prises dans les guerres, qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui - dont Euripide fait un thrène ininterrompu dans ses Troyennes. À l’exception de Sapphô, la première femme à dire « je » - cela dans des temps presque aussi anciens (VIIe-VIe siècle avant J.-C) - le devoir d’une femme est de mourir en silence.
2021 : La Fontaine en action
2021, quatrième centenaire de la naissance de Jean de La Fontaine : par-delà l’énième concours officiel, comment amener les élèves à faire vivre ses fables ? Anne Boulanger et Didier Allouche, dans « Le français autrement » de l’académie de la Réunion, invitent à jouer avec La Fontaine à travers des jeux de dominos, de 7 familles, de masques, d’ombres chinoises, de morales à retrouver, de frise à compléter … Sur le site Lettres de l’académie de Lille, Myriam Lobry présente « Dans la fabrique des fables », un projet mené au lycée Diderot de Carvin. Objectifs : redécouvrir La Fontaine, « un auteur trop connu, méconnu », saisir l’art poétique du fabuliste, écrire et dire une fable. Les jeux sur La Fontaine du « français autrement » Le projet de Myriam Lobry Un projet autour des Fables par Christelle Lacroix
L’analyse de données textuelles en classe au service de la compréhension et de l’interprétation des textes
Mettre en données un texte, c’est en extraire des données organisées : un nombre de mots dans une phrase, dans le corpus; les occurrences d’un mot; la liste des mots les plus présents dans le texte (index); le nombre de mots de telle catégorie grammaticale; un compte d’interactions entre tel et tel personnage; le nombre d’occurrences d’un mot à côté d’un autre, etc. Ces données textuelles peuvent alors être compilées dans des tableaux et comparées, analysées, représentées graphiquement avec des outils de visualisation de données. En classe, cette approche permet d’analyser un grand volume de texte, de dépasser les capacités de lecture. La méthode s’appuie également sur des visualisations : elles mettent en évidence des aspects du corpus, étayent une argumentation.
Vers l'explication collaborative de texte
Peut-on transformer l’explication de texte, un exercice si ancré dans la tradition qu’il est revenu en odeur de sainteté dans les « nouveaux » programmes de français ? Peut-on échapper au « cours dialogué » qui constitue l’habituelle modalité de travail ? Comment favoriser la confrontation sociale de lectures subjectives et plurielles ?
Glottophobie : comment le français "sans accent" est devenu la norme
L’accent sera-t-il ajouté dans l’article 225-1 du code pénal qui interdit les discriminations en France ? C’est ce que demande le député héraultais Agir Christophe Euzet dans une proposition de loi pour combattre la glottophobie, soit toutes les discriminations linguistiques. Un Français sur deux estime parler avec un accent, selon un sondage IFOP publié en janvier 2020. Plus d'un quart d'entre eux affirment être régulièrement l’objet de moqueries dans leur quotidien. Et d'après les résultats de cette étude, quelque 11 millions de Français auraient été victimes de discriminations lors d'un concours, d'un examen ou d'un entretien d'embauche, à cause de leur accent. Deux grandes époques, deux grandes phases d’unification ont conduit à la stigmatisation des accents régionaux : l'imposition du français après la Révolution à la fin du XVIIIe siècle et l’imposition, à partir du XXe siècle, d’une même prononciation.
Liberté d'expression, éducation aux médias et à l'information à la lumière du cours de Lettres
Pouvez-vous nous expliquer comment vous faites vivre cette éducation aux médias et à l’information en tant qu’enseignant de Lettres à l’échelle d’une séance ? D’une séquence ? D’un projet ? Le projet "classe médias" au collège Pablo Picasso a vu le jour à la rentrée 2014.
"Ce qui est le plus proche de l'humour de Molière aujourd'hui, c’est l’humour des Youtubeurs"
En partenariat avec la Comédie-Française, l'initiative 10 sur 10 de Drameducation, centre international de théâtre francophone en Pologne, invite des jeunes auteurs et autrices francophones à réécrire les pièces de Molière pour que les élèves puissent y avoir accès plus facilement, ou du moins, d'une manière nouvelle. La langue de Molière est-elle devenue trop ardue pour les écoliers d'aujourd'hui ? S'agit-il d'une question de structure de phrases, de lexique, ou de difficultés à se concentrer ? Réponses au micro de Marie Sorbier avec Marc Escola, professeur à l'Université de Lausanne, spécialiste de littérature des 17ème et 18ème siècles.
Seconde - La mer dans Les Coquillages de monsieur Chabre (Zola)
Aller au contenu principal Seconde - La mer dans Les Coquillages de monsieur Chabre (Zola) Objet d'étude : Le roman et le récit du XVIIIe siècle au XXIe siècleNature de la séance : question transversale sur le thème de l'eau dans la nouvelle de ZolaAniela Bastide et Amélie Pinçon
Kate Brown : « Nous n'avons tiré aucune leçon de Tchernobyl »
Le 26 avril 1986 survenait la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le 11 mars 2011 celle de Fukushima… C’est d’une certaine manière ce double anniversaire des 35 et 10 ans qui invite ces jours-ci à se poser la question : qu’a-t-on appris de ces événements ? Peu de choses, à en croire Kate Brown, professeure de « Sciences, Technologies, et Société » au MIT. Pour cette spécialiste de l’histoire environnementale, l’ampleur de ces catastrophes continue d’être sous-estimée, et notamment les effets des faibles doses d’irradiation. Avec Tchernobyl par la preuve, elle livre les résultats de dix années d’enquête. Dans sa version originale, le nouvel ouvrage de Kate Brown, Tchernobyl par la preuve : vivre avec le désastre et après (paru en mars aux éditions Actes Sud), s’intitule Manual for Survival: A Chernobyl Guide to the Future (W.