Confinés, déconfinés : vivre au temps de l’incertitude, avec Serge Hefez
Voilà bientôt un mois que la France a retrouvé le rythme du confinement. Un mois que le pays est plongé dans l’incertitude quant à la sortie de cette période. Et le doute s’installe dans les têtes.
Depuis les ténèbres, qu’avons-nous appris ?, par Eva Illouz
Lorsqu’elle a écrit « Eichmann à Jérusalem » (1963), Hannah Arendt a utilisé une méthode d’analyse que nous pouvons qualifier d’anti-historique : elle refusait de comprendre le présent avec des analogies tirées du passé ; elle rejetait les catégories philosophiques utilisées, et usées, pour donner un sens à quelque chose d’entièrement nouveau. Le livre était un prélude à un questionnement qui ne la quitta plus jusqu’à sa mort : Comment juger le présent ? Ses réflexions l’amenèrent à souscrire à l’affirmation de Tocqueville selon laquelle, en temps de crise, l’esprit « marche dans les ténèbres ». (1) La crise du coronavirus est sans précédent à bien des égards, mais nous pouvons déjà tirer quelques leçons simples depuis les « ténèbres ». Leçon n°1.
Le sombre avenir de l’humanisme
Ce nouveau livre de Francis Wolff, auteur récent de deux ouvrages remarqués, Pourquoi la musique ? et Il n’y a pas d’amour parfait, tous deux chez Fayard, est un vibrant plaidoyer humaniste, destiné, tant l’écriture est fluide et les thématiques abordées essentielles, à rencontrer un large public. Francis Wolff, Trois utopies contemporaines. Fayard, 184 p., 17 €
Emmanuel Todd : « Macron n’est plus républicain »
À l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Les luttes de classes en France au XXIe siècle, Emmanuel Todd nous a consacré le 8 février dernier un entretien fleuve dans lequel il revient sur les principaux concepts développés dans son livre, le macronisme, la violence d’État et la situation géopolitique internationale. Depuis cette entrevue, la pandémie a bouleversé nos observations sur le monde et il a tenu à nous livrer quelques réflexions lors de nos derniers échanges le 3 avril. Entretien réalisé par Lorenzo A. et Dorian Bianco, retranscrit par Guillaume Caignaert et Augustin Bouvet. LVSL : L’opposition entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen serait un trompe-l’œil.
"Je vais bien", rassure Emmanuel Macron dans une vidéo postée sur Twitter
"J'ai une activité qui est un peu ralentie en raison du virus, mais les dossiers prioritaires, je continue à m'en occuper, qu'il s'agisse de l'évolution de l'épidémie dans notre pays ou du dossier du Brexit", déclare Emmanuel Macron dans une vidéo qu'il a postée sur Twitter, vendredi 18 décembre, au lendemain de l'annonce par ses équipes de sa contamination au Covid-19. pic.twitter.com/MrfTQXpRBW — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 18, 2020 "J'ai été testé positif, ce qui montre que le virus peut vraiment toucher tout le monde, parce que je suis très protégé, je fais très attention, je respecte les gestes barrières, les distances, je porte le masque, je mets du gel hydroalcoolique de manière régulière et, malgré tout, j'ai attrapé ce virus, se défend le chef de l'Etat.
« Le télétravail nous a fait renoncer docilement au monde commun »
BibliObs. L’épidémie de coronavirus a dopé le recours au télétravail, qui est probablement amené à durer. Qu’en penser ? Fanny Lederlin. Une étude de l’Ifop pour la fondation Jean Jaurès montre que pendant cette crise, 64 % des Français travaillent, dont 30 % sont des télétravailleurs. Auparavant, le télétravail ne représentait que 5 à 15 % des salariés.
Alain Damasio, sur le confinement : « Nous sommes encagés comme des animaux de zoo, avec nourriture et fenêtre sur monde virtuel »
Dans un extrait du tchat avec nos internautes, Alain Damasio, auteur de La Zone du Dehors (Cylibris, 2001), La Horde du Contrevent (La Volte, 2004) ou plus récemment Les Furtifs (La Volte, 2019), dénonce « la réaction disciplinaire et contrôlante de l’Etat » face à la pandémie de Covid-19 et appelle chacun à « ne pas sacrifier nos libertés à la peur ». Retrouvez l’intégralité de notre tchat sur le live « Nos vies confinées » : Frankenstein, livres jeunesse ou de chevet : nos conseils pour un week-end prolongé confiné Kamehameha : Dans « Les Furtifs », vous parlez d’un monde dystopique, mais il n’est pas compliqué d’imaginer notre monde tourner ainsi si l’on n’y fait pas attention. Auriez-vous pu imaginer la période actuelle ? Alain Damasio : J’aurais pu l’imaginer, comme un auteur de SF peut extrapoler sur une catastrophe nucléaire, un réchauffement climatique extrême, une pluie de météores, on peut toujours imaginer. Philippe : L’actualité met un sacré coup à la furtivité.
Alain Damasio : "Rendre désirable autre chose que le transhumanisme"
Dans le dernier numéro de Socialter, Alain Damasio s'est prêté au jeu du grand entretien. Pouvoir des imaginaires, dangers de la technique, ambiguïté de la science-fiction, ZAD... Une conversation riche et fouillée, à cheval entre littérature, philosophie et militantisme. Alain Damasio se pointe à l’Arche de l’artisanat solidaire avec un petit quart d’heure de retard. Avec la complicité de l’artiste de musique électro Rone, il vient de cracher ses rêves et révoltes à l’antenne de Radio Nova, un peu plus haut sur le boulevard. Tout sourire : « Il fait beau hein !
Le confinement, idéal pour se confronter à l'absurdité de nos existences
"Les hommes, n'ayant pu guérir la mort, la misère et l'ignorance, se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser", écrivait Pascal. Frères et sœurs confinés, vous êtes à présent seuls face à vous-mêmes. Les lumières sont éteintes, le spectacle est terminé, et les masques tombent. Rideau.