Et lundi
La rentrée du 2 novembre 2020, à nouveau, ne sera pas normale, prise entre les organisations sanitaires et le nécessaire moment d’humanité à tenir au sein de nos équipes, avec nos élèves, en hommage à notre collègue Samuel Paty. Nous avons essayé, dans cet article, de faire la synthèse de notre réflexion collective tant avec les membres de la liste de diffusion du CRAP-Cahiers pédagogiques, mais aussi de nos expériences professionnelles. Insistons sur la difficulté de l’exercice envahi par l’émotion paralysante suite au crime odieux dont fut victime notre collègue, et la remise en pensée et en action d’une réflexion pédagogique : nous serons devant des élèves dont l’âge pourra varier de 2 ou 3 ans à 18 ans et plus pour les étudiants. Il faut anticiper également une pression médiatique forte voire très forte, l’intervention d’élus, de non professionnels de l’enseignement dont la présence pourra transformer, déformer le cadre auquel nous sommes habitués.
Lettre aux professeurs d’histoire-géographie
Des professeurs d’histoire-géographie m’ont consulté au sujet du cours d’éducation civique et morale qu’ils devront dispenser à l’issue des vacances de la Toussaint. Comment rendre hommage à Samuel Paty, odieusement assassiné le 16 octobre par un jeune djihadiste tchétchène parce qu’il avait commenté en classe des caricatures de Mahomet ? Quel sens donner à la liberté d’expression ? Comment défendre les valeurs républicaines sans nous isoler du reste du monde ?
Pourquoi le blasphème continue à faire scandale
Cet entretien a été publié initialement dans Le Monde des religions n° 83, juin 2017. Aussi ancien que les religions elles-mêmes, le blasphème désigne l’insulte faite à Dieu ou au sacré. Si les religions monothéistes y sont particulièrement sensibles, il se retrouve pourtant dans d’autres traditions spirituelles comme l’hindouisme. Et alors que l’on pensait en avoir fini avec le « péché de langue », il revient régulièrement à la une de l’actualité depuis plusieurs années. Il est encore présent dans les débats alors que s’est ouvert, le 2 septembre, le procès des attentats de « Charlie Hebdo », de Montrouge et de l’Hyper Cacher, devant la cour d’assises spéciale de Paris.
La représentation figurée du prophète Muhammad – Les carnets de l’Ifpo
L’islam et ses pratiques, pas plus que tout autre phénomène humain, n’échappent aux mutations au fil de l’histoire. La question de la représentation figurée en général, et de celle du prophète de l’islam en particulier, a été diversement tranchée selon les périodes et les milieux. Si elle a parfois déclenché des débats animés, elle ne semble pas avoir posé un problème majeur ou permanent aux croyants musulmans ni à leurs juristes (Naef 2004). Les polémiques récentes, parmi les plus vives qu’aient connues l’histoire, sont attisées par le fait que les images qui les ont déclenchées sont des caricatures ; elles alimentent l’idée fausse et essentialiste que, « de tout temps », l’islam aurait interdit la représentation de son prophète, voire toute représentation humaine. Illustration 1 : Muhammad reçoit la révélation de l’ange Gabriel. Illustration 2 : Muhammad, sous la forme d’un nimbe dorée (en haut à gauche de l’image), détruit les idoles de la Kaaba.
Dans quelles conditions l'islam autorise-t-il la représentation du Prophète ?
« Tout est pardonné », et le prophète Mahomet en pleurs tient lui aussi une pancarte « Je suis Charlie ». La dernière « une » de Charlie Hebdo est un nouveau dessin du Prophète. Elle repose la question de la représentation de la principale figure de l'islam, et de la figure humaine en général, dans la tradition islamique. Ce que disent les textes Le Coran n’interdit pas la représentation du Prophète, ni la représentation humaine en général. Ecrit dans une société où l’image est généralement absente (la péninsule arabique au VIIe siècle), le texte ne la mentionne qu’une seule fois : « Le vin, les jeux de hasard, les idoles sont des abominations inventées par Satan.
La laïcité à l'école - La laïcité à l'école : outils et ressources
Le principe de laïcité Principe inscrit à l'article premier de la Constitution française, la laïcité garantit la liberté de conscience et protège la liberté de croire ou de ne pas croire. Ce principe républicain est établi par la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905. La République garantit le libre exercice des cultes mais ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. Il en résulte la neutralité de l'État, le respect de toutes les croyances et l'égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction de religion. La laïcité est le principe fondateur de l'École républicaine, depuis les lois Ferry (1882) et Goblet (1886).
Canopé - Valeurs de la République
Devise ? Liberté, Égalité, Fraternité ou les trois ordres de l’imaginaire républicain La devise Liberté, Égalité, Fraternité, « principe de la République » est l'incarnation des trois ordres de l’imaginaire républicain. Comme pour le suffrage universel (masculin), c’est en 1848 que s’effectue le choix de la devise républicaine. Bien sûr, les trois mots existent dans le vocabulaire politique depuis la Révolution française, mais sans que leur association prenne un caractère officiel.
Cette liberté de caricaturer qu'exècre l'islam radical
Temps de lecture: 4 min La caricature, le dessin, l’humour, la dérision sont tout ce qu’exècre le militant radical islamiste. Pour lui, les coups de crayon de Charlie Hebdo sont devenus le symbole même de l’attentat contre la religion et un insupportable blasphème. En 2006, la publication de caricatures de Mahomet, reproduites à partir d’un journal danois, avait enflammé le monde musulman.
application du principe de laïcité dans les établissements scolaires
Introduction 1. Mobiliser l’ensemble des acteurs du système éducatif pour faire comprendre et respecter le principe de laïcité à l’école
Qu'est-ce que la laïcité ?
Apparue en France dès 1871 dans le journal La Patrie à l'occasion d'une polémique sur l'instruction religieuse, la notion de laïcité est le fruit d'une longue histoire : de l'abandon du crime de blasphème en 1789 aux débats sur les "signes ostentatoires religieux" dans l'espace public, en passant par la célèbre loi de séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905. Idéal républicain, l'adoption du "principe de laïcité" repose sur trois idées fondamentales : la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans le respect de l'ordre public, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses. Enfin, l'égalité de tous devant la loi, quelles que soient les croyances ou convictions. De la Révolution à aujourd'hui, histoire de la laïcité
Préparer la journée hommage du 2 novembre -
Suite à l’événement tragique que nous avons vécu le 16 octobre dernier et qui a coûté la vie à un enseignant, l’émotion et l’incompréhension ont été vives. Des questions restent en suspens et pourtant chacun s’efforcera de trouver les mots justes pour accompagner les élèves. L’hommage prévu pour le retour en classe lundi 2 novembre se déclinera en un moment de recueillement, d’accueil de la parole et d’échanges autour des principes républicains. De quelle manière aborder ces faits violents avec des enfants d’école primaire ? Quelles ressources sont à la disposition des enseignants pour enseigner ?
Radicalisation, complotisme et réseaux sociaux : comment en parler sans danger
Définitions Pour éviter les confusions et les amalgames, il faut bien clarifier les définitions, même si elles ne sont pas stables : la « radicalisation » peut se définir comme l'adoption de gestes et croyances extrêmes qui remettent en cause les pouvoirs en place et refusent le compromis (politique, religieux...) ;elle se rapproche de « l'extrémisme », qui est le reflet d'une doctrine dont les adeptes rejettent toute forme de pluralisme et adoptent des méthodes ayant pour but un changement radical. Elle est associée au terrorisme car elle prône souvent l'adoption de la violence armée comme moyen légitime d'action ;les deux (radicalisation et extrémisme) sont à distinguer du « radicalisme » quirelève de la poursuite de changements politiques par le biais de l'action politique, pour modifier le statu quo et susciter des alternatives. Conditions de la radicalisation