Barbarie disent-ils… - Fondation Frantz Fanon Les décapitations filmées d’otages occidentaux en Irak et d’un randonneur français en Algérie suscitent légitimement un sentiment d’horreur et une condamnation unanime et sans appel. Ces assassinats insensés ne peuvent être le fait que de criminels pervers au service d’une idéologie déviante. Ces mises en scène macabres viennent à la suite d’images tout aussi insoutenables montrant des exécutions de masse d’hommes désarmés. L’émotion produite par ce théâtre de la cruauté est cependant froidement manipulée par des médias et des relais politiques en Occident. La qualification sans cesse reprise de « barbaries », perpétrées par des « barbares », répond à la volonté de déshumaniser les auteurs de ces atrocités. Hors du limès de la Civilisation, ils ne relèvent plus du droit commun et ne sont plus passibles des lois ordinaires. Ces assassinats médiatiques sont représentés par les organes de propagande comme des actes irrationnels d’une radicale altérité, quasiment non-humaine.
"Ça fait bien longtemps que je ne prononce plus mon prénom quand je me présente au téléphone" "Le Monde" a demandé à un de ses journalistes, Mustapha Kessous, 30 ans, d'écrire ce qu'il racontait en aparté à ses collègues : les préjugés contre les Maghrébins, qui empoisonnent sa vie privée et professionnelle. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Mustapha Kessous Brice Hortefeux a trop d'humour. Je le sais, il m'a fait une blague un jour. Jeudi 24 avril 2008. Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale doit me recevoir dans son majestueux bureau. Trois mois plus tard, lundi 7 juillet, jour de mes 29 ans. Je pensais que ma "qualité" de journaliste au Monde allait enfin me préserver de mes principaux "défauts" : être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman. J'en parle souvent à mes collègues : ils peinent à me croire lorsque je leur décris cet "apartheid mental", lorsque je leur détaille les petites humiliations éprouvées quand je suis en reportage, ou dans la vie ordinaire. Et pourtant, s'ils savaient à quel point la banlieue m'était étrangère.
Islamophobie: un mot pour «mettre en lumière un racisme latent» Tous les ans, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dénonce, dans des rapports sur la lutte contre le racisme dont le moins qui se puisse dire est que la presse et les médias dominants ne les survalorisent pas, de nouvelles aggravations, dans la France des années 2000, des ressentiments antimusulmans – et constate qu’ils se nourrissent notamment des proférations où des politiciens décomplexés flattent les instincts islamophobes de leurs clientèles. Et précisément : dans son nouveau rapport, qui vient tout juste d’être publié (1) – et qui porte donc sur l’année 2013 -, la CNCDH explique avoir «ressenti la nécessité» d’organiser «en son sein un débat sur le sens et l’usage» du «mot “islamophobie“», dont elle fait un compte-rendu édifiant, pour ce qu’il dit, notamment, de «l’instrumentalisation» qui est régulièrement faite de ce terme, à la fin, certaines fois, de le «discréditer». Une thèse fausse et mensongère Problème : elle est fausse, et mensongère.
Technique, méthode et constance : la réussite sportive n’est pas une une question couleur de peau Pour s’imposer au plus haut niveau dans un sport, il est nécessaire d’avoir un impératif de succès et de disposer des moyens pour réussir. La surreprésentation d’un groupe social ou d’un genre dans la pratique et la réussite d’une discipline sportive n’est donc pas un phénomène naturel. Chaque sport a sa classe sociale privilégiée et une orientation de genre. Il a aussi ses pays, en fonction de leur position économique et/ou de leur localisation géographique. La boxe, par exemple, est un sport très majoritairement ouvrier. La boxe professionnelle, qui permet très rarement à un athlète de gagner beaucoup d’argent, est aussi le révélateur de la composition de la population se situant au bas de l’échelle sociale d’un pays. Durant les années 80, les conservateurs américains ont repris la vieille thèse raciste selon laquelle les afro-américains dominaient la boxe pour des raisons physiologiques. Au-delà de la classe sociale, le genre oriente également fortement la pratique sportive. J'aime :
Les féministes et le garçon arabe Les débats récents sur le sexisme en banlieue et le port du foulard à l’école ont suscité, parmi les intellectuels, les journalistes, les politiques ou les militants, de nombreuses professions de foi féministes. Nacira Guénif-Souilamas et Eric Macé incitent, dans ce livre, à ne pas se réjouir trop vite face à ce qu’ils appellent le « féminisme républicain ». Le terme donne en effet à réfléchir. Car la République, loin d’entretenir avec le féminisme une connivence « naturelle », cimentée par un même désir d’égalité, n’a cessé de résister au mouvement d’émancipation des femmes. Celles-ci ont dû le plus souvent arracher leurs droits (que ce soit le droit de vote, l’égalité juridique entre mari et épouse, ou encore le droit à disposer de son corps) à une classe politique majoritairement masculine, et, à de rares exceptions, peu sensible aux idées féministes. Le propos des deux auteurs n’est pas seulement de rappeler que cette rhétorique républicaine constitue une négation du passé.
Roms, vie entrouverte à Marseille - Libération C’était le 22 janvier au matin. Une jeune femme se présente au centre de soins de Médecins du monde (MDM) à Marseille. Rom originaire de Roumanie, Elena a mal derrière l’oreille et tient à la main un plomb, que son mari lui a retiré de la tête. Quelques jours plus tôt, un homme lui a tiré dessus depuis sa fenêtre parce qu’elle faisait les poubelles. Personne n’en a entendu parler. Personne n’a porté plainte. Ces passages à l’acte se multiplient. «J’ai envie de leur mettre le feu» Le bidonville du chemin du Ruisseau-Mirabeau n’est pas grand. En face, il y a une petite cité, la «résidence SNCF», où vivaient des cheminots, partis depuis longtemps. Jusqu’à huit expulsions en un an Sur le campement des Roms, il n’y a pas de toilettes, pas d’eau, pas de poubelles ni de containeurs. Les familles sont arrivées en juin, après l’évacuation d’un quartier voisin, Saint-Antoine. Citta, lui, est parti acheter un groupe électrogène, pour son radiateur et son frigo. «Pourquoi il pleure, ce cafard ?»
Une parole étouffée Pierre Tevanian : Tout, n’importe quoi et son contraire a déjà été dit et écrit à propos du voile et des femmes qui le portent. L’encre a coulé, les arguments se sont opposés, les invectives ont proliféré, mais dans ce déluge de paroles, une chose a manqué : la voix des principales concernées. Que ce soit dans les grands médias ou dans les débats internes au monde politique, syndical et associatif, et même à la « Commission Stasi » [1], les femmes qui portent le foulard n’ont pas eu voix au chapitre – et les adolescentes encore moins ! Avant la loi du 15 mars 2004, prohibant le port du voile à l’école, et avant les centaines d’exclusions et de dévoilements forcés qu’elle a entraînée [2], la première injustice est là : dans cette distribution inégale de la parole, dans cette discrimination entre ceux qui ont le droit de parler et celles qui ne l’ont pas. Ismahane Chouder : Le plus urgent était pour nous de reprendre la parole, ou plutôt de la prendre [3] ! Ismahane Chouder : Oui.
Racisme et amalgames Mis en ligne le lundi 19 janvier 2009 ; mis à jour le mardi 20 janvier 2009. Quand ils jouent du violon, ce sont de gentils Tsiganes. Quand ils font du jazz, ce sont des Manouches. Dans les films de Kusturica, c’est des Gitans. Quand ils mendient dans le métro, c’est des Roumains. Quand ils habitent dans une caravane, c’est des gens du voyage. Pour l’écrasante majorité des gens, et, fait plus grave, pour bien des instances institutionnelles, la confusion est totale : Rroms, Gitans, Roumains, Tsiganes, Manouches, gens du voyage, Bohémiens..., tous ces termes semblent interchangeables pour désigner une masse floue de gens, pauvres, asociaux, et qui se déplacent sur les routes. Le mythe perdure. Quant au bel euphémisme « gens du voyage », il a été mis en circulation par deux décrets français de 1972. Le panneau gens du voyage n’est qu’une manière d’envelopper de bien-pensance une réalité sordide : le fait qu’il côtoie souvent sur les routes le panneau déchetterie municipale. Pourquoi ?
Contre-attaque(s) - Pour en finir avec l'islamophobie Manuel, souviens-t-en... | Humanite "Quand on est de gauche, on n’a pas la matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un fils de «brigadiste» qui se rappelle à toi. Souviens-t’en: «Celui qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir.» La tribune: Manuel, tu as déclaré hier soir, sur BFMTV, que la situation était très différente pour toi, relativement à celle des Roms, car ta famille espagnole était venue en France pour fuir le franquisme. Tu as été naturalisé français en 1982. Tu avais «vocation» à retourner à Barcelone, en Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui concernaient uniquement les Roms. La guerre mondiale est venue. Manuel, «on» a accueilli la Roumanie et la Bulgarie dans l’Union européenne alors que ces pays ne respectaient pas, et ne respectent toujours pas, un des fondamentaux pour devenir ou être membre de l’Union européenne: le respect des minorités nationales. Pour l’heure, Manuel, j’ai la nausée. (1) En 1953
Contre-attaque(s) : « Il faut répondre à l’islamophobie » Sur fond rouge, le mot d’ordre est lancé : « contre-attaquer ». Ce mardi 1er septembre, une nouvelle plateforme de lutte contre l’islamophobie a fait son apparition sur Internet : Contre-attaque(s). Dans sa présentation, le site précise son ambition. « Nous sommes un groupe de militants associatifs, de journalistes, de citoyens préoccupés par les dérives auxquelles nous assistons en France et, plus largement, en Europe. » Un nom apparaît tout de même dans les mentions légales, Alain Gresh, directeur de publication. « Le projet est né dans différentes mobilisations contre l’islamophobie de ces dernières années, au cours des Journées européennes contre l’islamophobie ou de débats sur le thème.Il existe déjà plusieurs groupes constitués sur ce thème, avec leurs propres divergences, parfois des polémiques. « On ne peut pas tout laisser passer » Le site propose différents types de contenus autour de l’islamophobie. Des kits d’information Un agenda des mobilisations « C’est un choix.