Dix nuances de management : Vivre à propos (10/10) Les valises étaient fermées.
Les maisons rangées. Ils s'étaient tous retrouvés avec évidence sur le quai de l'embarcadère. Les navettes n'étaient pas si fréquentes. Les locataires de juillet laissaient la place à ceux d'août. Là, ils prendraient l'hydroglisseur qui devait les emmener vers Naples. Il n'est pas rare que le temps des vacances pousse à plus d'introspection. Devrions changer notre façon de consommer le temps et les choses. Pascal était reconnaissant à sa femme d'avoir jeté son dévolu sur cette petite île de Panaréa où rien ne distrayait du temps intérieur. Il s'avança vers elle : - Sabrina, avant de retrouver nos quotidiens encombrés, je tenais à vous dire combien j'avais apprécié vos éclairages. Sans doute est-il étrange de faire d'un homme parfaitement heureux un solitaire : personne, en effet, ne choisirait de posséder tous les biens de ce monde pour en jouir seul, car l'homme est un être politique et naturellement fait pour vivre en société.
Dix nuances de management : Revivre (9/10) Il se leva, remplit d'un courage tout neuf.
Non qu'il se sentit pousser des ailes de héros, mais plutôt la barbe d'un sage. D'ailleurs depuis une semaine, il ne se rasait plus. Pascal découvrait une nouvelle exigence : celle d'être au rendez-vous avec soi-même. En le décidant, le courage vous fait agent et sujet de votre vie. Dans le vieil adage "quand on veut, on peut", il réalisait que c'est le vouloir qui compte plus que le pouvoir, qui est déjà en acte un soi.
Pascal se sentait vouloir. Une phrase de Platon, enfouie dans sa mémoire d'étudiant, lui revint : "La victoire sur soi-même est de toutes les victoires la première et la plus glorieuse". C'est le courage qui nous permet de continuer, non pas d'accepter l'inacceptable, mais de surmonter les vicissitudes de la vie, et ...le découragement. Dix nuances de management : Eloge de la lucidité (8/10) Levé tôt, il contemplait la mer depuis la terrasse.
Il pensait à Péguy, à l'honneur du travail. Les discussions avec Sabrina changeaient son regard à mesure que les vacances défilaient. Dix nuances de management : De l'Argent (7/10) - Comment expliquez-vous que les Français semblent avoir perdu le plaisir de travailler ?
On nous taxe tous de dépressifs ? Pascal voyait bien la difficulté à retrouver du plaisir au travail, à motiver et engager ses équipes. Il avait lu nombre de manuels, écouté des consultants. Dix nuances de management : Jouissances (6/10) L'ombre douce et menaçante du Stromboli se rapprochait.
Ils débarquèrent sur une plage de sable aussi noir que brillant. Pascal, sa femme et ses enfants s'étaient joints pour la journée à Sabrina et ses amis. Dix nuances de management : Empathie (5/10) Le soleil était déjà haut lorsqu'il ouvrit un œil.
Sa femme avait laissé un mot l'invitant à le rejoindre au village pour un café. Il prit machinalement son iPhone, déverrouilla le mode avion et y jeta un œil presque indifférent. Dix nuances de management : Imposteurs ? (4/10) Samedi, le petit port de Panarea prenait en fin de journée des allures de Saint-Tropez italien.
Les gros bateaux venaient mouiller dans son anse, déversant des hommes et des femmes aux tenues ostentatoires et improbables. Un petit air huppé, plus joyeux que réellement arrogant. Sabrina jubilait à la perspective de la soirée. L'élégante Italienne, auprès de laquelle ses amis et elle avaient loué la maison, organisait un dîner auquel ils étaient tous conviés. Celle-ci avait précisé qu'il y aurait du monde, des habitants de l'île depuis fort longtemps. Chance ! Vers 21 h, aux détours des ruelles d'où tombaient les bougainvilliers en fleurs, ils arrivèrent dans une somptueuse propriété. Sur l'immense terrasse garnie de profonds canapés, se trouvait déjà une trentaine de personnes, des femmes et des hommes au raffinement tout italien.
. - Vous êtes de Paris ? Passé les formules d'usage, la discussion se déplaça rapidement sur le terrain politique. Dix nuances de management : Besoin des autres (3/10) Depuis trois jours, il n'avait plus croisé Sabrina.
Non pas qu'elle lui manqua. Mais il avait été suffisamment bousculé par leur dernier échange pour souhaiter se confronter encore à cet étrange ressenti que quelque chose lui avait jusqu'à présent échappé. Mais quoi ? Pourquoi n'avait-il pas encore trouvé sa place ? Et pourquoi nous autres tenons-nous tant à en occuper une ? Schopenhauerien dans l'âme, Pascal estimait qu'une grande partie des souffrances humaines provenaient du fait que nous sommes mûs par nos désirs, qui dès lors qu'ils sont satisfaits se transforment vite en ennui, jusqu'à ce qu'un autre désir fasse une apparition.
Sociable cependant, il empruntait à Schopenhauer, l'idée selon laquelle un peu de bienveillance et de chaleur permettent de manipuler les gens, de la même manière qu'il faut d'abord chauffer la cire pour pouvoir ensuite la modeler. Dix nuances de management : Electrochoc (2/10) Sa femme et ses filles parties faire les boutiques de l'île, il prit la liberté d'aller boire sa petite mousse de fin de journée en terrasse.
Sa discussion de la veille avec cette consultante inattendue l'avait intellectuellement stimulé. Il se sentait de connivence avec le Stromboli dressé au loin sur la mer, lui qui saluait chaque crépuscule par quelques éruptions joyeuses. À peine installé au bar du port, il aperçut Sabrina, elle aussi une bière à la main. - Je peux trinquer avec vous? J'ai passé une partie de la nuit à lire le livre que vous m'avez prêté. Elle leva son verre de bon cœur. Devenue consultante à la faveur de nouveaux apprentissages, et d'un long "travail sur elle-même" - comme disent les psy - Sabrina savait que le changement ne se limite pas au seul comportement directement observable.
À raisonner de la sorte, un riche univers intérieur de désirs, d'aspirations et de fantasmes tombait dangereusement aux oubliettes. Dix nuances de management : Rencontre avec l'irrationnel (1/10)