Nous vivons en oligarchie et non en démocratie. Liliane Held-Khawam. Le choc des civilisations du 21ème siècle est bien moins celui du fait religieux que de celui de l’abandon de la démocratie en Occident!
Plus le mondialisme avance et plus la démocratie recule. La financiarisation à outrance des moindres recoins de la société inverse toujours plus les priorités de celle-ci pour finir par l’asservir. En une quinzaine d’années, la soumission des ressorts démocratiques aux méandres de la finance ne peut être contestée. Les éloges de la démocratie sont dorénavant réservés aux discours préélectoraux ou justifiant des guerres. Mais dans les faits le concept démocratique semble bel bien se déliter tendant à disparaître de pans entiers de la société. Une démocratie malmenée Le sentiment général est que la démocratie montre des signes inquiétants d’essoufflement. Les faits étant têtus, voici plusieurs exemples qui donnent à penser que la démocratie est malade en Occident: Cela n’est pas démocratique?
Source: Une phrase de cette vidéo est essentielle. Aldous Huxley - Le Meilleur des Mondes - 18 Mai 1958. La vraie démocratie : Ce n’est pas ce que vous croyez. Note sur la suppression générale des partis politiques. LA VOLONTE GENERALE : La démocratie, le pouvoir du plus grand nombre, ne sont pas des biens.
Ce sont des moyens en vue du bien, estimés efficaces à tort ou à raison. [...] Notre idéal républicain procède entièrement de la notion de volonté générale due à Rousseau. Mais le sens de la notion a été perdu presque tout de suite, parce quelle est complexe et demande un degré d'attention élevé. [...] (S)i, sur un problème général, chacun réfléchit tout seul et exprime une opinion, et si ensuite les opinions sont comparées entre elles, probablement elles coïncideront par la partie juste et raisonnable de chacune et différeront par les injustices et les erreurs. [...]
Rousseau pensait seulement que le plus souvent un vouloir commun à tout un peuple est en fait conforme à la justice, par la neutralisation mutuelle et la compensation des passions particulières. [...] Quelle transition pour une vraie démocratie ? Sommes-nous en démocratie. David Van Reybrouck : «Les élections n’ont jamais été conçues pour être démocratiques» «Nous méprisons les élus, nous vénérons les élections.»
Ainsi parle David Van Reybrouck (1), dans un essai récemment paru, Contre les élections. Né en 1971 à Bruges, David Van Reybrouck s’évertue avec un incontestable talent à démontrer «la fatigue de la démocratie occidentale», mais il propose un remède : au lieu de rendez-vous rituels où la population est conviée à déposer un bulletin de vote en faveur de tel ou tel candidat, il défend l’instauration d’un tirage au sort de citoyens qui se verraient légitimés à changer des lois. «Le fonctionnement de nos démocraties use les gens à un rythme effrayant. Nous devons veiller à ce que la démocratie ne s’use pas elle-même», estime-t-il, convaincu que les élections sont un facteur de paralysie de la démocratie. Son credo : non plus seulement le droit de vote, mais le droit à la parole. La démocratie se porte mal. La méfiance des citoyens vis-à-vis de la politique et des grandes institutions est le signe le plus inquiétant.
Béatrice Vallaeys. Jacques Rancière: «L'élection, ce n'est pas la démocratie» Le Nouvel Observateur.
L'élection présidentielle est généralement présentée comme le point culminant de la vie démocratique française. Ce n'est pas votre avis. Pourquoi? Jacques Rancière. Dans son principe, comme dans son origine historique, la représentation est le contraire de la démocratie. La représentation, elle, est un principe oligarchique: ceux qui sont ainsi associés au pouvoir représentent non pas une population mais le statut ou la compétence qui fondent leur autorité sur cette population: la naissance, la richesse, le savoir ou autres. Notre système électoral est un compromis historique entre pouvoir oligarchique et pouvoir de tous: les représentants des puissances établies sont devenus les représentants du peuple, mais, inversement, le peuple démocratique délègue son pouvoir à une classe politique créditée d'une connaissance particulière des affaires communes et de l'exercice du pouvoir.
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