Il est temps de poser la question des algorithmes. Ce qui n’est pas récent, par contre, c’est le talent de Dominique Cardon à poser des cadres, à faire fonctionner des représentations brillantes de nos usages numériques.
En 2008, son article « Le design de la visibilité : un essai de typologie du web 2.0 » avait marqué les esprits et frappé ceux qui voulaient comprendre la variété des pratiques qui se déployaient dans ce nouvel espace. Il y proposait un cadre de représentation et d’analyse de nos usages sociaux sur les plateformes du web 2.0. Dominique Cardon est proche de son sujet. Il essaie de poser des cadres d’analyse pour permettre la réflexion politique. C’est rafraichissant, dans un univers où la curiosité sur ce qui se passe est souvent inversement proportionnelle au discours prophétique. N’espérez lire dans cet ouvrage ni un pamphlet dénonçant la domination de la machine, ni un livre prophétique de plus expliquant combien le Big data est une révolution qui va « uberiser » l’ensemble des secteurs de notre économie.
Qu'est ce qu'un algorithme ? Explication avec la recette des crêpes. Aujourd’hui, je réponds à la question de la petite Solène, qui se demande ce que peut bien être un algorithme.
J'ai récemment adapté ce petit billet en vidéo avec mes comparses de Big Bang Science, en version un peu simplifiée. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, ça me permettra de corriger certaines problèmes et d'adapter le niveau de vulgarisation pour d'éventuelles autres vidéos :) Algorithme : ce mot ne cache rien de bien méchant : un algorithme est simplement une suite d'instructions permettant de faire quelque-chose. Une recette de cuisine, par exemple, est un algorithme : une suite d'opérations simples permettant de passer des ingrédients à un plat préparé.On représente souvent l'algorithme de façon schématique, en décomposant les étapes et en les reliant par des flèches, un peu comme ci-dessous : Pour faire des crêpes, il suffit de suivre les instructions dans l'ordre. Les robots pourraient un jour prendre le contrôle de l'humain. Mais quand. Atlantico : Dans son livre "Le meilleur des mondes", Aldoux Huxley anticipait le fait que la société deviendrait bientôt prisonnière de son jusqu’au boutisme scientifique.
Sommes-nous proches de ce scénario à l’heure actuelle ? Anders Sandberg : D’une certaine manière, on peut dire que toutes les sociétés sont prisonnières de leur propre logique, qu’elle soit scientifique, religieuse ou culturelle. C’est tout simplement plus évident lorsqu’il s’agit de la science car son rôle en société se constate au quotidien. Par contre, il est vrai d’affirmer que plus nous maîtrisons la fabrication d’objets automatisés, plus nous leur confions des responsabilités qui étaient jusque-là strictement réservées aux êtres humains. Les machines peuvent aujourd’hui prendre des décisions et des initiatives, comme c’est déjà le cas avec les logiciels de flash-trading.
De récentes recherches tendent à prouver que l’intelligence artificielle deviendra potentiellement supérieure à l’intelligence humaine. Les algorithmes sont-ils les véritables maîtres du monde. Atlantico : Machines de flash-tradings, système binaires, les automatismes semblent avoir pris un rôle croissant dans les processus de décision quotidiens, que ce soit dans la finance ou l’ingénierie.
Peut-on dire malgré tout que les algorithmes sont en train de faire main basse sur tous nos processus de décisions ? Y-a-t-il une "sur-rationalisation" de nos sociétés ? Jean-Yves Trépos : Il me semble important de ne pas inverser les causalités en la matière : c’est la rationalisation des sociétés qui mobilise l’algorithmique et non la multiplication des algorithmes qui entraînerait une accélération de la rationalisation. Ce mouvement appelle des procédures de décision pariant sur l’absence d’ambiguïté, réitérables de manière rapide (voire presque instantanées comme dans le flash-trading) et sur des univers stables. L’informatique (qui n’est qu’un gigantesque algorithme) a fourni les outils de ce processus. Mais la machine aurait-elle échappé à son concepteur ? Le monde à l’ère des algorithmes. Les algorithmes informatiques apparaissent comme la réponse à toutes les questions et problèmes de notre société numérisée.
Mais d’où vient ce mot bizarre et que recouvre-t-il? Alors que nos vies sont de plus en plus placées entre les mains de multiples algorithmes, j’ignorais tout de l’origine de ce nom bizarre. J’utilisais la lettre «y» en lieu et place du «i», imaginais une parenté entre algorithme et rythme… Suis-je stupide! Après avoir massacré son orthographe, je me suis enfin souciée de l’étymologie de ce mot. Ce terme a été forgé à partir du nom d’un célèbre mathématicien persan du 9ème siècle qui introduisit en Occident la numération décimale, Monsieur Al Khwarizmi, devenu en latin Algoritmi. Mais qu’est-ce qu’un algorithme? Sans le savoir, nous avons tous fait usage d’algorithmes. En informatique, on distingue aujourd’hui des algorithmes génériques et d’autres spécifiques. Menaces potentielles.