Quand la misère chasse la pauvreté. Par un ami d’Yvan Ilitch, une critique profonde et novatrice de notre monde "globalisé" et de son approche du développement.
Pendant des millénaires, des modes de vivre et de produire ont prédominé dans les sociétés humaines, basés sur la simplicité et des rapports de convivialité avec son prochain. Femmes et hommes vivaient ainsi avec peu de choses : un "nécessaire" culturellement défini qui comportait deux volets : l’un, de nature économique, composé de ce qui suffisait plus ou moins pour subvenir à ses besoins physiques ; l’autre, de caractère social, qui provenait de l’enracinement de chacun dans un milieu solidaire social et naturel, composé de personnes et de choses sur qui ce dernier pouvait toujours compter.
L’apparition de l’homo œconomicus, qui incarnait un tout autre idéal de vivre et de produire, basé sur une économie productiviste et la quête du profit individuel, produisit une rupture sans précédent d’avec le passé. Pauvreté ou misère ? Parler de la pauvreté en général comme d'une violation des droits humains, c'est se donner une cible tellement large qu'elle risque de se révéler inaccessible.
Pour faire reculer la pauvreté, c'est la misère qu'il faut abolir. Comme l'écrit Pierre Sané, l'humanité dispose, sans conteste, des moyens pour surmonter les menaces qui pèsent sur son avenir. « Quand la misère chasse la pauvreté » : entretien avec Majid Rahnema. Nous continuons avec cet entretien la série de textes présentant des perspectives critiques sur l’idée de « développement ».
Dans les numéros de décembre et de janvier, nous avons commencé par publier deux textes de Gustavo Esteva [1] Une fois n’est pas coutume, nous publions ici les propos d’un Iranien, et non d’un Latino-Américain. Mais les continuités avec les textes déjà publiés et ceux à paraître nous paraissent justifier pleinement ce choix : les approches critiques du développement ne sont pas bien sûr une spécificité latino-américaine, même si notre revue est d’abord consacrée à cette région du monde. Cet entretien a été réalisé par Jean Tonglet dans le cadre des Journées du livre contre la misère, à Lille, le 14 février 2004 et publié dans le numéro 192 de la Revue Quart monde (2004).
Diplomate et ancien ministre, Majid Rahnema a été représentant de l’Iran à l’ONU et à l’UNESCO ainsi que représentant résident des Nations unies au Mali. J. M. J. M. Cahier 11. Le sens de la « lutte contre la pauvreté » pour le néolibéralisme. Introduction Il y a quelques années, quand j’ai visité la Banque mondiale Banque mondialeBM La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2011, 187 pays en étaient membres. Créée en 1944 à Bretton Woods dans le cadre du nouveau système monétaire international, la Banque possède un capital apporté par les pays membres et surtout emprunte sur les marchés internationaux de capitaux. La Banque finance des projets sectoriels, publics ou privés, à destination des pays du Tiers Monde et de l’ex-bloc soviétique. C’est dès 1972 que la Banque mondiale aborde le thème de la pauvreté, ce qui correspond à peu près avec le début de l’adoption d’une politique économique mondiale néolibérale, qu’on appellera plus tard le Consensus de Washington. 1. Source : S. 2. Ecologie, culture populaire et culture de la pauvreté Revue du Mauss permanente ( Texte publié le 13 novembre 2014 Thierry Brugvin revient ici avec ses co-auteurs sur les notions de misère et de pauvreté.
Il met en évidence différentes formes de pauvreté et distingue celles qui sont subies de celles qui sont choisies. Ils montrent que des passerelles existent entre cultures populaires de la pauvreté et certaines formes de simplicité volontaire mises en oeuvre par certaines composantes des mouvements écologistes. Vers une écologie (enfin) populaire ? La Puissance des Pauvres. " La puissance des pauvres " (Majid Rahnema et Jean Robert,Actes Sud, Paris 2008) est probablement le bouquin qui m'aura le plus marqué cette année.
Il faut bien que j'en dise un mot...En plus il s’imbrique parfaitement dans le contexte du Forum Social Mondial qui a eu lieu en janvier à Belem (Brésil).Cette œuvre est donc le fruit d’une rencontre entre deux grands esprits et praticiens de notre temps : Majid Rahnema, Iranien, ancien ministre de l’enseignement dans son pays et longtemps coopérant pour l’UNESCO et Jean Robert, architecte des pays du sud et anarchiste de longue date. La misère, dévoiement de la pauvreté.
Recensé : Majid Rahnema et Jean Robert, La puissance des pauvres, Actes Sud, 2008, 299 p., 22, 80 €.
Ce compte rendu doit paraître prochainement dans la revue Tiers Monde. L’auteur et La vie des idées remercient le comité de la Revue Tiers Monde pour l’autorisation qui lui a été accordée de reprendre ce texte. Tout d’abord, une clarification fondamentale : pauvreté n’est pas misère. La seconde tend même à chasser la première, ainsi que l’expliquait un précédent ouvrage d’un des deux auteurs, dont celui-ci prolonge la réflexion . Acemoglu.