Coronavirus : cinq chiffres concrets qui montrent que les femmes sont en première ligne. "Ce qui fait tenir la société, c'est d'abord une bande de femmes", a estimé l'ancienne ministre Christiane Taubira, lundi sur France Inter.
Infirmières, caissières, préparatrices en pharmacie : des femmes sont effectivement aux avant-postes face à l'épidémie de coronavirus. "Ce qui fait tenir la société, c'est d'abord une bande de femmes. " Une répartition déséquilibrée des professions entre les hommes et les femmes. La participation des femmes au marché du travail ne cesse d’augmenter depuis les années 1960.
Les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes : état des lieux. Le salaire mensuel net moyen des hommes, en équivalent temps plein [1] est de 2 438 euros en 2015, celui des femmes de 1 986 euros, soit un écart de 452 euros.
Les femmes perçoivent donc, en moyenne, 81,5 % du salaire des hommes (1 986 divisé par 2 438), ou ont un salaire inférieur de 18,5 %. Ou encore, ce qui revient au même, les hommes touchent en moyenne un salaire supérieur de 22,8 % à celui des femmes (voir notre encadré méthodologique sur la façon de mesurer l’écart). Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein. En entreprise, « une femme qui parle est bavarde, un homme qui parle est un leader » A l'origine, l'informatique était un domaine de femmes. Si les femmes représentent aujourd'hui entre 10% à 15% des étudiantes en informatique, il fut un temps, pas si lointain, où elles trustaient la discipline.
Une histoire sur laquelle s'est longuement penché la chercheuse Isabelle Collet. Cette informaticienne scientifique de formation a publié en 2006, « L’informatique a-t-elle un sexe ? » (éditions L’Harmattan). Désormais Maîtresse d'enseignement et de recherche sur les questions de Genre et éducation à l'Université de Genève, elle revient pour nous sur le processus de masculinisation de ce domaine très genré.
Hôtesses d'accueil, aides à domicile, emploi précaire au féminin. La précarisation des emplois frappe de plein fouet les femmes : elles représentent 70 % des personnes en situation de sous emploi et 3/4 des salariés à bas salaires.
Égalité professionnelle (6’58) Comment être une femme en politique? Un "Manuel de survie" dispense des conseils. Comment avez-vous eu l’idée de faire ce livre ?
Sandrine Rousseau – A force d’observer des situations qui sont insupportables et qui marquent une différence notable entre hommes et femmes, j’ai eu envie, presque besoin, de les dénoncer. Exemple : je siège dans un conseil d’administration en tant qu’élue régionale. Un jour, on m’a demandé quel était mon CV pour siéger là, ce qu’on n’a jamais demandé à aucun de mes prédécesseurs, parmi lesquels figure Jack Lang.
Je n’ai pas compris pourquoi on me demandait ça, donc j’ai refusé de le donner. On pose toujours la question aux femmes de comment elles sont arrivées là : par quotas ? Vous parlez d’un “effet chewing-gum” dans votre livre… En effet, quand on arrive, il y a un effet fraîcheur, on nous dit qu’on renouvelle la politique, qu’on amène quelque chose de nouveau. Que pensez-vous de la discrimination positive, de la politique des quotas ? Ce que je constate, c’est que les quotas ont révolutionné la vie politique française.
L’informatique a-t-elle un sexe ?, par Isabelle Collet (Le Monde diplomatique, juin 2007) Inégalités de salaire femme/homme : le mystère des 10 % Ça baisse. Lentement, mais ça baisse. Selon les derniers chiffres de l’Insee, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes dans le privé (et les entreprises publiques) en équivalent temps-plein (autrement dit hors effets du temps partiel) n’était plus « que » de 19 % en 2016, contre 21,8 % en 2008. Malgré un changement de méthode en cours, la tendance semble confirmée sur les quinze dernières années, malgré la crise de 2008. Comment expliquer malgré tout cet écart persistant ? La Dares en avait proposé en 2015 une instructive décomposition, qui révélait que cet écart était dû à de nombreux effets combinés.
La première explication tient à la différence de temps de travail entre les deux sexes : 30 % des femmes sont à temps partiel, contre seulement 7 % des hommes. Une fraction de cet écart tient au fait qu’hommes et femmes n’occupent pas les mêmes métiers. Près de la moitié des salariées se regroupent dans une dizaine de métiers très féminisés. Comment les femmes ont déserté le secteur informatique. Pionnières dans cette discipline, elles l’ont progressivement abandonnée sous la pression sociale, en particulier en Occident, explique Isabelle Collet, spécialiste des sciences de l’éducation à l’université de Genève.
En l’espace de vingt ans, la place des femmes en informatique a été divisée par deux. « L’informatique est le seul domaine où, après avoir été proportionnellement bien représentée, la part des femmes est en nette régression, alors que dans toutes les filières scientifiques et techniques la part des femmes augmente, passant de 5 % en 1972 à 26 % en 2010 », constate Isabelle Collet, maîtresse d’enseignement et de recherche en sciences de l’éducation à l’université de Genève.
Parmi les causes du désamour des filles pour l’informatique, les enseignants citent les représentations genrées des métiers dès l’enfance et l’adolescence. La construction des clichés se fait en famille ou à l’école. Oui. Aujourd’hui ce phénomène s’est aggravé.