Abd Al Malik : “L’islam est méconnu..." Un mois après les attentats parisiens, le chanteur publie un plaidoyer passionné.
Pour que l’islam ne soit plus source de malentendu. Pour que la République prenne soin de tous ses enfants. A la veille de ses 40 ans – en mars –, Abd Al Malik vibre autant de colère que d'espoir. Impliqué de longue date dans le débat sociétal, le musicien, écrivain et cinéaste adresse à la France une supplique intitulée Place de la République, pour une spiritualité laïque. Un mois après les attentats parisiens de janvier, ce texte bref et percutant, publié le 18 février aux éditions Indigène – celles de l'Indignez-vous de Stéphane Hessel –, accuse la République de ne pas traiter tous ses enfants de la même manière. « Nous, on aime la France, mais elle ne nous aime pas », disait un « grand frère » dans Qu'Allah bénisse la France, le fim qu'Abd Al Malik a adapté de son autobiographie (nommé au césar du meilleur premier film).
Bande-annonce de Qu'Allah bénisse la France. Après Charlie Hebdo : « Quoiqu’ils fassent, les musulmans sont bloqués » Hassen Chalghoumi, président de la Conférence des imams de France et imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), devant Charlie Hebdo, à Paris, le 8 janvier 2015 (MARTIN BUREAU/AFP) « Depuis mercredi soir, le journal télévisé est devenu un moment étrange chez nous.
On débat, on se chamaille, on se fait la gueule. » Adnane (le prénom a été changé) vient d’avoir 26 ans. Il est grand, costaud et change de voix quand il évoque ses partiels à la fac et le carnage à Charlie Hebdo. Banlieusard et musulman pratiquant, il dit la même chose que le jeune que j’avais rencontré au moment de l’affaire Mohamed Merah : « Tout de suite, je me suis dit : “Pourvu qu’ils ne soient pas bronzés et musulmans. . « Il y a de la provocation quand des gens disent : “Bien fait” » "Des tueurs qui ont aussi agi contre l’islam" par Tahar Ben Jelloun. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Tahar Ben Jelloun (Ecrivain) L’attaque de Charlie Hebdo est un fait de guerre.
Sauf que les journalistes qui ont été assassinés n’étaient pas des guerriers. Ils étaient sans haine, sans préjugés. Ils étaient des poètes, des moqueurs, des fous de liberté, des génies dont les armes étaient des crayons de couleur, de l’intelligence de la fantaisie et de la lumière. C’est une guerre contre la liberté d’écrire, de dessiner et de créer. La France est engagée dans des combats importants. Pour lire les autres points de vue après l’attaque contre « Charlie Hebdo » : L’esprit critique n’est pas mort. "Nous n’avons pas à nous justifier en tant que musulmans" de Youssef Seddik.
Gérald Darmanin: «Il ne suffit pas de crier "République et laïcité"» Gérald Darmanin, député-maire UMP de Tourcoing, estime que les responsables politiques ne peuvent se satisfaire des appels répétés à la République et à la laïcité.
Petit-fils de harkis et catholique pratiquant, il défend le principe d’un nouveau concordat fixant droits et devoirs de toutes les religions, dont l’islam de France. Mardi matin, il a invité ses collègues députés UMP à ne pas mélanger le problème de l’immigration et celui de l’extrémisme islamiste. Il leur suggère notamment de laisser des mères voilées accompagner des sorties scolaires. (Photo AFP) Edwy Plenel : “Ces monstres sont le produit de notre société” Invité de l’émission “Bondy Blog Café” cette semaine, le co-fondateur et président de Mediapart a réagi aux attentats contre Charlie Hebdo.
Interview. Comment avez-vous réagi le 7 janvier, lorsque vous avez appris qu’une fusillade à Charlie Hebdo venait de faire 12 morts ? Ce que nous avons fait avec Mediapart, avec la même spontanéité que tout le monde, c’était d’organiser le soir-même une veillée en streaming, c’est-à-dire en vidéo que l’on pouvait voir sur internet et sur notre site. Après la liberté et la fraternité, l’égalité ! L’histoire nous l’a enseigné, les grands élans d’union nationale n’ont pas que des avantages.
On connaît la mécanique : le gouvernement en place, quel qu’il soit, a plus que d’ordinaire les coudées franches ; les contre-pouvoirs sont inhibés, et la pensée binaire envahit les esprits. Les unanimités de façade sont inquiétantes parce qu’elles sont trop contraires à la réalité d’une société déchirée et fracturée par les inégalités. On est donc en droit de se demander où est le non-dit, le refoulé ? Quand et comment il va resurgir ? On en a déjà un triste aperçu. En disant cela, nous sommes bien conscients de sortir déjà du consensus. Comme étaient présents ces chefs d’État étrangers peu fréquentables. Grand Corps Malade - #JeSuisCharlie. Prise de distance et réactions.