L’assistance en cas d’accident du travail est difficile chez Amazon. Amazon, derrière la fièvre des recrutements, l’envers du décor pour les salariés. Ces dernières semaines, Amazon France met le paquet sur les embauches.
Le groupe – qui vient de générer un chiffre d'affaires de 47,3 milliards de dollars au troisième trimestre– se livre même à une véritable surenchère d'annonces. Début novembre, le géant de l'e-commerce dévoilait ainsi son intention de recruter 7.500 intérimaires à travers l'Hexagone (+1.000 par rapport à la même période l'an passé), afin de faire face au pic d'activité des fêtes de fin d'année (lire l'encadré ci-dessous). Mais ce n'est pas tout: d'ici 2018 pas moins de 1.500 travailleurs seront par ailleurs embauchés en CDI, portant l'effectif France du groupe à 5.500 salariés permanents. A ceci, ajoutez le recrutement de 500 CDI d'ici deux ans sur son nouveau site d'Amiens-Boves (Hauts-de-France) et de 1.000 salariés à Brétigny-sur-Orge (Essonne), où son sixième entrepôt dans l'Hexagone (46ème en Europe) ouvrira à l'automne 2018.
Aux Etats-Unis, les « livraisons express » Amazon provoquent des accidents mortels. Deux enquêtes publiées par BuzzFeed News et ProPublica montrent que le service américain de livraison « express » d’Amazon, présenté comme pratique et efficace, repose sur un système de sous-traitance extrêmement dangereux pour les livreurs qui y travaillent et les passants qui croisent leurs routes, au point d'avoir déjà provoqué des accidents mortels.
Envie de recevoir une télé, un meuble ou un nouveau jean avant ce soir ? Aux Etats-Unis, rien de plus simple avec Amazon : « 1. Recherchez l’article que vous souhaitez, 2. Sélectionnez l’option “Prime FREE Same-Day” », annonce sobrement le site internet du géant américain, promettant une livraison « avant 21 heures » disponible dans « certaines régions ».
Miracle ? Au moins 10 décès liés à des accidents Le média raconte, par exemple, le cas tragique de Telesfora Escamilla, une femme de 84 ans renversée en décembre 2016 dans la région de Chicago par un jeune livreur de 29 ans, Valdimar Grey. Chez Amazon, un algorithme vire les employés « pas productifs » D’après les documents révélés par The Verge, Amazon aurait mis en place un système qui note automatiquement les employés pour leur productivité, et qui leur envoie des avertissements, voire un avis de licenciement en cas de défaut de productivité.
[Mise à jour : 3 mai 2019] Dans un mail, Amazon France a tenu à nous faire savoir qu' « Amazon offre des salaires et des avantages compétitifs, des opportunités de développement de carrière attractives, ainsi qu’un environnement de travail sûr et moderne à nos employés. Comme la plupart des entreprises, nous avons des objectifs ». Soulignant que le licenciement n'est opéré qu'à l'issue d'un accompagnement dédié et de formations. La déclaration complète est à retrouver en fin d'article. Les salariés d'Amazon se mobilisent à l'international contre leurs conditions de travail. Amazon : un rapport alarmant sur les conditions de travail à Montélimar. C’est un document au contenu explosif pour Amazon. Ce rapport de 217 pages, que Capital a pu consulter, est une première dans son genre pour le géant américain du e-commerce. Mené par le cabinet Syndex de février à avril, à la demande du CHSCT, il expertise les risques psychosociaux liés aux tâches effectuées dans l’entrepôt logistique de Montélimar, une des cinq plateformes de stockage d’Amazon en France.
Basé sur les témoignages et entretiens de 256 salariés (sur les 776 travaillant en CDI sur le site), ce rapport apporte des données alarmantes sur l’impact du management “amazonien” sur la santé et le stress des employés. Amazon: Aux Etats-Unis, 24 employés hospitalisés à cause d'un robot et d'un répulsif anti-ours. Vingt-quatre employés d’un centre logistique Amazon situé à Robbinsville ( États-Unis) ont dû être hospitalisés en urgence, à la suite d’un étrange accident impliquant un robot et un produit répulsif anti-ours, mercredi.
Comme le rapporte le site Clubic, le robot a perforé une canette contenant un produit à base de capsaïcine, un puissant répulsif issu du piment et servant à repousser les ours. La substance irritante s’est alors répandue dans tout l’entrepôt. Brûlures et troubles respiratoires Au total, 50 employés ont été touchés, avec des difficultés respiratoires et des brûlures au niveau de la gorge et 24 d’entre eux ont été hospitalisés.
Une simple mesure de « précaution » : selon un communiqué de l’entreprise, aucun blessé grave n’est à déplorer. Enquête : les inquiétantes conditions de travail chez Amazon France. Un rapport de 217 pages présente une situation sociale particulièrement préoccupante.
Émanant d’une demande du Comité d’hygiène, de sécurité (CHSCT), il brosse un tableau qui confirme d’autres enquêtes et témoignages sur les conditions de travail dans l’entreprise. ActuaLitté, CC BY SA 2.0 Pour y parvenir, 256 salariés ont été entendus, tous travaillant dans l’entrepôt logistique de Montélimar. Parmi les résultats, 44 % des personnes affirment avoir consulté un médecin, pour des problèmes de santé liés à leur emploi. Or, c’est justement une série d’alarmes émanant de la médecine du travail, ainsi que de la Caisse d’assurance retraite et de la santé du travail qui avait incité le CHSCT à enquêter.
Au cours de l’année passée, la multiplication de troubles musculo-squelettiques observée avait inquiété les médecins. Amazon continue de laisser ses employés souffrir malgré les blessures et arrêts de travail. Amazon accusé d'abandonner ses employés blessés - Industrie. Dans une enquête publiée par le Guardian le 30 juillet, des employés et des anciens d’Amazon révèlent le calvaire subi après avoir été blessés au travail, dans des entrepôts logistiques du géant américain. En avril 2018, la Division nationale de planification des locaux et de santé et sécurité au travail les avait classés parmi la douzaine d’établissements les plus dangereux du pays (qui en compte 140), rappelle le quotidien.
Le logiciel de recrutement d'Amazon n'aimait pas les femmes. L'expérience avait tourné au sexisme, Amazon y a mis un terme.
En 2014, le géant du commerce en ligne avait mis au point un logiciel pour procéder à ses recrutements avant de se rendre compte, trois ans plus tard, que celui-ci faisait de la discrimination contre les femmes! Le programme, développé dans le plus grand secret, était basé sur l'intelligence artificielle (IA). En principe, il devait examiner le curriculum vitae des candidats afin d'automatiser le processus de recrutement en attribuant une note d'une à cinq étoiles selon les profils pour les postes de développeur de logiciel et d'autres postes techniques. Mais en s'appuyant sur l'historique d'Amazon qui reçoit quasi exclusivement des CV masculins depuis 10 ans, reflet de la prédominance des hommes dans le secteur des nouvelles technologies, le système en était venu à déduire que les candidats masculins pour ces postes étaient préférables. .