Où en sont les études de genre en France ? Alors que Paris 1 ouvre cette année son propre master en études de genre, les anti-genre se mobilisent pour lutter contre ce champ d’études pourtant de plus en plus reconnu.
Lundi 16 septembre, trente étudiants et étudiantes de Paris 1 commenceront les cours au sein du Master 1 d'Etudes de genre, pour une rentrée inédite. Les études de genre, un savoir en danger ? En août, le gouvernement Orbán a annoncé la révocation de l’accréditation accordée aux programmes de maîtrise en études de genre.
Ces formations sont actuellement offertes par deux institutions : la Central European University (CEU), liée au milliardaire George Soros, et l’université publique Eötvös Loránd (ELTE). Si cette décision ne met pas fin aux recherches sur le genre, elle risque de porter un coup fatal au développement de ce domaine d’études et menace de manière directe la transmission de ces savoirs. Elle constitue une ingérence directe du gouvernement dans l’organisation des études supérieures, sans consultation des autorités académiques. A ce titre, il s’agit d’un précédent dangereux en Europe. Cette annonce ne constitue pas la première attaque contre la liberté académique et l’autonomie des universités en Hongrie.
La Hongrie n’est pas un cas isolé et, si le projet hongrois est adopté, il fera tache d’huile. David Paternotte sociologue à l'Université libre de Bruxelles. Dans les écoles d'architecture, la parité en construction. Après une «mobilisation inédite», la bibliothèque féministe de Paris restera finalement dans ses locaux. Quand Marlène Schiappa coupe les subventions d’un collectif de recherche sur le genre - Les Inrocks : magazine et actualité culturelle en continu. Marlène Schiappa, pourquoi couper la subvention à un réseau de recherche sur le genre et l’égalité au travail ? Marlène Schiappa, pourquoi couper la subvention à un réseau de recherche sur le genre et l’égalité au travail ?
Près pls d vngt ns d’xstnc, l rs Mg (mrch d trvl t gnr), prmr rs d rchrch n Frnc cntr sr l’td ds nglts ntr ls fmms t ls hmms dns l mnd d trvl, cr pr Mrgrt Mrn, vnt d vr l sbvntn d 2017d scrtrt d’tt n chrg d l’glt ntr ls fmms t ls hmms spprm. C’st l prmèr fs q cl s pss, ts ls trs gvrnmnts, qll q st lr clr pltq, nt tjrs frmmnt stn l Mg. lrs mêm q l gvrnmnt lnc sn «tr d Frnc d l’glt» t q’l dclr vlr fr d l’glt n «grnd cs ntnl», ctt dcsn st ttlmnt ncmprhnsbl. « Les études sur le genre ont gagné en légitimité » Nahema Hanafi vient de créer un master consacré aux rapports sociaux entre les sexes à l’université d’Angers.
Les cours, pluridisciplinaires, sont dispensés à distance. En cette rentrée scolaire, un master d’études sur le genre est lancé par cinq nouvelles universités (Angers, Nantes, Bretagne-Occidentale, Rennes-II et Maine). Une création qui témoigne de la montée en puissance de ce champ de recherche en France. Nahema Hanafi, maîtresse de conférences en histoire moderne et contemporaine, est à l’initiative de ce cursus en ligne développé à la faculté d’Angers. Elle décrypte le phénomène et explique pourquoi la France a dû rattraper son retard. Plusieurs formations consacrées aux études sur le genre ont ouvert au cours de ces trois dernières années dans les universités françaises.
Le concept d’études sur le genre peut sembler flou. Les études sur le genre ne se résument pas à l’analyse de la condition féminine. Oui, cet amalgame a souvent été fait. La sociologue Colette Guillaumin est morte. Les travaux sur l’idéologie raciste de cette spécialiste des rapports de la domination ont bouleversé la pensée scientifique.
LE MONDE | | Par Danielle Juteau (Professeure émérite, département de sociologie université de Montréal) La sociologue Colette Guillaumin est morte à Lyon, mercredi 10 mai. Elle était âgée de 83 ans. Ses travaux sur l’idéologie raciste ont bouleversé la pensée scientifique alors que sa théorisation des rapports sociaux de sexe a ébranlé des certitudes ancrées dans la nuit des temps. Elle a repensé le social de fond en comble. S’interrogeant d’abord – elle qui avait grandi sous Vichy – sur la catégorie de « race », elle n’a eu cesse de scruter des catégories sociales traitées comme évidentes et de dévoiler, chemin faisant, les rapports sociaux qui se cachent derrière elles.
Dialogue souvent ininterrompu. Décès de la sociologue et féministe Colette Guillaumin. Pour la création d’un musée de l’histoire du genre. En 2002, pour la première fois était formulée la demande de création d’un musée «de l’histoire des femmes» en France.
Sans grand succès. A l’étranger pourtant, ce type d’institution existe: Etats-Unis, Sénégal, Vietnam, Canada, Turquie, Argentine, Mexique, Chine, ou encore Allemagne, Autriche, Danemark, Italie, Espagne, Pays-Bas... L’an dernier, le prix Simone de Beauvoir a récompensé le National Museum of Women in the arts de Washington, fondé en 1987, seul musée au monde dédié à la production artistique féminine. Il y a actuellement plus de 60 musées des femmes dans le monde ; des cybermusées naissant un peu partout. En France, c’est en 2004 que le site Musea est inauguré (Université d’Angers).
Les réticences sont en effet nombreuses. Mais les avantages espérés balaient, me semble-t-il, ces objections. Disons aussi franchement tout ce que ce musée ne devrait pas être: un musée de La Femme (au singulier !) L'Université d'Angers se lance dans la féminisation de Wikipedia. L'encyclopédie en ligne, qui se présente comme libre et universelle, est écrite à 90% par des hommes.
Elle consacre plus des trois quarts de ses notices à des personnalités masculines. La bibliothèque universitaire d'Angers crée un atelier afin de promouvoir la place de la femme sur la plateforme. Wikipedia est le cinquième site le plus consulté en France mais seul 10% des contributeurs sont des femmes. Le «genre», nouveau domaine éditorial de Sciences-Po. Trouble dans les études de genre. Après la décision de Valérie Pécresse de ne plus subventionner les études de genre au niveau de la région Ile-de-France (Libération du 15 décembre), ce champ de recherche tente de sauver sa peau et avance pour sa défense des arguments qui méritent discussion.
Tout d’abord, cette intox persistante et contre-productive qui consiste à dire que la théorie du genre n’existe pas en réponse aux accusations du pape, de la Manif pour tous et des antigenres qui ont lu John Money dans le texte. Ensuite, le fait de dire que les études de genre cherchent somme toute des aménagements raisonnables avec la différence sexuelle, source d’inégalités, en faisant la chasse aux stéréotypes. Il ne s’agirait donc pas d’en finir avec cette fiction fondatrice, eurocentrique et coloniale de notre modernité à l’origine des inégalités en question que sont la différence sexuelle et ses dualismes. Quant à la différence sexuelle, c’est le sparadrap du capitaine Haddock du féminisme. Du Pécresse ?