Oubliés de nos campagnes. Que peut le numérique pour les territoires isolés ? Les territoires isolés (communes où moins de 25 % des actifs travaillent dans une aire urbaine soit 10 % des communes françaises pour 1,2 million de personnes) connaissent un sentiment d’abandon et de décrochage.
Les raisons en sont multiples : la métropolisation de l’économie a conduit à concentrer les emplois et la création de richesses dans le cœur des grandes agglomérations ; la crise des finances publiques s’accompagne d’une raréfaction des ressources budgétaires et, dans certains cas, d’un repli des services publics ; la mondialisation entraîne une nouvelle division internationale du travail et le dépérissement de certains sites industriels excentrés.
Cette étude fait le pari contraire. La transition numérique, qui représente une mutation structurelle de l’ensemble de notre tissu productif, social et politique, n’est pas une menace pour ces territoires. Elle est déjà une réalité, une chance et permet le désenclavement des territoires isolés. Proposition 1 Proposition 2 Proposition 3. L'histgeobox: 319. Kamini:"Marly-Gomont" (2006) En 2006, à la faveur d'un morceau très réussi et d'un bouche à oreille efficace, le dénommé Kamini s'impose comme le "rappeur des champs.
" Sa chanson a pour titre Marly-Gomont, le nom du village picard dont il est originaire. (1) L'enfant du pays y raconte avec humour son adolescence, partagée entre ennui et racisme quotidien. En quelques phrases, Kamini décrit avec acuité les spécificités de la vie à la campagne. Ce faisant, l'artiste se joue des codes du rap, musique urbaine par excellence et donc pas (ou très peu utilisée) pour évoquer le monde rural et ses habitants. * Un village paumé.Situé à une demi-heure de route de la frontière belge, Marly-Gomont est un petit "village paumé dans l'Aisne en Picardie" (désormais Hauts de France). Peuplé de 445 habitants, ce bourg de la Thiérache est représentatif de cette France des faibles densités, qui peine à conserver sa population, faute d'activités.
EDC Meuse. EDC Sancerre. EDC Haut Doubs. Inégalités territoriales : aggravation ou changement de nature ? Avec le succès médiatique des thèses largement controversées d’un géographe, la question des inégalités territoriales est passée du registre de l’expertise scientifique à celui du débat politique.
En mettant en avant la fracture entre les métropoles et la « France périphérique », Christophe Guilluy a réactivé une représentation collective qui a la vie dure, fondatrice du modèle républicain français, et qui consiste à opposer la ville et la campagne. Cette thèse de l’aggravation des inégalités territoriales – induite par le développement des métropoles – vient d’être sérieusement nuancée par la publication d’une note officielle de France Stratégie consacrée au sujet. Bien que les commentaires y aient vu la confirmation d’une lecture en strates de population, opposant la bonne santé des plus grandes villes à la fragilité des territoires de moindre densité, les analyses et cartographies de cette note révèlent un autre processus. Quelle leçon tirer de ce constat géographique ? 7. Les espaces de la faible densité. Avec environ 115 habitants au km² en 2006, la France donne l’image d’un pays assez faiblement peuplé en Europe [1].
La faible densité apparaît plutôt comme une singularité au sein de l’ensemble Nord-Ouest européen mais elle n’est pas si exceptionnelle dès que l’on se place à l’échelle européenne. D’autres pays, aussi différents que la Suède ou l’Espagne, connaissent bien le phénomène. En France, l’Insee qualifie aujourd’hui d’espaces de faible densité ceux qui comptent moins de 30 hab. /km², proposant une sous – catégorie, celle des espaces désertifiés, où la densité est inférieure à 10 hab. /km². En dépit de leurs limites, ces critères permettent toutefois de dégager un visage certes imparfait de la cartographie de la faible densité (figure 1) mais qui souligne sa prégnance dans l’espace national : 15 579 communes, près de 42 % du total, sont ainsi des communes de faible densité et 10 % for-ment la sous-catégorie des communes désertifiées.
Figure 1. Figure 2. Une société en mouvement. Le retournement démographique des campagnes françaises. Nous publions ici en couleur des documents extraits de notre ouvrage : Pierre-Marie Georges et Jean-Benoît Bouron, 2015, Les territoires ruraux en France, une géographie des ruralités contemporaines, Ellipses, Paris, 454 p.
L’imaginaire décliniste associé aux campagnes françaises demeure très présent dans la société française. Longtemps alimenté par le jugement de valeur contenu dans l’expression « exode rural » qui a été portée aux nues par des générations d’analystes, l’idée d’une primauté de la ville sur les campagnes n’a cessé de se développer. La diagonale se vide ? Analyse spatiale exploratoire des décroissances démographiques en France métropolitaine depuis 50 ans. Nous remercions particulièrement Jean-Philippe Antoni et les organisateurs du colloque Théoquant de 2013 qui nous ont permis d’avoir une première discussion avec des collègues géographes.
Ce travail s’intègre dans la dynamique de l’observatoire démographique de la Méditerranée - DemoMed ( dirigé par Isabelle Blöss. 1La géographie française a connu dans les années 1970-80 un débat important autour de l’existence et de la qualification d’une « diagonale du vide ». Le terme, dont on ne retrouve pas l’origine exacte (Fumey, 2009), qualifie une diagonale traversant la France du sud-ouest au nord-est et caractérisée par des densités de population plus faibles qu’ailleurs.