MOINS DE VIANDE COUVERTURE. PLAIDOYER POUR LES POULES, LES VACHES, LES COCHONS. Infiltré dans un abattoir breton pendant six semaines. Dans « Steak Machine », le journaliste Geoffrey Le Guilcher raconte quarante jours de travail dans un abattoir.
Pour lui, les souffrances humaine et animale sont « indissociables ». LE MONDE | • Mis à jour le | Par Audrey Garric « Aller voir si les usines à viande ont enfanté des hommes-monstres. » Voilà la mission que se donne Geoffrey Le Guilcher lorsqu’il se fait embaucher comme intérimaire dans un immense abattoir breton. Une infiltration de quarante jours, durant laquelle le journaliste va tenir le couteau avec ces ouvriers qui assomment, tuent et découpent des bêtes à longueur de journée.
Dans Steak Machine, le premier ouvrage des Editions Goutte d’or, il livre le récit d’une immersion dans cette violence quotidienne, attisée par une cadence infernale. Avant lui, Stéphane Geoffroy, « tueur » pendant vingt-six ans à l’abattoir de Liffré (Ille-et-Vilaine), avait déjà témoigné sur sa « plongée dans un univers qui a quelque chose de primitif » (A l’abattoir, Seuil, avril 2016). Carl Safina: What are animals thinking and feeling? Abattoirs : la cruauté envers les animaux en question.
Les images insoutenables de souffrance animale filmées en caméra cachée dans des abattoirs se sont multipliées ces derniers mois.
Elles ont été rendues publiques par L214, association de défense des animaux basée à Lyon. Ces vidéos ont heurté l’opinion française, conduit à la fermeture provisoire de certains abattoirs, et relancé le débat sur la cruauté envers les animaux. Une commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs a été créée début avril, elle doit présenter son rapport mi septembre. L’indignation suscitée par ces images s‘étend aussi à des professionnels des secteurs de la restauration, de l’agroalimentaire ou de l’agriculture.
Philippe Notin, agriculteur et éleveur dans la Loire, et qui revendique un mode de production biologique, est actionnaire minoritaire de l’abattoir où il envoie ses bêtes, une façon pour lui d’avoir un droit de regard sur les conditions dans lesquelles les animaux sont mis à mort. “Une bête qui va à l’abattoir, c’est plus de mille euros pour nous. L’Assemblée vote l’obligation de caméras dans les abattoirs dès 2018. Les députés ont validé de manière inattendue cette mesure, souhaitée par les radicaux de gauche et les associations de protection animale.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Audrey Garric C’est un coup de théâtre. Ou, selon les mots du rapporteur Olivier Falorni, « ce qui fait le sel des débats parlementaires ». Jeudi 12 janvier dans la soirée, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture, de manière inattendue, la vidéosurveillance obligatoire dans les abattoirs à partir du 1er janvier 2018. Les députés ont ainsi validé la mesure phare de la première proposition de loi « relative au respect de l’animal en abattoir », qui vise à accroître la transparence et le contrôle dans les 960 établissements français de découpe, après une année marquée par des scandales de maltraitance animale à répétition. « La finalité exclusive de cette installation est la protection animale », précise le texte. . « Affaire mal engagée » L’industrie alimentaire se détourne en masse des œufs de poules en cage.
Le groupe Les Mousquetaires vient de bannir les élevages de volaille en batterie.
Il suit un vaste mouvement de la grande distribution. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Audrey Garric Le temps des poules en cage pourrait bientôt être révolu en France. Lundi 9 janvier, le groupe de grande distribution Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, etc.) s’est engagé à cesser de vendre des œufs de gallinacées élevées en batterie d’ici à 2020 sous sa marque propre et d’ici à 2025 pour l’ensemble des fournisseurs de ses rayons.
L’enseigne suit ainsi un mouvement sans précédent qui touche l’ensemble de l’industrie alimentaire : depuis quelques mois, les supermarchés, mais aussi la restauration collective, l’hôtellerie et les fabricants bannissent, à tour de rôle, ces coquilles associées à une souffrance animale dont l’opinion publique ne veut plus. En mai 2016, une vidéo de l’association de protection animale L214 suscitait une vague d’indignation et d’écœurement. L214, les croisés de la cause animale. Filmées en caméra cachée dans des abattoirs, les vidéos chocs de l’association font sensation.
Des méthodes contestées mais qui ont réussi à imposer la question du bien-être animal dans le débat public. M le magazine du Monde | • Mis à jour le | Par Pierre Sorgue En un mois, ils auront été considérés comme des hors-la-loi, vilipendés pour leurs méthodes, élus Grandes Gueules de l’année par les auditeurs de RMC et salués par le législateur. Les derniers jours de 2016 et les premiers de 2017 disent assez bien comment Brigitte Gothière et Sébastien Arsac – le couple qui dirige l’association L214, célèbre pour ses vidéos sur les violences infligées aux bêtes d’élevage – ont imposé le débat sur la condition animale à des politiques qui avaient jusque-là d’autres chats à fouetter. Dans la nuit du 12 décembre 2016, Sébastien Arsac s’est fait alpaguer par les gendarmes, en compagnie d’un autre militant.