Comment faire redoubler un élève ? Quel avenir pour les bacheliers professionnels ? Pour une fois, le lycée professionnel n'aura pas été oublié.
Le 2 mars. le Sénat a débattu en séance plénière du bac professionnel à l'occasion de ses 30 ans. Le débat a mis en évidence les défis que doit relever le lycée professionnel. Mais il a surtout montré des projets différents pour l'avenir de cette voie. La ministre a confirmé des orientations déjà données fin janvier. Une certitude : le vrai défi du bac pro se situe après lui. Marc Plateau : Littérature et société : L’interdisciplinarité au lycée. L’interdisciplinarité est-elle possible jusqu’au lycée ?
Quels enseignements tirer des espaces de travail où elle trouve à se déployer, comme l’enseignement d’exploration « Littérature et société » en 2nde ? Au lycée Camille Claudel de Digoin, en Saône-et-Loire, Marc Plateau, professeur de lettres, travaille en collaboration avec Sébastien Ducreux, professeur d’histoire-géographie, et Julie Revillier, professeure-documentaliste. Les élèves sont amenés à réaliser des recherches sur un sujet par eux défini, à créer un blog et un « film de poche » pour en rendre compte. L’enseignant lui-même en tire profit : « Cela m'a permis de comprendre les difficultés qu’ont les élèves à s’adapter et à trouver une cohérence dans les enseignements très cloisonnés.
Cela m’a obligé à réfléchir avec mes collègues aux éléments de méthodes essentiels à la réussite des élèves au lycée. » Dans quel cadre ce travail interdisciplinaire a-t-il été mené ? Comment avez-vous lancé le travail ? Orientation : Le Salon de l'Onisep. Pour les enseignants c'est le grand rendez vous de l'orientation.
Reporté au mois de mars, il se situe idéalement dans les démarches entreprises par les élèves pour leur orientation au lycée ou en 3ème. Organisé dans le cadre du salon de l’Education, le salon de l’orientation Onisep, du vendredi 11 mars au lundi 14 mars 2016, à la Porte de Versailles (pavillon 5, niveau 2/3), permet à chaque élève de trouver les informations dont il a besoin. Le Salon de l'Onisep permet d'abord des rencontres avec des représentants d’établissements de formation, de branches professionnelles, d’entreprises qui présentent les cursus d’études, les spécificités des différents métiers et les secteurs porteurs d’emplois.
Agnès Florin : "L'éducation doit intégrer l'épanouissement des élèves" Professeure de psychologie, co auteure de l'étude sur le bien être des écoliers et collégiens, Agnès Florin revient sur les principaux résultats de cette première recherche pionnière. Pour elle, " il faut promouvoir l'école bienveillante". Pourquoi s'intéresser au bien être des élèves ? C'est vrai que c'est une question qui rencontre des résistances en France, ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays. On sait que la qualité de la performance des élèves va de pair avec le bien être. Mais en France la recherche n'a commencé à travailler sur le bien être que depuis 5 ans et les politiques eux sont plus centrés sur les questions de performance. Les élèves français ont besoin d'encouragements. Si les collégiens français se sentent globalement bien dans leur classe, s'ils aiment apprendre, s'ils sont contents de leur professeur, ils tremblent devant les évaluations et même devant les rencontres enseignant - parents.
L'éducation nationale veut sensibiliser les professeurs à la lutte contre les théories du complot. "Ne sous estimons pas ce phénomène qui est un des défis majeurs auxquels l’École est confrontée". Le 9 novembre, en inaugurant la journée d'étude "Réagir face aux théories du complot", Najat Vallaud Belkacem marque sa détermination à lutter contre le complotisme. Mais les annonces ministérielles sont limitées.
Un danger pour l'école "Internet a révélé ces derniers jours un complot contre l’accent circonflexe. Un complot que je prépare depuis mes 13 ans, patiemment. Mais c'est un discours empreint de gravité qu'elle tient sur ce sujet. Enseignements spécifiques .... Mais comment faire pour lutter contre un mouvement qui traverse toute la société ? Pour cette journée, le ministère avait convoqué des enseignants qui se sont investis dans des projets pédagogiques de déconstruction du complotisme. L'échec des programmes de réussite éducative. La France est-elle incapable d'aider les enfants les plus fragiles ?
Un nouveau rapport réalisé par l'Institut des politiques publiques, Ecole d'économie de Paris, sous la direction de Pascal Bressoux, Marc Gurgand, Nina Guyon, Marion Monnet et Julie Pernaudet, démontre l'inefficacité des programmes de réussite éducative. "Il n’existe pas, dans nos données, d’indice permettant de démontrer que les Programmes de Réussite Educative (PRE) ont, en moyenne, fait progresser, sur le plan cognitif et non-cognitif, les enfants bénéficiaires davantage que des enfants non-bénéficiaires aux difficultés de départ très comparables", affirme cette étude. Lancés en 2005, les PRE touchent 100 000 jeunes et coûtent près de 100 millions.
Apparemment en pure perte. 100 000 enfants concernés Janvier 2005, le gouvernement Raffarin lance un grand "Plan de cohésion sociale" censé remédier à la montée des inégalités et de renouer le contact avec les familles les plus fragiles et souvent les plus délaissées. André Tricot : "Si l'efficacité d'un système éducatif ne tenait qu'à ses outils, que ce serait simple !" Membre du laboratoire Cognition Langues Langages Ergonomie du CNRS, André Tricot est un des meilleurs spécialistes du numérique éducatif.
Impact des exerciseurs, de l'apprentissage de la programmation, utilisation des data pour orienter l'enseignement, appel au numérique pour répondre aux carences du système éducatif, André Tricot revient sur les propositions du rapport de l'Institut Montaigne. Pour lui, c'est un texte militant.