110. Les signes qu'il nous faut. 120. Bergson et les images : sortir des doctrines. 121. Affection et perception et non-sensation et représentation. Dès le premier paragraphe de Matière et mémoire, Bergson pose conjointement un monde perçu et un corps qui ne se définit ni par la représentation, ni par la sensation, mais par l’action : l’action conduit du dehors à de la perception et du dedans à de l’affection.
Représentation et sensation demeurent adéquates pour un monde marqué par la passivité, alors Bergson fait état d’un univers composé d’images-mouvements. Que l’affection ne se réduise pas à la sensation est visible dans l’expression « sensation affective », c’est-à-dire une sensation qui affecte le corps, le porte au mouvement et donc à l’action. C’est par effraction, par un retournement de situation, par un coup de théâtre WorIM, que la notion refroidie de représentation empruntée au physiologiste et au psychologue fait irruption dans le texte.
Cette notion est rapportée à l’idéalisme et au réalisme mais ne rend pas compte de ce que les perceptions sont en soi. 122. Le double abandon du matérialisme et du spiritualisme. Avec la théorie des images Bergson pose la réalité comme existant pour elle-même, avec des images existant en soi.
On abandonne dès lors le lien prélogique qui unit un pour soi (sujet) à un en soi (objet). Mais si on ne s’arrête pas là, d’autres conséquences peuvent être tirées de la théorie des images pour peu qu’on ne rabatte pas le problème des images comme le fait Bergson. En fait c’est le matérialisme et le spiritualisme dans leur conception traditionnelle de frères ennemis qui sont renvoyés dos à dos et s’annulent l’un l’autre. Nous tirons là les conséquences de la théorie des images avant que Bergson n’y introduise le problème de la mémoire et donc toute la métaphysique des multiplicités pures qui en découle : Illustration.
123. Au-delà du vitalisme : l’après Bergson. 131. Recueillir tout ce qui peut-être affirmé. 110. Les signes qu'il nous faut. 111. Les signes naturels et artificiels. 112. Les signes linguistiques. 113. Les signes chez les stoïciens et chez Pierce. 114. Les images sensori-motrices et les signes porteurs d’affects. 120. Bergson et les images : sortir des doctrines. 121. Affection et perception et non-sensation et représentation. 122. Le double abandon du matérialisme et du spiritualisme. 123. Au-delà du vitalisme : l’après Bergson. 124. La complexité, l’entrelacs de la vie et du travail est une simplicité enrichie. 130. Nietzsche et les signes : recueillir ce qui doit être affirmé. 132. Pourquoi la science a-t-elle tant d’avance sur la philosophie ?
133. La Grande santé. Pour entraver le romantisme pessimiste de ses débuts, marqué par sa jubilation pour la musique dans Naissance de la Tragédie (1870-1872), Nietzsche développe dès les écrits non publiés de 1872 tout un goût scientifique vigoureux mais divergent : c’est toute une nouvelle perspective sur la science du point de vue de l’art.
Les distinctions entre dionysiaque, socratique et apollinien, sont sans doute en philosophie la première trace de la distinction entre autonomie, homonomie et hétéronomie, mais elle aurait pu prendre la forme d’une distinction entre humour, ironie et sérieux. Arrêtons-nous sur le type tragique ou dionysiaque. Pour comprendre ce type, Nietzsche parle en fait de Zarathoustra, il faut d’abord avoir une idée claire de sa condition physiologique d’existence : à savoir ce que j’appelle la grande santé. Je ne saurais mieux expliquer cette notion, l’expliquer le plus personnellement que je ne l’ai déjà fait NzEH°IIIf,2 dans le Gai savoir. 134. La morale et le tragique chez Nietzsche. Exergue.
Il faut maintenant que les moralistes consentent à se laisser traiter d’immoralistes parce qu’ils dissèquent la morale… Les moralistes d’autrefois ne disséquaient pas assez et prêchaient trop souvent. Nietzsche NzHH2°19. La morale chez Nietzsche n’est pas l’ensemble des mœurs communément admises (moralité) mais la distinction toujours requise entre un inférieur et un supérieur, par exemple la distinction entre un type noble et un type vil, dans le cas d’une morale aristocratique. La morale, c’est tout aussi bien le fait d’être fourvoyé dans sa capacité ou sa subjectivité et en même temps de ne pouvoir en juger librement, que le fait de sacrifier son « moi » et d’être réduit à son « moi » selon le processus d’égotisation* mis en place par l’Église et l’État.
135. Les deux morales. 136. Le milieu philosophique affranchi. Exergue.
Laissez donc les philosophes pousser en toute liberté, refusez-leur toute perspective d’une situation, tout espoir de prendre rang dans une position sociale, ne les aiguillonnez pas par un traitement ; mieux encore : persécutez-les, regardez-les avec défaveur et vous assisterez à des choses miraculeuses. Nietzsche NzSE°8. Nietzsche par ailleurs se demandait comment les anciens philosophes avaient pu vivre si libres, sans pour autant devenir ni des fous ni des virtuoses NzLP°193_148.
Dans ses années de jeunesse, il voyait à cette époque la liberté de l’individu immensément grande NzLP°193_148. Pour Nietzsche, il ne nous est pas possible de produire à nouveau une lignée de philosophes telle qu’en a produit la Grèce au temps des tragédies NzLP°38_48. 137. La grande politique.