Philo52 - Le totalitarisme analysé par Hannah Arendt. L'État totalitaire analysé par Hannah Arendt C'est avec les régimes communistes, puis le régime hitlérien, qu'est apparue une oppression étatique inédite que Hannah Arendt qualifie de totalitarisme.
Le totalitarisme est singulier en ce sens qu'il se distingue des formes traditionnelles du despotisme. Hannah Arendt caractérise le totalitarisme – en englobant sous ce terme le communisme et le nazisme – comme une forme de domination qui use des moyens du despotisme mais s'en distingue par le but qu'elle poursuit : la destruction de tout espace politique, la transformation totale de la société dirigée par un État-parti en une masse homogène et dépourvue d'initiative, et l'extermination des groupes humains qui sont censés entraver la réalisation de ce but. → La domination totalitaire tend à éliminer toute spontanéité humaine en général, c'est-à-dire toute liberté.
I. 1. Dans un système démocratique (ou en partie du moins) traditionnel, les intérêts de classes sont représentés par des partis : Arendt: la bureaucratie despotique – Autour de Racamier. Absence de pensée et responsabilité chez Hannah Arendt. À propos d’Eichmann - raison-publique.fr. En 1961, Hannah Arendt assiste en tant qu’envoyée spéciale du journal The New Yorker au procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem.
Il s’agit alors pour elle d’une « obligation due à son passé », une cura posterior, comme le rappelait avec insistance sa biographe [1]. Elle bouleverse son emploi du temps pour se rendre à Jérusalem et écrit à la Fondation Rockefeller afin de différer la date d’entrée en vigueur d’une bourse : « Vous comprenez, je pense, pourquoi je dois couvrir ce procès ; je n’ai pas pu assister au procès de Nuremberg, je n’ai jamais vu ces gens-là en chair et en os et c’est probablement ma seule chance de le faire. » [2] Son reportage est d’abord publié sous forme d’articles en février et mars 1963, puis dans un livre intitulé Eichmann à Jérusalem.
Rapport sur la banalité du mal. Elle y décrit l’ancien chef de service du bureau IV-B-4 chargé de la « solution du problème juif en Europe » [3] comme un personnage ordinaire ayant commis des crimes incommensurables. Violences - Politique et violence selon Hannah Arendt - EuroPhilosophie Éditions. 1La pensée de Hannah Arendt s’attache à caractériser la spécificité de l’expérience politique.
On peut en retenir les distinctions introduites dans cette perspective, entre l’action politique et l’acte violent, entre le pouvoir politique et la domination fondée sur la violence. Si on s’en tient là, la violence semble exclue du domaine politique, comme une expérience antipolitique, signant la fin de l’activité politique des hommes. 2En même temps, l’expérience politique ne peut être analysée sans que soit précisé le lien indissoluble entre le politique et la violence. De fait, les deux domaines sont souvent confondus, parce que la politique et la violence sont toujours mêlées. Arendt. On ne commente pas Hannah Arendt, on entretient avec elle une conversation infinie parce qu'avec elle " le monde prend la parole ".
Eloge d'un penseur qui avait comme inestimable don la faculté d'imaginer. Magazine littéraire n°377 de Novembre 1995 pp. 22-24. Arendt. La bureaucratisation, la technique et l'existence des masses renforcent la dépolitisation qui aplanit la voie aux systèmes de domination totalitaires.
Le totalitarisme « atomise » le corps social : les hommes, segmentés, sont assimilés à une masse anonyme soumise à la domination d'un chef unique et tout-puissant. Il s'agit bien d'une forme spécifique de pouvoir qui instaure un régime nouveau que l'on ne peut assimiler aux systèmes connus, tels le despotisme, la tyrannie ou la dictature. Sous le despotisme, la tyrannie ou la dictature, le dirigeant punit ou tue si vous refusez d'obéir ; si vous coopérez, vous ne risquez rien. L'individu peut conserver sa liberté de penser sans l'exprimer. On exige seulement qu'il obéisse sans résister. Il arrive qu'un dirigeant doive suspendre les droits temporairement en temps de guerre ou commettre certaines infractions aux lois pour raison d'État.
Du mal radical à la banalité du mal. Remarques sur Kant et Arendt. Du mal radical à la banalité du mal 393 pensée, dans la mesure où «nous n'avons, en fait, rien à quoi nous référer pour comprendre un phénomène dont la réalité accablante ne laisse pas de nous interpeller, et qui brise les normes connues de nous»4.
On sait que par la suite, au sujet des mêmes crimes monstrueux où elle avait vu la réalisation de 1' «enfer sur la terre»5, Arendt parlera de «banalité du mal». Cette formule constitue le sous-titre de son reportage sur le procès Eichmann, auquel elle se sentit obligée d'assister au nom de son passé, et à l'égard duquel «elle dira rétrospectivement que c'était une Cura posterior», c'est-à-dire sa façon de régler ses comptes avec l'histoire de l'Holocauste6. C'est à partir de cette constatation qu' Arendt parle de la «banalité du mal», en s 'opposant à toute une tradition qui avait considéré le mal comme quelque chose de démoniaque et de grandiose. 4 Id., p. 201. 5 Cette expression donne le titre à un beau texte de J.
La «banalité du mal» vue par Alain Finkielkraut et Cynthia Fleury. Annette Wieviorka : “Le procès Eichmann a permis de comprendre la rationalité nazie” Le procès Eichmann, en avril 1961, fut un moment décisif: dans l’histoire de l’Europe, dans l’histoire d’Israël, dans l’histoire de l’humanité. Face à cet homme falot qui se défendait en prétendant avoir suivi les ordres, il y avait les victimes, les journalistes, les juges, les témoins, les spectateurs.
Pouvait-on seulement imaginer une forme de justice qui serait à la hauteur de l’événement? Qui prendrait en compte la barbarie et l’ampleur des crimes nazis? Hannah Arendt forgea son concept de «banalité du mal», mais elle fut dupée. Derrière le fonctionnaire Eichmann, il y avait l’arrogant Eichmann, qui se dissimulait. Le livre dirigé par Sylvie Lindeperg et Annette Wieviorka analyse, sous divers angles, le déroulement et l’écho de ce procès. Désormais, il n’y avait plus d’impunité pour les génocidaires. LE FILM. Fritz Bauer, l'homme qui fit arrêter Eichmann. La sortie en 2015 du film «Le labyrinthe du silence» révélait au grand public (français notamment) le rôle de Fritz Bauer, ce magistrat allemand qui fit tout pour faire condamner les ex-nazis en Allemagne, à la fin des années 50.
A l'occasion d'un nouveau film, «Fritz Bauer, un héros allemand», retour sur le choc de l'arrestation d'Adolf Eichmann dont Fritz Bauer fut à l'origine. Le pitch du film va à l’essentiel : «En 1957, le juge Fritz Bauer apprend qu’Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires et rêve de l’extrader. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que de le soutenir. Fritz Bauer décide alors de faire appel au Mossad, les services secrets israéliens.» Il y a 50 ans, le procès Eichmann, par Robert Badinter. MARDI, s'ouvrira a Jérusalem, devant le monde attentif, le procès exceptionnel d'Adolf Eichmann.
L'accusation a retenu, contre l'ancien Hauptsturmführer S.S., le crime contre l'humanité. Le génocide a trouvé ainsi, en notre temps, qui en demeure marqué, son expression juridique. Crime contre l'humanité, parce qu'au-delà des victimes, il atteint tous les hommes en déniant a certains d'entre eux le droit le plus élémentaire : le droit de vivre. Six millions de morts juifs anonymes donnent à ce procès sa terrible dimension. Hannah ARENDT : philosophe engagé, penseur de "La banalité du mal", Nadia TAÏBI.