Forum-Les méfaits de l'agriculture bio? L’industrialisation du bio. Avec un chiffre d’affaires qui a augmenté de 19% en 2009 pour les produits bio, le secteur a le vent en poupe.
Longtemps délaissé par les supermarchés et les industriels car considéré comme marginal, le bio est devenu pour eux incontournable. Le problème est que nous sommes face à une industrialisation du bio. Il faut, à la manière des produits conventionnels, plaire au plus grand nombre en créant des produits aseptisés, bien emballés, au goût passe partout. La grande distribution ne se tourne pas vers les petits fabricants artisanaux, qui ne peuvent fournir assez de denrées et à un prix plancher, mais vers les grands groupes industriels qui se sont accaparés de ce marché juteux. Nous assistons ainsi à une perversion de l’idéologie « bio » d’origine de la petite paysannerie, qui cultivent des variétés anciennes avec des saveurs uniques dans le respect de la terre et de l’environnement.
Une taille industrielle Importation : produits hors saison avec moins de goût. Le « Bio » et ses limites. Qu’est-ce que l’alimentation biologique ?
L’agriculture biologique est un système de production agricole qui respecte l’environnement dans un sens général et se base sur trois principes fondamentaux : • Cette méthode de culture respecte la santé des consommateurs en leur offrant des aliments sains et contrôlés. • Elle respecte la nature par un choix des variétés adaptées au climat local, par la rotation des cultures (terres en jachère) et interdit l’utilisation de produits chimiques de synthèse.
Pour ou contre ? Le bio en 5 arguments... 1.
L’agriculture biologique respecte-t-elle l’environnement ? Pour : Oui, indiscutablement, il n’y a pas de pesticide ni d’herbicide chimiques, pas de fertilisant de synthèse ni de semences génétiquement modifiées. Elle préserve la vie du sol, protège les eaux souterraines et minimise les gaz à effet de serre. Pour les élevages : pas d’antibiotiques, d’hormones de croissance et de farines animales, mais un régime bio et un accès à l’air frais. Contre : Produire bio est une « obligation de moyens », non de résultat. 2. Pour : La filière bio est de plus en plus sûre. Contre : Les traitements naturels ont aussi leurs défauts. 3. Le bio n'est pas meilleur pour la santé. Une étude américaine n'a pas décelé d'avantages nutritionnels ou sanitaires significatifs.
Faut-il encore manger bio? La question mérite, une nouvelle fois, d'être posée après la publication cette semaine dans la revue Annals of Internal Medicine, d'une étude dont les conclusions montrent clairement que les aliments issus de l'agriculture biologique ne sont pas meilleurs pour la santé que ceux produits par l'agriculture conventionnelle ou «chimique». Alors que le consommateur les paie en moyenne, et au bas mot, 25 % plus cher! Cette fois, le coup est parti des États-Unis. Souhaitant répondre avec des arguments solides aux patients qui leur demandent s'ils doivent ou non «passer au bio», des médecins de l'université de Stanford ont épluché pas moins de 237 études scientifiques dans lesquelles aliments biologiques et conventionnels étaient comparés de façon rigoureuse. L'exception du phosphore Pas significativement plus pollués Protection de l'environnement et bien-être des animaux d'élevage.
Les fausses promesses du bio. Après avoir été considéré pendant des décennies comme marginale et sans intérêt, l’agriculture biologique (AB) serait aujourd’hui le modèle idéal d’agriculture.
Il est vrai qu’à force d’entendre les abondantes critiques à l’égard de l’agriculture conventionnelle, notamment au sujet des pesticides, on serait enclin à plébisciter ce type d’agriculture, censé être plus propre pour l’environnement et proposer des produits de meilleure qualité sanitaire. Les agriculteurs ne sont pas des pollueurs empoisonneurs. Pourquoi je ne mange pas "Bio" ... Un peu comme le terme « écologie » qui de la science glisse vers la politique (cf un précédent article), il est des glissements sémantiques et néologismes qui en disent long sur notre société : « Manger bio », voilà une expression qui, il y a 20 ans encore, signifiait pour la plupart des français manger un yaourt nature (celui qui enlève le stress des exams vous savez !).
Aujourd’hui le sens est tout autre puisqu’il s’agit de manger des produits issus de l’agriculture biologique (je cherche toujours une agriculture « non biologique », de même qu’une médecine « dure »). Journée mondiale de l'alimentation : non, le bio n'est pas forcément durable. Des activistes de l'ONG AnimaNaturalis lors de la journée mondiale sans viande, le 2 octobre 2013, à Barcelone (L.GENE/AFP).
L’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire, y compris les mangeurs, peut contribuer à l’alimentation durable. Mais ce processus est lent, notamment parce qu’il est mondial. Le durable, le long terme, c’est surtout une préoccupation des riches, qui n’ont plus à se tracasser du court terme. Quand ils lisent "alimentation durable", les pauvres pensent "alimentation" et les riches "durable".