Au Figaro : un article acheté, un torchon offert. Déshumanisation, sexisme et islamophobie.
Dans son édition du jeudi 26 janvier 2017, Le Figaro relate, sous la plume de Stéphane Durand-Souffland, le procès de l’historien Georges Bensoussan, poursuivi pour « provocation à la haine raciale » suite à des propos tenus le 10 octobre 2015 lors de l’émission « Répliques », diffusée sur France culture et animée par Alain Finkielkraut [1]. Ce procès fait suite à une plainte déposée en 2016, que le parquet a jugée recevable et décidé d’instruire : d’où l’audience du 25 janvier et le « compte-rendu » du Figaro qui a suivi. « Matinale » de France Inter : l’économie prise en otage par Dominique Seux. Directeur délégué de la rédaction d’un quotidien ouvertement libéral, Les Échos, Dominique Seux est aussi le seul et unique chroniqueur et éditorialiste économique de la « matinale » de France Inter, depuis la disparition, en septembre dernier, du débat contradictoire qui l’opposait, une fois par semaine (!)
, à Benjamin Coriat, des Économistes atterrés. Si Dominique Seux a bien évidemment le droit de défendre des options libérales, les esprits chagrins pourraient voir dans ce monopole (bien peu conforme, soit dit en passant, aux convictions affichées par l’intéressé), un manquement évident au pluralisme, d’autant plus problématique qu’il concerne la principale émission d’information de la principale station du secteur public [1]. La meute des éditocrates. Non répertoriée dans les catégories professionnelles de l’INSEE, l’éditocratie existe bel et bien : c’est un ensemble à bords flous, mais relativement stable, qui englobe quelques dizaines de personnages reconnaissables aux fonctions qu’ils remplissent : éditorialistes, chroniqueurs, intervieweurs (toutes fonctions à mettre également au féminin), ils ont en commun d’être des professionnels du commentaire.
La plupart d’entre eux ont fréquenté de « grandes » écoles et, souvent, de « prestigieuses » écoles de journalisme, comme on les qualifie communément. Leurs atouts culturels les prédisposent à un confortable conformisme qui, pourtant, ne leur suffit pas pour entrer dans le microcosme et jouer ses jeux : il leur est recommandé de surcroît (même si ce n’est pas toujours indispensable) de disposer de bonnes relations sociales ou de bénéficier du parrainage de l’un de leurs aînés. Spécialistes et polyvalents Chargés d’entretiens et de débats Ce n’est pas tout. "Bolloré et Hollande ont un intérêt conjoint à étouffer l'investigation" "Dans mes medias, j'ai le final cut", dit-il avec franchise.
Exact. Et ce patron de presse aux grands ciseaux n'aime ni la dérision, ni les enquêtes. Surtout sur ses activités, et celles de ses partenaires, actuels ou futurs. Publié le 08/09/2015 Alimenté le 10/02/2017 arrêt sur images, émissiondu12/02/2016parla rédaction La loi sur l'indépendance des médias en débat Garantir l'indépendance des journalistes, en particulier vis-à-vis de leurs actionnaires: c'est l'objectif affiché de nombre de gouvernements depuis trente ans – pour l'essentiel, des gouvernements de gauche. Derniers articles dans ce dossier... Docteur Patrick et Mister Cohen. Déontologie journalistique à géométrie variable.
Faut-il continuer à offrir des tribunes médiatiques à Éric Zemmour et à ses outrances ? La question, à propos de laquelle nous nous sommes récemment exprimés, a été posée par Libération, dans un article publié le 21 septembre 2016, à plusieurs journalistes, parmi lesquels Patrick Cohen. Le journaliste en charge de la matinale de France inter était en effet présent sur le plateau de « C à vous », le 6 septembre dernier, lors de l’une des plus récentes (et bruyantes) apparitions de Zemmour [1]. Les éditocrates contre Jean-Luc Mélenchon (bis repetita) Durant les campagnes électorales, et a fortiori durant celles qui précèdent une élection présidentielle, la chronique des affrontements entre les candidats prime sur le journalisme d’information sur les projets et les propositions politiques.
S’il est parfois question du fond, des programmes, ou des aspirations des électeurs, l’enivrante mélodie des commentaires et des sondages a tendance à saturer les rubriques politiques des principaux médias. Lesquels, obnubilés par la course de tête entre les principaux favoris, ne semblaient pas, au départ, hostiles à Jean-Luc Mélenchon. En tout cas, dans une bien moindre mesure qu’en 2012. Le dessinateur Plantu qui, dans L’Express, avait fait un dessin assimilant Mélenchon à Marine Le Pen, n’a pas (encore) réitéré la caricature.
Danièle Obono et les malaises du contorsionniste Jean-Michel Aphatie. Avant de sourire, il convient de rappeler que ce furent d’abord toute la fachosphère ainsi que les cadres du Front national qui, ne demandant pas tant de zèle journalistique, réagirent au quart de tour sur les réseaux sociaux.
Puis ce furent au moins deux jours d’une polémique politico-médiatique indigne au cours desquels nombre de journalistes appartenant à des médias réputés « respectables » se firent les relais et les porte-parole, zélés ou simplement assoiffés de sensationnalisme, des obsessions chauvines et racistes de l’extrême-droite. Puis il y eut Jean-Michel Aphatie. « Le Point » en plein dans l’instrumentalisation de l’Histoire de la Révolution française. Célébrée ou rejetée, la Révolution française divise toujours autant la société.
Le Média sur la Syrie: naufrage du "journalisme alternatif" Air grave, silence solennel.
Claude el Khal, chroniqueur pour Le Média et qui se présente lui même comme « apprenti acteur et caricaturiste » ou encore « réalisateur, blogueur et dessinateur occasionnel », s’apprête à nous livrer son « expertise » sur les événements de la Ghouta. Le nouveau journal proche de la France Insoumise a pris une position se voulant courageuse, car minoritaire selon lui, et tente par la voix du blogueur libanais de nous l’expliquer.
Ne sachant pas situer Damas sur une carte — en témoigne son visuel sur lequel la capitale syrienne est positionnée à la place de Deraa —, l’équipe du Média tente cependant de se placer au-dessus du reste de la presse française et revendique une hauteur d’analyse sur le conflit syrien se traduisant par le choix — qu’on imagine difficile — de ne diffuser aucune des images de la Ghouta bombardée.