Eugène Atget. Paris vu par Walter Benjamin. Pour Walter Benjamin (1892-1940), les passages parisiens étaient un concentré miniaturisé de Paris au XIXe siècle, comme si l'entrée des passages étaient les « ouvertures de grottes dantesques » ouvrant sur une ville bouillonnante de significations multiples.
La ville, mode d’emploi. 1À la fin du XIXe siècle, les écrivains belges de langue française mettent en place quatre grands paradigmes de la littérature urbaine.
Georges Eekhoud, écrivain qui appartient, comme Camille Lemonnier, à la mouvance naturaliste, élève dans La Nouvelle Carthage (1888) une stèle romanesque à la Cité-Moloch qui dévore ses propres enfants ; Eekhoud constitue la grande ville industrielle en un lieu mythique de violence et d’affrontements. Changer l’image de la ville. 1 La crise qui a affecté le Portugal a été encadrée par la Troika, mot d’origine russe utilisé désign (...) 1Finie l’époque où deux films se battaient en duel pour nous parler de Lisbonne, à travers les déambulations solitaires de leurs personnages principaux.
Dans la Ville Blanche (Tanner 1983) et Lisbon Story (Wenders 1994) s’imposent maintenant comme deux monuments datés d’une époque où Lisbonne était encore un secret bien gardé. Pour pallier la récession de la crise de 20101, de nouveaux terrains d’investissement aux retours immédiats doivent surgir : cela se produit non seulement dans la ville mais surtout par la ville, devenue matière première du regain économique. En faisant de la relance urbaine une stratégie municipale, Lisbonne ouvre alors un nouveau chapitre de son histoire. Contrôler l'image de la ville. 1Depuis trente ans, l’approche urbanistique classique, la planification, connaît une contestation toujours croissante.
On lui reproche en particulier de développer un regard uniquement techno-scientifique sur la ville, la transformant ainsi en une machine ou un corps organique qu’il s’agirait de réparer et de contrôler. Si les éléments sociaux restent présents, ils sont souvent réduits à un ensemble de statistiques démographiques, économiques, etc. La petite musique de la ville. L’envers du dubstep, quand la musique raconte la ville. Non seulement le dubstep s'inspire de la ville, mais son écoute aussi modifie notre perception de l'environnement urbain.
Urban After All S01E09 Peut-on comprendre l’espace urbain d’aujourd’hui en s’intéressant aux formes musicales qui émergent en son sein ? C’est une question qui intéresse depuis un certain temps les sociologues et autres chercheurs en cultural studies. Des travaux ont ainsi abordé l’importance du jazz dans les années 60, du hip-hop dans les années 70-80 et de la musique électronique dans les années 90.
Il est cependant intéressant d’observer des formes plus récentes et de décrypter ce qu’elles révèlent sur l’urbanité en ce début du 21e siècle. Dubstep, WTF !? Dubstep : Croisement assez naturel du 2-step [en] avec divers éléments de breakbeat ou de drum’n bass avec un traitement du son dub. Des restes hérités de style musicaux antérieurs viennent parfois sortir l’auditeur de cette atmosphère. Quand les bruits de la ville deviennent musique.
Ce tumulte sonore n’est pas caractéristique seulement des métropoles que nous connaissons aujourd’hui. Dès le 17ème siècle, elle a intéressée de nombreux artistes à commencer par le poète Nicolas Boileau qui se plaignait des bruits incessants de la capitale française : Nommer les nouveaux territoires urbains - Éditions de la Maison des sciences de l’homme. 2008 La ville dans les sciences humaines. Le monde merveilleux de la ville connectée. Intelligente, c’est ainsi qu’est qualifiée la ville de demain. La « Smart City » sera connectée ou ne sera pas. Dès lors, l’interaction citadin/ville ne doit son salut qu’à un outil : le smartphone. Même si 95% de la population est aujourd’hui équipée de ce petit objet très intelligent qui a connecté nos vies, les utilisateurs ne sont pas tous égaux quant à son utilisation et quant à sa connectivité, engendrant de fait, une nouvelle forme d’inégalité dans l’espace urbain.
Le phénomène de Smart City est au cœur de bien de projets associés à la mutation urbaine. La Ville Intelligente transforme tant les usages que les codes de ceux qui habitent ou travaillent dans le périmètre urbain. Photo : Rachel Scharly La ville est devenue un lieu d’hypermobilité. Traverser la ville ininterrompue : sentir et se figurer à l’aveugle. À propos de Walk, Hands, Eyes (a city) de Myriam Lefkowitz.
1Il n’y aurait pas de raison que la recherche en danse s’intéresse à la ville contemporaine ou à l’espace public si les chorégraphes n’avaient de leur côté choisi d’y intervenir.
Faire la ville par le projet. Trente ans de photographie de paysage en France : une histoire politique. L’exposition présentée depuis octobre 2017 au site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France revient sur 30 années de commande publique de photographie de paysage.
Son propos interroge à la fois le statut de cette commande, celui de la photographie contemporaine, et la relation ambiguë des institutions politiques, centralisées ou décentralisées, avec la représentation visuelle des paysages. Le paysage français, loin de son imagerie traditionnelle rurale, a subi de nombreuses transformations rapides pendant les Trente Glorieuses, qui ne cessent de s’accélérer dans les années 1980. Les repères se fondent entre ville et campagne ; de nouveaux paysages d’infrastructures, de zones périurbaines indéfinies ou de chantiers au long cours occupent le quotidien. Les rapports de forces entre métropoles, banlieues et campagnes bouleversent l’équilibre territorial. Ville recyclable, ville jetable ? Un siècle de déchets urbains à Naples. Avec Métabolismes urbains, Roberto D’Arienzo publie les résultats de la thèse qu’il a soutenue en 2015.
Entre l’avènement de l’hygiénisme (en 1884, pour éradiquer une épidémie de choléra) et l’essor du recyclage urbain (en 2004, avec l’adoption d’un plan « zéro hectare » [1] visant le « recyclage » de la ville sur elle-même), l’auteur retrace 120 ans de l’histoire des déchets napolitains. Un point d’entrée de l’ouvrage est la crise des déchets survenue en Italie du Sud, internationalement médiatisée à son apogée en 2007. Sans mobiliser le cadre conceptuel des transitions socio-écologiques (Fischer-Kowalski et Rotmans 2009), l’auteur restitue la trajectoire sociale et écologique des rapports entre un espace urbain – ses usagers, ses artefacts matériels, ses fonctions – et son environnement, en observant les rejets matériels qu’il produit.
Il met au jour, sans l’expliciter en ces termes, les fondements d’une économie circulaire de la production et de la gestion des déchets urbains. Désillusion d'une utopie : le quartier Mériadeck à Bordeaux. Comment Haussmann a réussi son Paris. On sait tous à quoi ressemble un immeuble haussmannien, mais sait-on à quel point le baron Haussmann, délégué par Napoléon III, a totalement chamboulé le paysage de la capitale, avec ses immenses percées, son architecture régulière, ses parcs… ?
"A l’époque d’Haussmann c’est le triomphe de la circulation physique, il faut faire circuler l’air, circuler les gens, circuler les capitaux…", affirmait le spécialiste de l’histoire de l’architecture Pierre Pinon sur France Culture, en 1991. Alors que le Pavillon de l'Arsenal, à Paris, inaugure une exposition consacrée au célèbre baron (visible jusqu'au 7 mai 2017), nous vous proposons un voyage dans le temps, à l'époque où les grands travaux haussmanniens redonnèrent du souffle à la capitale. Le Paris étouffant avant la transformation d'Haussmann Écouter 43 min Pierre PINON et Caroline MATHIEU : hommage a Georges Eugene HAUSSMANN Avec Haussmann et Napoléon III, un maître mot : "Circulez ! " 19 min Haussmann_Permis de construire du 26 septembre 1991.
Patrimoines. Cinquante thèses sur l’urbanisme et les urbanistes. Mots clés : Fifty theses on urbanism and urbanists Raphaël FISCHLER (Université McGill, École d’urbanisme) NDLR – Nous remercions Raphaël Fischler de nous avoir confié ce texte.
Il présente sa propre réflexion, mais nous semble ouvrir un débat, que nous souhaitons continuer au fil des numéros. De quoi la « ville inclusive » est-elle le nom ? Exploration d’un concept émergent à partir de discours scientifiques et opérationnels. 1 Le « modèle » urbain renverrait selon certains auteurs « à un ensemble d’objets, de politiques, de (...) 1Ville « durable », « désirable », « créative », « intelligente » … Les adjectifs ne manquent pas pour exprimer les attentes et les objectifs des acteurs opérationnels vis-à-vis de l’espace urbain. L’expression de « ville inclusive », qui circule depuis quelques années dans le milieu de l’urbanisme comme un mot d’ordre innovant et mobilisateur, semble appartenir à cet idiome de la ville vertueuse. Cette dernière est désormais présentée comme un concept à part entière, voire comme un « modèle urbain »1 pouvant guider les décisions d’élus et accompagner les politiques urbaines.
Mais quelles sont précisément les vertus dont se pare cette « ville inclusive » ? De quoi est-elle le nom ? 2Plus qu’aux potentielles applications de ce « modèle », le présent article questionne le sens social et politique de cette expression émergente dans une perspective critique. 15 Ibid. Pour un Slow Urbanism. Beal, V., 2011, Ville durable et justice sociale. Ce que le développement durable nous dit de la production de l’urbain, pp. 239-259, Béal V., M.
Gauthier, G. La ville comme machine à mobilité. Aglietta, M. (1976), Régulation et crises du capitalisme, Calmann-Levy, Paris. Bauman, Z. (2007), Le présent liquide. Circulation d’un modèle urbain "alternatif" ? 1Dans un contexte de globalisation, l’évolution des politiques d’aménagement se caractérise depuis plusieurs décennies par des dynamiques de standardisation et d’homogénéisation (Harvey, 1989 ; Hall et Hubbard, 1996 ; Moulaert et al., 2005) qui mettent en avant des « bonnes pratiques » (Espaces et Sociétés, 2007) à diffuser. Ces pratiques de référence renvoient à des caractéristiques substantielles des politiques urbaines dans leur contenu commun, mais aussi à des caractéristiques procédurales censées définir la « bonne gouvernance ».