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Méthanisation

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Qu'elle soit étiquetée "bio" ou pas, c'est loin d'être une panacée.

Grâce à la méthanisation, un paysan veut faire vivre « une ferme sans pétrole. Jules Charmoy, paysan en Dordogne, a créé une unité de méthanisation sur sa ferme, pour ne plus être dépendant du pétrole sur son exploitation.

Grâce à la méthanisation, un paysan veut faire vivre « une ferme sans pétrole

Jules s’installe comme paysan en 1999. Il est alors très impliqué dans les luttes écologiques. Avec des copains paysans, il réfléchit à utiliser diverses sources d’énergie locales et renouvelables, via leur coopérative d’utilisation de matériel agricole (Cuma) : récupération du bois des taillis et des haies, récupération des huiles usagées... Puis vient l’idée de la méthanisation des déchets de la ferme, donc en premier du fumier – mélange des litières (paille, fourrage,....) et des excréments des animaux de son élevage.

Habituellement, que devient le fumier sur une ferme ? Moins polluant que des engrais de synthèse Avec la méthanisation, le méthane est valorisé et le reste se retrouve dans la cuve. Mais que mange vraiment ce méthaniseur ? Méthanisation : rencontre avec ces agriculteurs qui choisissent de produire de l’énergie. Jérôme enchaîne les allers-retours avec son tractopelle.

Méthanisation : rencontre avec ces agriculteurs qui choisissent de produire de l’énergie

D’un côté, des tas d’herbes décomposées, de maïs et de déchets. De l’autre un énorme récipient, au bord des cuves circulaires du méthaniseur. 46 000 kg de « déchets » viennent d’être ajoutés, indique l’écran digital qui surplombe le bol. C’est le régime quotidien de ce méthaniseur, qui transforme ces matières animales et surtout végétales en électricité. De quoi alimenter le réseau électrique, avec l’équivalent de la consommation moyenne de 1000 foyers. 42 tonnes de déchets animaux et végétaux sont ajoutées tous les jours dans le méthaniseur. Voilà deux ans que Jean-Pierre Deshayes s’est lancé dans l’aventure de la méthanisation, dans le Perche (Orne).

Spéculation et accaparement de terres : les dérives de la production du « gaz vert. L’Allemagne a développé le biogaz à grand échelle depuis le début des années 2000.

Spéculation et accaparement de terres : les dérives de la production du « gaz vert

Mais les installations industrielles ont rapidement pris le contrôle du secteur, accaparant de plus en plus de terres agricoles. Il n’y a pas d’agriculteurs à l’horizon, pas de vaches. Mais plusieurs dizaines de dômes verts alignés les uns à côtés des autres. Vu du ciel, l’installation ressemble plus à un village, ou à un parking d’ovnis, qu’à une entreprise agricole. C’est que l’installation de biogaz de Güstrow, dans le nord de l’Allemagne, a beaucoup plus à voir avec une usine qu’avec une ferme. . « Nous avons de nombreuses très grandes installations de biogaz dans la région. De grandes entreprises achètent des terres à tour de bras Le biogaz fait partie des énergies renouvelables soutenues en Allemagne par le dispositif dit « EEG » (pour « loi sur les énergies renouvelables »), démarré en 2000.

Gaz à effet de serre, élevages industriels, incidents : toutes les controverses sur la méthanisation. Comment fonctionne la méthanisation ?

Gaz à effet de serre, élevages industriels, incidents : toutes les controverses sur la méthanisation

Combien d’unités de méthanisation en France ? La méthanisation permet-elle de réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Y a-t-il des fuites sur les lieux de production ? La méthanisation enrichit-elle ou appauvrit-elle les sols ? Y a t-il un risque de spéculation et d’accaparement du foncier avec le biogaz ? La méthanisation contribue t-elle à l’industrialisation des élevages ? Quels risques d’incident dans les unités de méthanisation ? Comment les unités de méthanisation sont-elles contrôlées ?

Comment fonctionne la méthanisation ? Un méthaniseur est une sorte de marmite : une grande cuve, elle-même recouverte d’un dôme. A l’intérieur d’un méthaniseur. Dans cette marmite sans oxygène, des bactéries transforment les déchets et produisent notamment du méthane (CH4, le fameux « biogaz »). Produire de l'énergie plutôt que nourrir : comment le lobby du gaz « vert » transforme l'agriculture française. Il a d’abord cru à la méthanisation, avant de déchanter.

Produire de l'énergie plutôt que nourrir : comment le lobby du gaz « vert » transforme l'agriculture française

René Louail, ancien conseiller régional écologiste en Bretagne, défend dès le début des années 2000 un projet du nom de Géotexia. Celui-ci est porté par une trentaine d’éleveurs soucieux de transformer le lisier en biogaz (nous vous en avions parlé dans ce reportage). « Un fiasco total alors que 17 millions d’euros ont été investis dans ce projet », déplore t-il aujourd’hui. L’usine, surdimensionnée, condamnée en 2013 puis en 2015 à des amendes de 50 000 et 40 000 euros pour pollution, a été constamment en déficit structurel.

L’unité, aujourd’hui en redressement judiciaire, pourrait être rachetée par un fonds de pension américain. Face à ce constat, René Louail plaide pour qu’un bilan économique, financier et environnemental de la méthanisation agricole soit réalisé et publié, redoutant une « fuite en avant coûteuse et irréversible pour d’autres projets ». Cliquez sur les cartes pour les agrandir Sophie Chapelle. La méthanisation : Une aberration écologique ?

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