Éco-anxiété, solastalgie, les nouveaux maux du siècle ? Selon les derniers chiffres du baromètres IRSN, la dégradation de l'environnement est la quatrième préoccupation des français et 56% craignent les effets du réchauffement climatique.
Le Dr Alice Desbiolles porte un éclaircissement sur la solastalgie. L'invitée Alice Desbiolles est médecin de santé publique, spécialisée en santé environnementale, et auteur du blog, Le stétho d'Alice. Elle prépare un livre sur le thème de l’éco-anxiété, qui sortira au printemps prochain. L'éco-anxiété se traduit par un sentiment d’angoisse intense face à la dégradation de l'environnement. Vos solutions pour la planète Émilie Dupuy est responsable du Projet Sylvae au Conservatoire d’Espaces Naturels d’Auvergne, pour préserver les forêts anciennes en Auvergne.
Les vieilles forêts désignent des forêts qui sont à la fois anciennes et matures. Cette ancienneté n’est pas relative à l’âge des arbres qui composent le peuplement forestier mais à la présence continue d’arbres depuis au moins deux-cents ans. Reportage. « Solastalgie » : quand la peur de l'effondrement rend malade.
Vous est-il déjà arrivé de ressentir une profonde tristesse, voire de la détresse psychique, en observant le monde autour de vous se dégrader ?
Peut-être alors que vous souffrez de « solastalgie ». Alice Desbiolles*, médecin de santé publique spécialisée en santé environnementale, nous explique de quoi il s’agit. Interview. Mr Mondialisation : Bonjour Mme Desbiolles et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Sans transition, comment l’environnement influe-t-il sur notre santé ? Alice Desbiolles : L’environnement, au sens large, impacte notre santé de plusieurs façons. Il existe des facteurs de risque environnementaux « naturels » comme les UV du soleil, qui sont responsables de nombreux cancers de la peau (les mélanomes notamment) ou encore les pollens qui peuvent causer des allergies. En parallèle de ces facteurs de risques environnementaux « naturels », se trouvent des facteurs de risques environnementaux « anthropiques », donc en lien avec les activités humaines. Histoire d’une notion : « Solastalgie » ou le mal du pays quand il est bouleversé. Le succès du Printemps silencieux, un ouvrage de 1962 consacré aux effets dévastateurs des pesticides sur l’environnement, tient peut-être à la promesse anxiogène de son titre.
L’idée que le paysage soit un jour privé du chant des oiseaux tint lieu d’étendard à ce livre de la biologiste américaine Rachel Carson, qui est considéré comme le point de départ du mouvement écologiste dans le monde occidental. Proche de « l’inquiétante étrangeté » chère aux romantiques, aux surréalistes et à Sigmund Freud, c’est ce sentiment d’anxiété face à un environnement familier mais altéré que le philosophe australien Glenn Albrecht désigne par le terme « solastalgie » (de l’anglais « solastalgia »).
Si, en 1962, le « printemps silencieux » de Rachel Carson relève encore de l’extrapolation, ce n’est plus le cas en 2003, au moment où Glenn Albrecht forge son concept : pour ses concitoyens du Comté du Haut-Hunter, la solastalgie est devenue une réalité. La solastalgie, ou le nouveau mal du siècle ? Un malaise nouveau s’est emparé d’une partie de notre civilisation. Nombreux sont nos concitoyens à éprouver un sentiment d’impuissance, de perte de sens, voire d’angoisse face aux conséquences alarmantes des activités humaines sur la planète. C’est ce dont témoigne en partie le succès de la pétition en ligne « L’Affaire du siècle », sur la justice climatique.
Initiée par des scientifiques, YouTubeurs et personnalités du spectacle, cette pétition la plus suivie de l’histoire a regroupé 2 millions de signataires en moins d’un mois. Ainsi, s’il vous est déjà arrivé de vous sentir angoissé(e) à cause du réchauffement climatique, d’avoir du mal à vous endormir en pensant qu’il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans, ou d’hésiter à faire des enfants en pensant à la destruction Il reste 80% de l'article à lire.
La suite de l'article est réservée aux abonnés La Croix.Déjà abonné(e) ? La Croix,Cultivez votre différence. Exposition : Solastalgia de Ge L’Heureux. Du 18 janvier au 17 février 2018, la Maison du développement durable présente l'exposition Solastalgia de l'artiste montréalaise Ge L’Heureux.
Solastalgia est une étude des cours d’eau qui nous entourent et des chemins qu’ils empruntent. Elle se veut une représentation abstraite des mouvements de fluides qui s’écoulent, mais également des sous-sols habités où, sous les couches d’asphalte et de béton, la vie continue de grouiller, esseulée. À travers cette exposition, dont le fil conducteur est lié au thème de l’éco-anxiété, l’artiste propose une série de tableaux créés en réaction à l’impuissance ressentie face aux changements que subit notre environnement. C’est l’évolution de la diversité et de la richesse en espèces vivantes qui peuplent la Terre qui inspire l'artiste, autant qu’elle la bouleverse.
Jaillissent ainsi ces formes qui rappellent les montagnes, les îles et les souterrains, s’amalgamant en compositions truffées de détails. Vernissage Bouchées et boissons seront servies. Merci!