Caroline Allingri : Vers une édition subjective des œuvres littéraires
La question de l’appropriation des œuvres littéraires est un défi majeur des nouveaux programmes de français : comment amener les élèves à s’engager dans la lecture ? comment rendre cette lecture authentique et féconde ? Au lycée Charlie Chaplin à Décines (69), Caroline Allingri a testé d’intéressantes pistes de travail : la classe se fait d’abord cercle oral de lecture pour « désacraliser l’acte de commentaire », puis les élèves écrivent des annotations personnelles qui permettent de varier les postures de lecteurs, elles viennent nourrir une édition collective des textes patrimoniaux ainsi abordés. Vous avez commencé le projet en mettant en plaçant un « cercle de lecture » : en quoi a consisté le travail mené ? quels vous semblent les intérêts de ce dispositif ?
Charlotte et Julie : " On espère qu'ils comprendront qu'il faut nous faire confiance"
"Nous disons NON à cette surenchère de contraintes qui fait passer au premier plan la quantité au détriment de la qualité en mettant de côté le plaisir de la littérature – celui des enseignants et celui des élèves. Nous disons NON à l’obligation d’étudier 24 textes en série générale et 16 textes en série technologique car notre discipline se résumerait alors à du bachotage et non à une découverte enthousiasmante des textes littéraires... Nous disons NON à un programme d’œuvres imposées. Ne nous transformez pas en de malheureux Sisyphe, abrutis par la tâche.. Laissez-nous maîtres de nos pratiques et de nos choix littéraires". Lancée il y a deux jours, la pétition "non merci !"
Julie Vera et Sophie Pons : Il y aura une fois le carnet de lecture ?
Le carnet de lecture a-t-il encore un avenir au lycée ? Les nouveaux programmes préconisent que « l’élève garde la trace du travail et des activités menés tout au long de l’année », par exemple à travers un « carnet de lecture » où pourront prendre place des « écrits d’appropriation ». Or, contrairement aux prévisions, ce portfolio littéraire ne sera pas support de l’oral de l’EAF, officiellement au nom d’un « principe d’équité » entre les candidats (?), probablement à cause de lobbys conservateurs. La reculade menace la mise en œuvre effective dans les classes, autant dire la reconnaissance de l’élève comme sujet lecteur à part entière.
Aurore Delubriac : Arpenter les livres en les déchirant ?
Déchirer un livre en autant de parties qu’il y a de lecteurs dans la classe : acte sacrilège ou activité féconde ? Cette proposition se nomme « arpentage » : elle est apparue dans la culture ouvrière dès la fin du 19ème siècle et a été développée par l’éducation populaire. Pourquoi et comment la mettre en œuvre en classe ? Aurore Delubriac, professeure au collège Didier Daurat à Mirambeau, en éclaire les intérêts : une séance de lecture morcelée puis partagée permet à chaque élève de s’approprier l’œuvre et à la classe de se construire une culture commune. L’activité parait avoir pour effet « de dédramatiser la lecture, voire de susciter l’envie de lire ».
BYOD et les pratiques enseignantes - [Lettres & Langues et Cultures de l'Antiquité]
En avril 2019, dans un bref arrêté au Journal officiel, le gouvernement soutient les appels à projets s’inscrivant dans une démarche BYOD, au collège. Dans cette optique, l’équipe Ressources Lettres Numérique de l’Académie de Lyon s’inscrit dans cette démarche de réflexion. Quelles sont les pratiques enseignantes liées aux BYOD ? Que peut-on faire avec le BYOD ? Quels sont les avantages et les limites du BYOD ?
Au bonheur de l’écriture d’appropriation
Au collège et au lycée, l’écriture d’appropriation serait-elle l’horizon pédagogique de l’enseignement du français ? Susceptible de faire respirer les élèves dans les étouffants nouveaux programmes ? De les aider à développer des compétences de lecture et d’écriture dans la proximité des œuvres littéraires ? De susciter l’imagination des enseignant.es pour stimuler et accompagner au mieux les lectures ? En voici un exemple proposé par Marie Pigache à Saint-Sauveur-le-Vicomte, Marie-Lyse Martin à Tourlaville et Manon Bozec à Fougères. En 4ème et en 2nde, elles ont, entre autres activités, amené leurs élèves à faire s’exprimer sur Edmodo les personnages du roman de Zola « Au bonheur des Dames ».
Orthographe : L’écriture autorégulée en sixième
Pour travailler l’orthographe en 6ème, Marie Soulié, professeure de français au collège Daniel Argote à Orthez, met en œuvre un protocole d’écriture autorégulée. L’exercice dure 5 à 10 minutes. L’enseignante dicte une phrase à toute la classe. Chaque élève l’écrit sur un post-it en se posant des questions à voix haute et en posant le stylo sur la table à chaque question (où est le sujet ? quel est le temps ? singulier ou pluriel ?
Les cercles de lecture- Lettres
Principe du cercle de lecture « Tout dispositif didactique qui permet aux élèves, rassemblés en petits groupes hétérogènes, d’apprendre ensemble à interpréter et à construire des connaissances à partir de textes de littérature ou d’idées. » Cette activité repose sur une méthodologie qui aide les élèves à entrer dans les textes. Ainsi, la lecture emmène le lecteur dans une série de « transactions » affectives et intellectuelles.
Nouveaux programmes - œuvres intégrales & parcours de lecture
Liste des œuvres et des parcours inscrits au programme de première pour l’année scolaire 2019-2020 et pour les épreuves anticipées de la session 2021 du baccalauréat. « Le programme de français fixe quatre objets d’étude pour la classe de première : la poésie du XIXe siècle au XXIe siècle, la littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle, le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle, le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle. Chacun des objets d’étude associe une œuvre (ou une section substantielle et cohérente d’une œuvre) et un parcours permettant de la situer dans son contexte historique et générique. Le programme national de douze œuvres, renouvelé par moitié tous les ans, définit trois œuvres par objet d’étude, parmi lesquelles le professeur en choisit une et son parcours associé. »
Claire Tastet : Lire autrement au lycée
Comment aider les élèves à affronter les difficultés de lecture que leur posent certaines œuvres littéraires ? Quelles stratégies inventer pour que chacun.e, d’une façon ou d’une autre, parvienne à se les approprier ? A Tours, au lycée Jacques de Vaucanson, Claire Tastet s’est confrontée concrètement au problème lors d’une séquence en seconde sur « Le Tartuffe » de Molière. Elle a constitué des groupes différenciés de lecteurs, adapté les consignes, favorisé l’appropriation de la pièce par la tenue d’un carnet de lecture, exploité l’horizon d’attente que crée l’auteur en demandant de produire une image de ce que sera Tartuffe lorsqu’il entrera en scène, orchestré des échanges sur ces créations … Au final, le dispositif fortifie tout à la fois la compréhension et le plaisir de l’œuvre.
Nadia Lépinoux-Chambaud : Des élèves "journalistes" sur Twitter
Comment enseigner le numérique, cette « socialisation de l’informatique » selon Bruno Devauchelle ? Comment par exemple, former les élèves aux circuits de production et de diffusion de l’information tels que les transforment les réseaux sociaux ? Au collège de Montrésor en Indre-Et-Loire, la professeure-documentaliste Nadia Lépinoux-Chambaud a lancé un projet original : Flash Tweet Edu. La tâche confiée aux élèves est de produire un journal en 10 tweets : pour cela, ils doivent concevoir une ligne éditoriale, chercher, valider et hiérarchiser les informations, les publier en ligne et en direct sur Twitter. Mené en partenariat avec les professeur.es de lettres et de sciences, le projet constitue une Education active aux Médias et à l’Information, développe des connaissances pluridisciplinaires, permet de travailler des compétences transversales.