Mensuel 189. Considérer le numérique comme une écriture. Le numérique est une écriture : c’est le postulat du récent ouvrage, essentiel, passionnant, stimulant, d’Emmanuel Souchier, Etienne Candel et Gustave Gomez-Mejia.
Mutation culturelle majeure, le numérique y est envisagé comme « textualisation des pratiques sociales ». Explorant les « écrits d’écrans », les « imaginaires d’internet » ou les « architextes », le manuel éclaire les transformations et les formatages en cours, nous apprend à les regarder, les nommer, les penser. . « Le numérique comme écriture, Théories et méthodes d'analyse » par Emmanuel Souchier, Etienne Candel, Gustavo Gomez-Mejia, avec la collaboration de Valérie Jeanne-Perrier.
Armand Colin Editeur. Nathalie Broux : Se raccrocher au lycée par l’écriture. L’écriture créative peut-elle aider des élèves « décrocheurs » à retisser du lien : entre eux-mêmes et l’Ecole ?
Entre l’Ecole et le monde ? Au sein du Lycée innovant Germaine Tillion du Bourget, le Microlycée 93 accueille chaque année cinquante jeunes, de 16 à 25 ans, qui reprennent leurs études en première ou terminale générales. Professeure de français, Nathalie Broux y a animé tout au long d’une année scolaire un atelier d’écriture. S’est ainsi peu à peu déployé un « journal intime collectif », qui photographie la vie de ces jeunes et témoigne de leur force de parole. Rassemblés et publiés, les textes des lycéens changent nos représentations sur le décrochage et interrogent notre regard sur la « normalité scolaire ». Claire Tastet : Créer le musée imaginaire d’une œuvre. Dans le cadre des si lourds programmes de lycée, peut-on mener en 1 heure un travail collectif d’appropriation d’une œuvre patrimoniale ?
A Tours, au lycée Jacques de Vaucanson, les 2ndes de Claire Tastet ont fait vivre de façon originale leur lecture de « Candide » : en créant un musée imaginaire inspiré du célèbre conte philosophique de Voltaire. Les chapitres sont distribués à des binômes qui ont 1 heure pour imaginer un objet que le héros aurait pu ramener de son voyage, écrire une courte notice et proposer une image illustrative. Les propositions sont ensuite rassemblées dans un diaporama Genial.ly pour constituer un musée numérique au nom évocateur : « La métairie ».
Le projet, fort transférable, montre comment on peut aisément « créer de fortes expériences de lecture en donnant la possibilité aux élèves de les exprimer » (Bénédicte Shawky-Milcent). Comment le projet s’inscrit-il dans le programme ? Pisa : Béatrice Shawky-Milcent : Le plaisir de lire pour travailler la compréhension. Comment expliquer le score moyen des jeunes français en compréhension de textes dans Pisa 2018 ?
Avec " La lecture, ça ne sert à rien ", Bénédicte Shawky-Milcent a montré comment on peut travailler la compréhension en s'appuyant sur le plaisir de lire et la personnalité des élèves. Elle revient sur les moyens de travailler le vocabulaire et la compréhension en classe. Les méthodes que vous présentez dans La lecture ça ne sert à rien ! Pisa : Élisabeth Bautier : Accompagner les élèves dans les « nouveaux » usages littératiés. " La formation des enseignants n’intègre pas les résultats de recherche sur les obstacles que rencontrent les élèves de milieux socioéconomiques défavorisés", explique Elisabeth Bautier, professeure à Paris 8 équipe Escol.
Si nos résultats ne progressent pas dans Pisa, cela tient aux exercices de Pisa si particuliers par rapport aux exercices scolaires français. Mais la difficulté principale tient au fait que le système éducatif français continue de s'adresser aux enfants des familles favorisées. Une formation sourde au cas des défavorisés Rien de très nouveau, en particulier, pas de réduction des écarts de performances entre les élèves des différents milieux sociaux, les problèmes de compréhension des items les plus complexes continuent de peser sur les résultats d’une partie des élèves.
Pisa 2018 : Dominique Bucheton : La démocratisation est en panne. Certains commentateurs ne manqueront sans doute pas de se réjouir que la France se retrouve à peu près dans la moyenne des pays de l’OCDE, voire avec de très légers progrès. on entendra certainement aussi, chez de distingués experts, comme d’habitude, discutailler sur la nature des épreuves qu’on dira non adaptées aux programmes français, on ergotera sur les multiples biais qui pourraient invalider ces résultats etc..
C’est sans analyser de plus près ce que camouffle cette « moyenne » , sans avoir le courage de dénoncer l’injustice sociale profonde du système éducatif français. Elle s’est installée insidieusement telle une constante macabre depuis près de vingt ans. La troisième République a sorti nos aÏeux de l’illettrisme, le système aujourd’hui fait réussir et progresser seulement les plus performants , issus des classes favorisées. Pisa : Karine Hurtevent : La compréhension explicite de l'écrit. Concrètement comment améliorer la compréhension en lecture chez les adolescents ?
Alors que Pisa 2018 évalue la compréhension de l'écrit, regardons ce qui se passe dans les classes. Professeure au collège Rep Molière d'Ivry (94), Karine Hurtevent travaille avec ses élèves la compréhension explicite des textes. Pisa : Stéphanie Lemarchand : Lire en lycée pro. Stéphanie Lemarchand, professeure de français-histoire en lycée professionnel depuis dix-huit ans, a mené une recherche sur le rapport à la lecture, et souvent à la non lecture, des lycéens professionnels.
Pendant trois ans, dans sa classe Bac pro Ventes du lycée polyvalent Bréquigny de Rennes, elle a mis en place divers dispositifs, observé les réactions des élèves, leur évolution... Elle en a tiré un ouvrage précieux à partir de la première étude longitudinale sur la littérature en lycée professionnel. Alors que Pisa 2018 évalue la compréhension de l'écrit des jeunes de 15 ans, retour sur les lycéens professionnels et la lecture. Détachée depuis cette année à l'INSPE de Bretagne, Stéphanie Lemarchand explique au Café comment il est possible d'attirer vers la littérature des lycéens professionnels, qui ont souvent connu l'échec et qui redoutent l'écrit. Si tous ne deviennent pas lecteurs, reconnaît-elle, ils ont au moins changé de regard sur la littérature.
Pisa : Que sait-on de la compréhension de la lecture en France ? Pisa : Que sait-on de la compréhension de la lecture en France ?
C'est l'évaluation phare de Pisa 2018. Si tous les élèves ayant participé à Pisa 2018 ont été interrogés sur les maths, les sciences et la compréhension de l'écrit, ces dernières épreuves ont duré deux fois plus longtemps que les autres. Pisa 2018 permet donc de comparer l'évolution du niveau des jeunes de 15 ans en lecture par rapport à 2009. Mais il montre aussi l'évolution des pratiques de lecture. La lecture a changé Depuis Pisa 2000, la compréhension de l'écrit a peu évolué pour ces jeunes de 15 ans. Par contre tout changé dans la lecture. Français au lycée : Faire face ? L’enseignement du français au lycée a été frappé par un séisme : les programmes 2019, rétrogrades, écrasants, contraignants, sapent des décennies de réflexion et de travail didactiques, le bonheur d’enseigner et le désir d’apprendre.
Peut-on sauver les meubles ? Peut-on entendre la détresse des enseignant.es et des élèves pour mieux aller de l’avant ? Samedi 30 novembre, l’association historique AFEF et le jeune collectif Lettres vives ont organisé une journée commune pour tenter de revivifier les forces du français au lycée. FEI 11: Marie Soulié : Une année, un voyage ! Et si, plutôt que d’enfermer en classe, l’Ecole ouvrait des horizons ? Au collège Daniel Argote à Orthez, Marie Soulié invite ses élèves de 6ème à un voyage pédagogique à travers le programme de français.
La progression annuelle est transformée en « simulation globale ». L’année est conçue comme un « voyage autour du monde » pour « découvrir des époques, des lieux, des cultures », pour aborder à chaque étape un nouveau genre et un nouveau thème. Quand des 2ndes font jouer les Lumières. A Tours, au lycée Jacques de Vaucanson, les 2ndes de Claire Tastet ont élaboré un étonnant et inspirant jeu de cartes autour des Lumières. Le but est double : s'approprier des données d'histoire littéraire et s'initier à la contraction de texte. Les cartes peuvent être ensuite utilisées de différentes façons (jeu des familles, jeu de mémoire, quizz). Making of : « J'ai généré un modèle de carte vierge. Par équipe, les élèves les ont « customisées », puis remplies à l'aide du site les Essentiels de Gallica.
Copier-coller interdit et reformulation imposée. FEI 11 : Caroline Allingri-Machefer : Apprendre à regarder le monde. A quoi sert l’enseignement de la littérature au lycée ? A préparer le bac de français ou à vivre plus intensément ? La réponse de Caroline Allingri-Machefer est claire et inspirante : il s’agit d’apprendre à regarder et habiter le monde par un riche travail de lecture-écriture. Dans le projet qu’elle a présenté au Forum des Enseignants Innovants 2019, ses élèves de 2nde s’inspirent d’une œuvre d’Annie Ernaux pour en mener une transposition dans le centre commercial de la Part-Dieu à Lyon. Et le bilan de ce travail collectif est édifiant : faire émerger une réflexion sur la société de consommation, renforcer le lien entre la littérature, le réel et les élèves, développer des compétences de lecteur expert et de scripteur, « capable de maîtriser ses effets et de préciser sa pensée. » A la découverte d’une belle écriture d’appropriation, des livres et du monde …
Hélène Paumier : Ecriture numérique de soi en 1ère. Inviter ses élèves à écrire et publier sur Twitter des fragments autobiographiques écrits à la manière d’Edouard Levé : c’est le travail qu’a mené Hélène Paumier en première au lycée Pilote Innovant International de Poitiers. L’activité peut paraitre futile dans une année de français que les nouveaux programmes condamnent essentiellement au bachotage : Hélène Paumier nous explique combien l’écriture créative, et partagée en réseau, a permis de faire vivre le parcours « soi-même comme un autre » qui accompagne l’étude d’un roman de Marguerite Yourcenar, combien l’écriture d’appropriation conduira sans doute ses élèves à présenter l’Autoportrait d’Edouard Levé à l’oral du bac de français.
Et si l’élève était amené à laisser des traces numériques de lui-même jusque dans la littérature ? Vous avez-vous-même participé sur Twitter à l’expérience d’écriture » A main Levé » proposée par Emmanuel Vaslin : quels plaisirs et quels intérêts y avez-vous trouvés ? Complètement ! Grégory Devin : Ecriture numérique de soi en 3ème. Professeur de français au collège Marcel Grillard à Bricquebec, Grégory Devin a adapté la proposition « A main Levé » d’Emmanuel Vaslin pour inviter ses élèves à publier sur Twitter des fragments autobiographiques.
C’est que l’écriture de soi, au programme du français en 3ème, est aussi une fréquente activité des élèves sur les réseaux sociaux : comment en la matière articuler savoir scolaire et pratiques informelles ? Grégory Devin nous explique combien l’écriture créative a favorisé la connaissance du genre autobiographique, entraîné « une plus grande mise à distance, une plus grande acuité et une plus grande maîtrise » de la publication en ligne, et développé jusque dans l’Ecole le plaisir d’écrire, d’écrire pour être lu, d’écrire avec et devant les autres. Vous avez-vous-même participé sur Twitter à l’expérience d’écriture « A main Levé » proposée par Emmanuel Vaslin : quels plaisirs et quels intérêts y avez-vous trouvés ? FEI 11 : Emmanuel Vaslin :Vers l’autobiographie collective ?
Manon Brunet : Décrire sa ville en acrostiche. « Vous souhaitez valoriser les villes de votre département de manière poétique ? #MaVilleEnAcrostiche est fait pour vos élèves et vous ! Alexia Bonnet-Motycka : Séance proustienne en 3ème. Comment « faire de la difficulté pédagogique le point de départ de l’élaboration d’une séance » ? Mensuel 188. Profs de français au lycée : Au secours ! Programmes si inadaptés et si lourds qu’on ne peut réellement les mettre en œuvre, sentiment d’abandonner les élèves à leurs difficultés, impossibilité de pratiquer une pédagogie active et de prendre le temps nécessaire aux apprentissages, bachotage intensif, œuvres imposées qui dénient à l’enseignant son expertise et sa liberté, surcharge de travail, injonctions contradictoires… : tel est le triste bilan que les enseignant.es de français au lycée dressent des nouveaux programmes en cet automne 2019.
Les témoignages recueillis permettent de saisir l’ampleur du problème, à la fois personnel et collectif : « Je suis clairement en plein doute sur le sens que je donne à ma mission.», nous explique une enseignante. A. Mariottat et I. Rambeaud : L’Odyssée de la liaison CM - 6ème. Des élèves d’éducation prioritaire peuvent-ils écrire la suite de l’Odysée d’Homère ? Cette « fanfiction » patrimoniale est le projet ambitieux qu’ont mené en Dordogne les 6èmes d’Amélie Mariottat au collège de Piégut-Pluviers et les CM d’Isabelle Rambeaud à Saint-Estèphe. Dans la foulée d’une chaîne radio commune, l’aventure de l’écriture collective se voit même couronnée par une édition de l’œuvre en livre papier. Marie-Hélène Flament : Un prix Nobel de littérature dialogue avec des 6èmes !
Bac de français : Quelle question de grammaire ? Nadia Lépinoux-Chambaud : Des élèves "journalistes" sur Twitter. Comment enseigner le numérique, cette « socialisation de l’informatique » selon Bruno Devauchelle ? Orthographe : L’écriture autorégulée en sixième. Pour travailler l’orthographe en 6ème, Marie Soulié, professeure de français au collège Daniel Argote à Orthez, met en œuvre un protocole d’écriture autorégulée.
L’exercice dure 5 à 10 minutes. L’enseignante dicte une phrase à toute la classe. Charlotte et Julie : " On espère qu'ils comprendront qu'il faut nous faire confiance" Aurore Delubriac : Arpenter les livres en les déchirant ? Géraldine Wasmer : Créer le musée imaginaire d’un roman.
Caroline Allingri : Vers une édition subjective des œuvres littéraires. Français au lycée : la confusion règne ? Guide du tricot 2019 - Français. Au bonheur de l’écriture d’appropriation. Programmes de français : la coupe est pleine ? Français au lycée : Comment mettre en œuvre les nouveaux programmes ? Mensuel 197. Emmanuelle Floury : A l’école de l’attention et de la créativité. Aude Dubois : La ville des apprentissages.
Pauline Lourdel : Pédagogie différenciée de la littérature. Laura Friquet et Sophie Daviau : Créer des BD contre le complotisme. Bac : ultimes conseils pour l’oral de français 2019. Le français, slam d’accueil. Claire Tastet : Lire autrement au lycée. Bac : Ultimes conseils pour l’écrit de français. Delphine Morand : Les élèves, un livre à la main. Claire Augé : Ecrire et vivre ensemble au lycée. Les valeurs de l’enseignement des lettres. Joanna Marques : Travailler la littérature avec un bot. Réseau des lettres : Travailler les conjugaisons avec un bot.
En finir avec l’Ecole de l’homophobie ? Claire Berest : Le moderne au lycée, c’est l’antique ? Marine Bantignies : Des 6èmes plus autonomes grâce au numérique ? Maria Candéa et Laélia Véron : Pour que vive le français. Alexis Potschke : Le bonheur d’enseigner. « Nouveau » bac de français : Le désenchantement. Quelques usages pédagogiques des émoticônes. Séverine Tailhandier : Ce que nous enseignent les émoticônes. Mensuel lettres 186. Julie Vera et Sophie Pons : Il y aura une fois le carnet de lecture ? Christelle Lacroix : Un twittconte très éducatif. EcriTech’ 10 : Former à la citoyenneté numérique.
Thomas Guyard : A la découverte de Livraddict. Enseigner la littérature à l’heure numérique. Elodie Lahaye : Emission TV littéraire au collège. Claire Tastet - Quand l'écriture au lycée fait sens. Dossier : La Voix de Camille : Quand un collège crée sa webradio. Dossier : Julien Lefebvre : La webradio en cours de francais. Dossier : Didier Perret : Vers une wikiradio académique ? Quelles oeuvres en français au lycée : Le patrimoine scolaire contre la littérature ? Maud Lacère : Si on jouait le procès d’un personnage ? Lionel Vighier : vers des entretiens de lecture avec les élèves ? Pauline Auffret : Faire de sa classe une communauté interprétative.
Mensuel 185. Jean-Michel Le Baut : Ecrire pour s’approprier les œuvres et internet. EIDOS 64 : Prendre le jeu au sérieux. Denis Paget : Des programmes de francais pour les hėritiers ? Valérie Tabuteau : Adieu ICN, adieu la créativité ? 2019 : Travaux Personnels Envolés. Valéry Herbin : L'écriture créative au collège. Ecriture créative : Le lycée à contrecourant de l’université ? Sandrine Baud : Le français terre d’accueil.