6 août 1945, 8 h 15 à Hiroshima : « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? » Le cataclysme d’Hiroshima est l’aboutissement d’un long cheminement commencé à la fin du XIXe siècle.
LE MONDE | 05.08.2015 à 06h40 • Mis à jour le 06.08.2015 à 07h35 | Par Jérôme Gautheret La mission s’est passée sans encombre. Partis de l’aérodrome de Tinian (Îles Mariannes, océan Pacifique), le 6 août 1945 à 2 h 45, à bord d’un bombardier B-29, le colonel Paul Tibbets et ses hommes ont survolé Iwo Jima – où s’était déroulée quelques mois plus tôt l’une des batailles les plus terribles de la guerre du Pacifique –, puis poursuivi vers le nord avant d’apercevoir, peu après 8 heures, leur objectif : Hiroshima, un important centre industriel et portuaire du sud du Japon, jusque-là plutôt épargné par les terribles raids des forteresses volantes américaines. L’avion, isolé, ne déclenche aucun tir de défense. Au sol, une ville entière a cessé d’exister ; 75 000 personnes meurent sur le coup, 50 000 autres disparaîtront dans les semaines suivantes.
Bouleversement des lois de la guerre. Une vidéo cartographie les 2 153 explosions de bombes nucléaires de l’histoire. Avant, après : Hiroshima se reconstruit après la bombe. Le 6 août 1945 à 8 h 15, une bombe à uranium dotée d’une force destructrice équivalente à 16 kilotonnes de TNT frappe Hiroshima, au Japon.
On estime à 140 000 le nombre de morts, au moment de l’impact puis ultérieurement, sous l’effet de l’irradiation. Ci-dessus : à quelques mètres du point d’impact de Little Boy, le nom de code donné par les Américains à la bombe A, larguée sur Hiroshima par le bombardier B-29 Enola Gay. Le dôme de Genbaku, surnommé le dôme de la bombe atomique, était à l’origine le palais d’exposition industrielle de la préfecture d’Hiroshima.
Il est devenu un mémorial en souvenir des victimes de la bombe atomique qui a frappé la ville. Sur le pont Aioi, avec en arrière-plan le dôme de la bombe atomique. La vue du pont Aioi, prise au même endroit quelques heures après le bombardement atomique, le 6 août 1945… et le 28 juillet. Hiroshima : le combat des « hibakusha » contre l’oubli. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Philippe Pons (Hiroshima, envoyé spécial) Elles s’éteignent peu à peu : les victimes atomisées (hibakusha) des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, ont en moyenne aujourd’hui 80 ans.
En 2005, ils étaient 240 000 ; en mars cette année, 183 519. Un tiers vit à Hiroshima. Les autres à Nagasaki ou éparpillés dans le reste de l’Archipel. Avec eux disparaît la mémoire vive de ce qu’ont vécu les enfants et les adolescents qu’ils étaient à l’époque. « Ce que vous voyez aujourd’hui au Musée de la paix n’est rien comparé aux images qui hantent nos mémoires », témoigne Suneo Tsuboi (90 ans), président de l’Association des survivants de la bombe A qui a des groupes dans tout le Japon. Lire aussi : 6 août 1945, 8 h 15 à Hiroshima : « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? « Plus je me souviens, plus je souffre » Mais ces récits sont pour la plupart ceux de médecins, d’écrivains. La mort frappa d’un coup. . « Une mémoire close » 6 août 1945, 8 h 15 à Hiroshima : « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? » 6 août 1945, 8 h 15 à Hiroshima : « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? » Il y a 70 ans, la bombe « Fat man » est larguée sur Nagasaki. Trois jours après Hiroshima, Nagasaki commémore dimanche 9 août l’attaque nucléaire qui a anéanti cette ville de l’ouest du Japon et tué quelque 74 000 personnes, il y a 70 ans.
Le 9 août 1945, à 11 h 02, la bombe atomique larguée par les Etats-Unis détruit 80 % des bâtiments de Nagasaki, dont sa célèbre cathédrale d’Urakami, située à 500 mètres du point d’impact. A la même heure exactement dimanche (4 h 02 heure française), la population a observé une minute de silence tandis que cloches et sirènes retentissaient dans toute la ville, ancien comptoir d’échanges commerciaux entre le Japon et l’étranger et connue pour son importante communauté chrétienne.