Les petites mains exploitées du luxe made in Italy. Pour coudre des chaussures griffées vendues 500 euros en boutique, des ouvrières à domicile, comme dans le village de Buonabitacolo, dans le sud de l’Italie, sont payées, au mieux, 1,50 euro la paire.
Un système construit pour économiser, qui baigne dans l’illégalité. Sur la via La Greca, une ruelle du centre historique de Buonabitacolo, petit village de l’intérieur de la Campanie [150 km au sud de Naples], des dames d’âge moyen, assises devant une porte, manient le fil et l’aiguille. Elles mettent la dernière main à l’assemblage d’élégantes chaussures destinées à la collection automne-hiver de quelque grande griffe de haute couture italienne. « Il n’existe aucune étude de fond du ministère permettant d’analyser les sui... Sebastian Roché, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est un spécialiste de la police. Il a notamment publié De la police en démocratie (Grasset, 2016). Pour le chercheur, le nombre important de suicides de policiers enregistrés depuis le début de l’année est un phénomène alarmant, mais difficile à analyser, faute d’études sur le sujet.
Les suicides des policiers se multiplient depuis le début de l’année. S’agit-il d’un niveau « hors norme » ? Le taux de sur-suicides des policiers se maintient à un niveau élevé depuis longtemps. La vague de l’ubérisation déferle aussi sur le marché des jobs étudiants. Le chronodrive. « Les “responsables du bonheur” en entreprise ne soignent pas la souffrance a...
A Deliveroo, «c’est de l’esclavagisme» A 14 heures vendredi, une nuée d’hommes vêtus de bleu convergent vers le centre de la place de la République, à Paris.
C’est là que les livreurs Deliveroo se sont donné rendez-vous à l’initiative du Collectif des livreurs autonomes parisiens (Clap). Certains terminent tout juste une commande, d’autres se sont déplacés pour l’occasion, mais tous partagent une revendication : que les tarifs appliqués par l’entreprise de livraison de repas soient augmentés. Les seniors vont mieux mais travaillent vieux. L'économie prend le pouvoir (2/4) : Le pouvoir aux salariés ? Le « flex office » et les stratèges du canapé. L’« happycratie » ou la dictature du bonheur. Un témoin licencié après la diffusion d’ "Envoyé Spécial" Une aide-soignante, Hella Kherief, perd son travail après avoir témoigné dans une enquête d’"Envoyé Spécial" sur les EHPAD.
Hella Kherief a 29 ans. Elle a effectué de nombreuses vacations dans un hôpital privé à Marseille qui n’a rien à voir avec les enseignes mises en cause dans le reportage. Hella a largement eu le temps d’être testée sur ses compétences. La preuve, début septembre, elle signe un CDI. C’était sept jours avant la diffusion d’ Envoyé spécial où l’on voit Hella raconter comment elle fut licenciée pour insubordination d’un précédent établissement appartenant au groupe Korian. Un gendarme retrouvé mort dans l’hôtel de Matignon, la thèse du suicide privilégiée. L’hyperstress au travail, fruit du « s’adapter sans cesse » La souffrance au travail, ce fléau. « Les nouveaux espaces de travail ouverts et non attribués créent une instabilité émotionnelle et physiologique » (2) George V : hôtel de rêve, cauchemar social. Elle a encore un accent, léger.
Fin 2016, L. est arrivée en France pour travailler au George V. Employée dans son pays natal par un autre hôtel du groupe canadien Four Seasons, elle choisit Paris, plutôt que New York qu’on lui proposait aussi. «Plus prestigieux», se dit celle qui accepte un job de gouvernante. «Une catastrophe», regrette-elle aujourd’hui. Car depuis se sont enchaînés des journées extensibles, une pression continue, et au bout du compte un licenciement «injuste et brutal», selon ses mots. Surcharge de travail Comme elle, de nombreux employés, actuels ou anciens, du palace parisien décrivent un management brutal. Début 2018, le cabinet d’expertise Secafi est mandaté par les syndicats pour évaluer un «risque grave pour la santé et la sécurité des conditions de travail». L’impact sur la santé des employés ? Cercle vicieux. Mc Donald's : derrière le Big Mac, la big souffrance. Les salariés de Mc Donald's manifestent ce 23 octobre devant le siège français de la chaîne de restauration rapide.
Les syndicats dénoncent des conditions de travail inhumaines, ils réclament une revalorisation des salaires et la fin des temps partiels subis. Léo* a 27 ans et déjà huit ans de carrière chez Mc Do, un job étudiant devenu son métier. Titulaire d'une licence en sciences de l'éducation, il a abandonné ses études, devenues inconciliables avec cet emploi, même à temps partiel. Nous sommes soumis à des cadences infernales, forcés de rester debout, sans pause, jusqu'à cinq heures d'affilée. L'ambiance est très agressive, les managers nous crient dessus devant les clients, avec parfois des mots très durs comme "je vais te mettre une cartouche", "je vais le tuer"...
Sans compter les clients agressifs, à qui les managers donnent systématiquement raison selon Léo.