Girardin à Mayotte pour tenter de trouver une issue à la crise. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, est arrivée lundi à Mayotte pour tenter de trouver une issue au mouvement de contestation contre l'insécurité et l'immigration entré dans sa quatrième semaine dans ce département français de l'océan Indien.
Quelques images vidéo diffusées par le ministère ont montré Mme Girardin en train de dialoguer avec des manifestants. "Je suis ici pour débattre avec vous des mesures de sécurité terrestre et des mesures de lutte contre l'immigration", leur a-t-elle expliqué, assise par terre au barrage de Petite-Terre. Avant sa venue, l'intersyndicale et le Collectif des citoyens à l'origine du mouvement de protestation lui avaient reproché "sa méconnaissance du territoire". Ils exigeaient la venue de "quelqu'un qui puisse engager le gouvernement", comme le chef de l'Etat, le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur. Grève générale depuis le 20 février Le bon déroulement de la rentrée scolaire devait être l'enjeu principal de la journée de lundi. Envoyé spécial. Mayotte, parent pauvre de la République ? Mariam, son mari et ses six enfants vivent dans un habitat insalubre au centre de Mayotte.
"La maison n’est pas en bon état, du coup, quand il pleut, il y a de l’eau partout. Quand mon enfant rentre de l’école, il veut goûter mais je n’ai pas grand-chose à lui donner", explique-t-elle derrière son masque traditionnel en bois de santal. Avec la départementalisation de Mayotte, il faut compter avec les impôts locaux qui pèsent particulièrement lourd : elle doit payer 950 euros de taxe d’habitation pour un logement de tôle, sans eau courante. Elle et sa famille vivent sous le seuil de pauvreté, comme 84% de la population de l’île. Elle gagne un peu plus de 300 euros par mois avec son mari et, même s’il peut enfin toucher le RSA, comme n’importe quel Français, à Mayotte, cette allocation est deux fois moins élevée qu’en métropole. Extrait de "Mayotte, histoire d’une faillite", un reportage d’Anne-Charlotte Gourraud diffusé dans "Envoyé spécial" le jeudi 2 juin. "Ça va être du bricolage" : à Mayotte, l'inquiétude d'un enseignant face à l'instruction obligatoire dès l'âge de 3 ans.
Il craint "du bricolage" à l'échelle de son département.
Youssouf Abdallah, 41 ans, est professeur en maternelle à Bandrélé, à Mayotte. Comme plusieurs de ses collègues, il redoute l'application d'une mesure annoncée par l'Elysée mardi 27 mars. Dès la rentrée 2019, la scolarité sera obligatoire pour les enfants âgés de 3 ans en France, contre 6 ans aujourd'hui. A Mayotte, ce changement n'a rien d'anecdotique : dans ce département, seuls 70% des tout-petits sont inscrits en maternelle. Les 30% restants devront donc l'être dans un peu plus d'un an. C'est une très bonne réforme, certes, mais il faut les moyens nécessaires. L'enseignant compte 35 élèves dans sa classe de petite et moyenne sections. Pour nous, les enseignants, pour faire face à ce problème (...), on achète le matériel, pour pouvoir travailler.Youssouf Abdallah, enseignant à Mayotteà franceinfo.
Mayotte paralysée : "On a l'impression que Paris est complètement à l'ouest" Barrages routiers, pénuries dans les supermarchés, violences… Mayotte vit au rythme d’une paralysie générale et dans la crainte d’une insurrection depuis le 30 mars.
Cinq ans après son accession au statut de département, le "confetti français", niché entre le Mozambique et Madagascar, est aujourd’hui en ébullition. Comme point de départ de la contestation, un mouvement de grève lancé par une intersyndicale regroupant notamment la CGT, la CFDT et Force ouvrière, pour réclamer "l’égalité réelle" entre l’île et la métropole, comme notamment un ajustement des niveaux des prestations sociales, l’application du code du travail national ou encore le développement des services publics. Ancienne colonie française, Mayotte est rattachée à la France depuis un référendum d’autodétermination en 1976, avant d'en devenir le 101è département en 2011. Mais malgré ce processus d'assimilation, l’île accuse un décalage énorme avec l’Hexagone. Les raisons de la colère. Violences à Mayotte: un professeur nous raconte son quotidien et celui de ses élèves. INTERNATIONAL - Le 101ème département français est à bout.
À commencer par son système éducatif. La grève du corps enseignant de Mayotte qui dure depuis six semaines est maintenue malgré une ré-ouverture des écoles ce lundi 12 mars. La visite de la ministre Annick Girardin n'y aura rien changé. Au lendemain de sa venue, une énorme manifestation aura bien lieu. Les yeux parfois dans le vague et la voix fatiguée, le professeur Guillaume Boucharla fait partie des manifestants. Cette dernière touche désormais toutes les classes. Mais avant d'en arriver à l'explosion, Guillaume Boucharla raconte un quotidien d'élèves sous chape de plomb qui ressemble à de la survie. "Ces jeunes vivent un naufrage" La visite d'Annick Girardin, le professeur Bourcharla trouve que, "c'est déjà ça".
Depuis quelques temps pourtant, des moyens avaient été donnés pour apaiser la violence dans les établissements scolaires. À voir également sur Le HuffPost: