J'ai pas voté. Le vote de classe structure toujours la présidentielle - Les Echos. Comment expliquer la volatilité grandissante des électeurs ? - Le Monde. Les citoyens sont de plus en plus indécis.
Faut-il y voir de l’incohérence, de la légèreté ou le signe qu’ils sont plus critiques et plus libres ? LE MONDE IDEES | • Mis à jour le | Par Anne Chemin De plus en plus d’électeurs se montrent déloyaux, inconstants et volages. En 2017 comme lors des scrutins précédents, ces citoyens indécis jonglent avec les fidélités partisanes, hésitent entre les différents candidats, font une incursion en territoire ennemi avant de retourner chez leurs anciens camarades. Cette volatilité de l’électorat rend tout pronostic sur l’élection présidentielle quelque peu hasardeux, et désarçonne bien des hommes politiques, des journalistes et des chercheurs : elle tranche avec la stabilité du paysage de l’après-guerre, marqué par une loyauté partisane qui se transmettait de père en fils.
Depuis les années 1980, de nombreux politologues font de savants calculs pour mesurer cette mobilité qui rend les sondages de plus en plus aléatoires. « Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choix. Programmes non tenus, non-renouvellement des élus… des lecteurs ont expliqué au « Monde » pourquoi ils refusent désormais de se rendre à l’isoloir.
Vous avez été nombreux, très nombreux, à répondre à notre appel sur les raisons qui vous ont poussé (es) à renoncer au vote lors du premier tour des régionales, dimanche 6 décembre, ou avant. Si, bien entendu, la masse de vos témoignages n’a pas de valeur statistique, elle donne le sentiment que cette absence d’expression dans les urnes a besoin d’être justifiée, revendiquée et, finalement, fortement exprimée. Sans doute faut-il en déduire que la vie politique française passionne bel et bien ceux qui choisissent de ne pas participer au choix de ses représentants. A chaque élection, la question revient – avant d’être le plus souvent éclipsée par les résultats des scrutins : pourquoi les électeurs s’abstiennent-ils en masse ? Lors du premier tour des élections régionales, le 6 décembre, 50,1 % des inscrits ne sont ainsi pas allés voter. Antoine Peillon : « Deux tiers des abstentionnistes sont des gens engagés »
Les citoyens ont de bonnes raisons de ne pas voter. L’abstention est trop souvent prise comme une régression individualiste, sans que l’on prenne la peine d’en considérer les causes.
Plutôt que de rendre obligatoire le vote, il serait plus utile d’entendre les raisons de la défiance. Par Thomas Amadieu et Nicolas Framont La moitié des électeurs se sont abstenus lors du premier tour des élections départementales le 22 mars. Ce résultat donne encore une fois l’occasion à la classe politique de rappeler aux Français que voter est un devoir. La fondation Jean-Jaurès, un think tank proche du PS, ainsi que des responsables écologistes ont proposé récemment de rendre le vote obligatoire pour résoudre le problème de l’abstention. Nous pensons qu’une telle proposition est le résultat d’une réflexion insuffisante sur les causes de l’abstention et signe une incapacité de la part de la classe politique à se remettre en question, tant elle est repliée sur elle-même.
La grande homogénéité sociale des élus républicains suscite également la suspicion. Les médias font-ils l’élection? Temps de lecture: 5 min On a longtemps cru que les médias étaient tout-puissants dans les campagnes électorales.
Cela venait de croyances relatives à la propagande du début et de la moitié du XXe siècle. Quand les premières études «scientifiques» ont commencé à se développer sous l’impulsion de Paul Lazarsfeld et son équipe (1944), on s’est rendu compte que les médias n’avaient que des effets limités en termes d’influence directe sur le comportement électoral.
Paradoxalement, c’est au moment où la propagande nazie donnait à plein qu’on s’est rendu compte que les effets des médias n’étaient que limités dans les démocraties représentatives comme les États-Unis. Il est apparu que l’électeur était politiquement avant tout comme il était socialement. Effets indirects d’agenda D’autre part, des effets de cadrage ont été repérés par lesquels les médias construisent les objets politiques (les hommes, les programmes, les partis, etc…) et donc formatent les perceptions publiques.