« Terrorisme », une notion piégée, par Vincent Sizaire (Le Monde diplomatique, août 2016) Voilà plus de trente ans que la même scène se rejoue. À chaque attentat présenté comme terroriste, les partisans d’un supposé réalisme sortent du bois et nous pressent d’adopter (enfin) des mesures qui, censées répondre à la gravité du péril, exigent la mise entre parenthèses plus ou moins durable de l’État de droit. Parmi les plus rapides, dans la foulée de l’attentat du 14 juillet à Nice, le député Éric Ciotti (Les Républicains). Invité de France Inter le lendemain, il regrettait : « Certains n’ont pas compris qu’on avait changé de monde et ne mesurent pas l’ampleur de la menace.
Face à cette guerre, nous n’utilisons pas les armes de la guerre. » Ses recommandations : autorisation des procédures de rétention administrative, contrôles d’identité biométriques systématiques aux frontières… Bref, « changer de logiciel », « changer de paradigme » : « On est en guerre, utilisons les armes de la guerre. » Aucune convention internationale ne parvient à en proposer une véritable définition. Attentats : repenser notre rapport au monde. Notre chroniqueur Laurent Bigot se demande si la France – et l’Occident – est capable pour la paix des mêmes efforts que pour la guerre.
La violence aveugle a encore frappé en France, à Nice. Tant de victimes qui n’ont eu qu’un tort, se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Alors que l’enquête ne fait que débuter, qu’aucune explication crédible n’est démontrée, le bal des vautours médiatiques et politiques s’est ouvert en grande pompe. J’ai tenu cinq minutes devant une chaîne d’information en continu. Des pseudos experts se bousculaient déjà à l’antenne alors que je décelais une excitation malsaine de la part des journalistes en plateau.
Lors de la finale de l’Euro de football, les trente secondes de publicité à la mi-temps coûtaient 260 000 euros. Pour les terroristes, la publicité est gratuite, elle est offerte par les médias et la classe politique. La peur est devenue un business Lire aussi : L’opération « Barkhane », un « permis de tuer au Sahel » Hystérie et passage à l’acte. Face au terrorisme islamiste, osons une riposte culturelle. FIGAROVOX/TRIBUNE - Les terroristes peuvent être à la fois des déséquilibrés et des islamistes, estime Louis Manaranche. Face à eux, une riposte culturelle est nécessaire, pour laquelle l'expérience des Chrétiens peut être essentielle. Louis Manaranche est agrégé d'histoire et président du laboratoire d'idées Fonder demain.
Son livre Retrouver l'histoire est paru en 2015 aux éditions du Cerf. Qui sont ces terroristes? La réponse n'est jamais évidente et elle l'est encore moins dans le cas de Nice. La propagande de Daech, la fascination autour de sa vision totalisante et morbide de l'islam, troublent des esprits fragiles et leur donnent une forme et une modalité de passage à l'acte, sublimant celui-ci.
Mais que l'on ne s'y méprenne pas: il ne s'agit pas d'une «réaction» ordinaire. Qu'il y ait, dans un certain ordre, une réponse militaire à cette vague de folie meurtrière qui déstabilise le monde entier et frappe particulièrement la France est une chose importante. Au Royaume-Uni, le prédicateur Anjem Choudary condamné pour avoir soutenu l’Etat islamique. L’un des prédicateurs radicaux les plus célèbres du Royaume-Uni a été reconnu coupable de soutien à l’Etat islamique, annonce le Guardian de mercredi 16 août.
Le procès du prédicateur a eu lieu en juillet, mais le verdict ne pouvait être révélé avant le 16 août, précise le quotidien. Le très médiatique Anjem Choudary a été condamné après que les jurés l’ont entendu prêter allégeance à l’Etat islamique dans des vidéos diffusées sur Youtube. M. Choudary et son coaccusé, Mohammed Rahman, y ont encouragé leur public à obéir à Abou Bakar Al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique, et à se rendre en Syrie pour soutenir l’organisation. M. Une figure du « Londonistan » Britannique d’origine pakistanaise, avocat de formation, Anjem Choudary est une personnalité médiatisée au Royaume-Uni, connue pour ses positions radicales depuis les années 1990. Le nom d’Anjem Choudary apparaît dans plusieurs affaires terroristes, en Angleterre et ailleurs. Une habileté suspecte jusque dans les milieux radicaux.
Hôpitaux bombardés: «La population et les humanitaires vivent dans la terreur» INTERVIEW - Afghanistan, Syrie, Yémen... Depuis un an, des centres de santé de Médecins sans frontières sont la cible de frappes aériennes qui font des dizaines de morts. «Nous demandons une enquête pour savoir pourquoi nous sommes atteints», déclare la directrice juridique de l'association. LE FIGARO. - Quel est l'impact de ces attaques à répétition sur les civils et les humanitaires? Françoise BOUCHET-SAULNIER - C'est un impact extrêmement important.
Le dernier en date (au Yémen NDLR) a provoqué la mort d'une dizaine de personnes. 19 ont été blessés. C'est comme si l'on bombardait un grand hôpital parisien, et qu'il s'agissait du seul qui soit présent en Île-de-France. C'est apocalyptique. Les populations blessées risquent-elles de délaisser les centres de soin, et donc d'être davantage en danger? Bien sûr. Ces attaques vont-elles changer la manière de travailler de Médecins sans Frontière? Oui, car nous sommes obligés d'aller toujours plus loin dans les négociations. Comment l’Amérique d’Obama ment sur la menace jihadiste | Un si Proche Orient. Barack Obama persiste à falsifier la réalité des faits au Moyen-Orient avec la même impudeur que son prédécesseur l’avait fait pour justifier en 2003 la désastreuse invasion de l’Irak. Le président américain intoxique le monde entier sur l’état effectif de la menace jihadiste afin de justifier une politique pourtant défaillante.
La commission du renseignement de la Chambre des représentants vient de dénoncer une intoxication systématique au cours des deux dernières années. La campagne présidentielle aux Etats-Unis est pourtant bien pauvre sur le sujet, entre les outrances de Donald Trump, qui accuse Obama d’avoir contribué à la fondation de Daech, et la défausse de l’actuel président, qui se dit confiant dans les chances d’Hillary Clinton de venir enfin à bout de Daech. Il n’est donc pas inutile de souligner les mensonges de l’administration Obama sur l’état de la menace jihadiste. Rappelons comment les autorités américaines en sont arrivées à proférer un aussi énorme mensonge. 3000 documents révèlent les faibles connaissances religieuses des recrues de Daech.
Ces formulaires de recrutement dérobés à Daech, et analysés par l'agence Associated Press, visaient notamment à évaluer le niveau de connaisances religieuses des nouveaux djihadistes. 70% des recrues de Daech de l'époque sont listés comme n'ayant qu'une connaissance «basique» de la Charia, soit le niveau le plus bas, selon Associated Press (AP). L'agence d'information a analysé un peu plus de 3.000 documents concernant 4.030 personnes ayant rejoint Daech entre 2013 et 2014.
AP a pu consulter ces documents grâce au site de l'opposition syrienne Zaman al-Wasl. Ce média avait déjà publié de tels documents, lorsqu'en mars dernier Sky News avait déclaré être en possession d'une clé USB contenant 22.000 fiches de djihadistes. Ce sont des formulaires de recrutement qui visaient à évaluer les connaissances religieuses des nouveaux djihadistes, notamment à propos de la Charia. Ces derniers étaient soumis au test dès leur arrivée sur le territoire du groupe et évaluées de 1 à 3.
Quand la bureaucratie européenne freine la lutte contre le terrorisme au Sahel. Sur le papier tout a été parfaitement réglé depuis plusieurs mois : l’Union européenne financera à hauteur de cinquante millions d’euros la force mixte multinationale (FMM) créée par les pays membres de la commission du bassin du lac Tchad (CBLT: Cameroun, Niger, Nigeria, Tchad) et le Bénin pour lutter contre la secte extrémiste nigériane Boko Haram. Lire aussi : Sur les bords du lac Tchad, au cœur de la folie meurtrière de Boko Haram Mais à ce jour, pas le moindre centime n’a atterri dans les caisses de la CBLT en son siège à N’Djamena, la capitale tchadienne. Et il est même à craindre que cette aide européenne ne soit pas libérée avant la fin de l’année, en raison des lourdeurs et des dogmes bureaucratiques bruxellois.
Lire aussi : Le Maroc s’engage militairement contre Boko Haram Il reviendra ensuite à l’UA de convoyer les fonds vers la Commission économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) puis vers la CBLT. Promesses non tenues Economies exsangues. Terrorisme : comment la France expulse des individus radicalisés. FOCUS - Vendredi, le ministère de l'Intérieur a annoncé une nouvelle expulsion dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. C'est la quatrième depuis le début du mois d'août. Depuis le début du mois d'août, les autorités françaises ont procédé à quatre expulsions dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. La dernière en date, celle d'un Tunisien, est intervenue jeudi soir. «D'autres interviendront», a indiqué le ministère de l'Intérieur vendredi soir, sans préciser les accusations retenues contre ce Tunisien.
Début août, le ministre Bernard Cazeneuve avait annoncé l'expulsion coup sur coup de trois autres individus - un Malien, un Algérien et un Mauritanien - soupçonnés d'être «en lien avec des réseaux djihadistes» ou «impliqué(s) dans la mouvance radicale». Qui peut-être expulsé? Qui décide? En principe, la décision est prise par le préfet du lieu de résidence de l'étranger. En quoi consiste la procédure d'expulsion? Cette décision peut-elle être contestée? Oui et non. Qui paye? Au lendemain de l'attentat qui a fait 50 morts en Turquie, Gaziantep se réveille dans l'horreur.
PHOTOS - Les regards sont perdus dans le vide, face à une scène d'horreur. Derrière le cordon de sécurité installé par les policiers, habitants de Gaziantep et témoins du carnage se retrouvent à l'endroit où une bombe a explosé quelques heures plus tôt dans la soirée du samedi 20 août, en plein mariage. Là où ce dimanche les policiers tentent de reconstruire le film de l'attaque, 50 personnes trouvaient la mort la veille au soir, alors qu'elles célébraient un mariage kurde en plein air dans cette ville du sud-est de la Turquie, près de la frontière syrienne, point de passage de nombreux réfugiés syriens fuyant la guerre mais aussi de jihadistes. Gulser Ates, une blessée, a raconté au journal Hurriyet que l'attaque avait eu lieu au moment où la fête de mariage se terminait.
"Nous étions assis sur des chaises, je discutais avec un de mes voisins. Selon l'agence de presse Dogan, les mariés étaient originaires de la région majoritairement kurde de Siirt, plus à l'est.