Mails et recherches Internet ont un impact sur l’environnement. Spammer, googler, c’est aussi du CO2 émis et des ressources consommées: l’Ademe publie une étude sur l’impact des TIC, loin d’être anecdotique, et égrène plusieurs recommandations.
L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) publie ce jeudi une étude sur l’impact environnemental des TIC, mesuré pour le courrier électronique, les requêtes Web et les clés USB. Elle a été réalisée par Bio Intelligence Service (BIOIS). BIOIS avait réalisé en 2008 un rapport pour la Commission européenne (« Impacts of Information and Communication Technologies on Energy Efficiency »), qui estimait que les TIC contribuaient, en 2005, à 2% des émissions européennes de gaz à effet de serre, et pourraient atteindre d’ici 2020 près de 4% des émissions en poursuivant sur les mêmes tendances. L’étude menée pour l’Ademe amène l’agence à faire plusieurs recommandations – souvent de bon sens – pour limiter cet impact environnemental des technologies de l’information. Clés USB Et l’ordinateur alors? Les émissions de CO2 liées à Internet polluent autant que l'avion. Si Google n'est pas encore accessible en Chine, ses impacts environnementaux sont déjà conséquents.
Une étude suggère que deux recherches sur Google génèrent en moyenne 14 g de CO2, soit autant que le fait de faire fonctionner une bouilloire. Les fermes de serveurs de l'entreprise sont notamment réputées pour avoir une consommation d'énergie (systèmes de refroidissement inclus) équivalente à la production de plusieurs centrales nucléaires. © Xhacker, Wikipédia, cc by sa 3.0 Les émissions de CO2 liées à Internet polluent autant que l'avion - 2 Photos Se mettre au vert signifierait-il privilégier le papier à Internet ? Sur le Web, chacun partage et échange de différentes manières (par écrit, de façon sonore, visuelle, etc.). Pourtant, la génération de 50 millions de tweets émettrait une tonne de CO2 dans l’atmosphère.
La principale source d'augmentation des émissions est liée à l’utilisation croissante des serveurs. Sur le même sujet. Arte, Globalmag - Internet, consommation énergétique et empreinte-carbone. Internet est-il bon pour l'environnement et la planète? Faire ses courses assis devant son ordinateur, lire son magazine préféré sur une tablette, son polar sur une liseuse, se mettre à la visioconférence...
La cause semble entendue : toutes ces activités seraient bonnes pour l'environnement, permettant d'économiser les transports, donc d'épargner les forêts et de réduire les émissions de CO2. Comme toujours, les choses ne sont pas si simples. On s'en doute un peu : nos joujoux high-tech consomment de l'électricité, les octets transitent par des data centers très énergivores, et les trajets des camionnettes des supermarchés en ligne ne sont pas toujours optimisés. Mais ce n'est pas tout. Dans un ouvrage(1) très détaillé, des chercheurs du CNRS passent en revue l'impact environnemental de nos ordinateurs, iPad, écrans plats et smartphones, mais aussi des réseaux nécessaires pour les faire communiquer. Tout commence avec les puces électroniques. Miniformat mais maxidégâts: l'impact écologique d'une puce électronique.
Le coût écologique d'Internet. Laurent Lefèvre est chercheur dans l'équipe-projet reso, au Laboratoire lip (umr cnrs, École normale supérieure de Lyon, inria, Université Claude Bernard).
Que représente Internet en termes d’équipements « physiques » ? Laurent Lefèvre : Internet est le « réseau des réseaux », c’est-à-dire une interconnexion de tous les réseaux. Des fibres optiques et des câbles en cuivre forment une gigantesque toile, qui relie différents types d’infrastructures : centres de données, centres de calcul, boîtiers ADSL, émetteurs Wi-Fi, antennes de téléphonie cellulaire, etc. Des routeurs relaient les données et établissent les chemins vers les destinations. Ils sont abrités par de grandes « salles réseaux » climatisées, appartenant aux fournisseurs d’accès Internet. Quel est le coût écologique de ces équipements ? Laurent Lefèvre : Ils consomment bien sûr beaucoup d’électricité, dont la production s’accompagne d’émissions de dioxyde de carbone importantes.