Est-on entré dans l'ère du ralentissement ? Slow food, slow city, slow management mais aussi slow travel, slow parenting, slow sex ou bien encore « downshifting », c’est à dire recherche d’une vie plus simple et plus frugale, y compris en travaillant moins… Un mouvement en faveur de la « slow life » émerge en de nombreux endroits.
Et contrairement à ce que la terminologie du mouvement « slow » pourrait laisser croire, il n’a pas débuté aux Etats-Unis ou en Angleterre, mais plutôt en Italie, d’où est parti à la fois le mouvement originel, celui de la slow food – en opposition à la logique du fast food - et un réseau qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui, celui des villes lentes… Le ralentissement est-il une simple mode, voire une accroche marketing, ou une tendance profonde, une réaction structurée et durable à l’accélération incessante de nos modes de vie ? La mode du slow pourrait nous faire croire que nous sommes entrés dans l'ère du ralentissement et de la décélération. Slow TV : découvrez 6 vidéos fascinantes où il ne se passe RIEN. De 20 h 45 à 5 h 55 dans la nuit du 31 mars au 1er avril, les spectateurs de France 4 ont pu contempler la longue errance à reculons du Français Ludovic Zuili dans les rues de la capitale japonaise.
"Tokyo Reverse" : une première en France pour la "Slow TV". Un concept né en Scandinavie qui entend bien remettre au goût du jour le plan-séquence contemplatif à l'heure des thrillers et des clips montés au scalpel. Un format qui s'inscrit dans la tendance globale du "Slow" (Slow food, slow travel, slow love, slow web, slow cosmétique...), tout en fournissant des programmes novateurs. Qui parfois ne coûtent quasi rien. Et qui cartonnent. 7 heures de voyage en train : 1,2 million de spectateurs Une simple caméra fixée à l'avant d'un train pendant 500 kilomètres : c'est l'unique concept d'un "documentaire" de plus de sept heures célébrant les 100 ans de la ligne ferroviaire Oslo-Bergen, en 2009. Le web aussi. Des slow vidéos qui filment les océans, et... les musées T.V. - Le Nouvel Observateur. Tout s'accélère. « Tout s’accélère », reprendre la mesure du temps. Point de départ de ce documentaire, le drame personnel que va vivre le réalisateur Gilles Vernet.
Il y a une quinzaine d’années, il est alors trader dans la finance quand il apprend que sa mère est mourante. Incapable de pouvoir l’accompagner en gardant son rythme de vie, il décide de ralentir. Il délaisse alors son ancienne vie, et son salaire confortable, pour devenir instituteur en CM2 dans le 19e arrondissement de Paris. Une fois ce changement initié, la lecture du livre d’Hartmut Rosa (Accélération. Une critique sociale du temps) va sonner comme une vérité ses oreilles. Gilles Vernet, spéculateur devenu instituteur Reporterre - Près de cinq ans de gestation pour un film qui parle d’accélération, c’est une provocation ? Gilles Vernet - Nous pensions que plus on prendrait le temps, plus les enjeux soulevés dans le film seraient d’actualité. A-t-on les moyens de contrer l’accélération que vous dénoncez ? Cest très important ! J’ai tendance à le penser. Propos recueillis par Marc Sautelet.
Les Hommes lents : résister à la modernité de Laurent Vidal et Éloge du retard d'Hélène L’Heuillet. Deux livres qui s’attaquent au mal contemporain, j’ai nommé : l’accélération.
Dans Les Hommes Lents : résister à la Modernité, XVe-XXe siècle, publié chez Flammarion, Laurent Vidal propose une histoire peu connue : celle de la lenteur. L’historien montre comment la Modernité s’est construite sur une discrimination, fondée sur la vitesse érigée en vertu sociale. Mais si la lenteur est un vice, attribué plus volontiers aux pauvres, aux indigènes colonisés ou aux migrants… elle peut aussi devenir une arme de subversion dans les mains des dominés. Entretien bonus de "L'urgence de ralentir" / Mobilisations militantes 4. “L’urgence de ralentir” (84mn / ARTE / 2014) Un film de Philippe Borrel. L'urgence de ralentir. 1Alexandra de Séguin : « L’urgence de ralentir » a été réalisé quatre ans après « Un monde sans fous ?
» et deux ans après « Un monde sans humains ? ». Dans ce documentaire tu interroges notre rapport au temps – temps que tu décris en accélération continue. 2Philippe Borrel : Le projet est né il y a trois ans, lors du tournage de mon précédent documentaire « Un monde sans humains ? » pour Arte. 3Dès l’introduction, au milieu des années 80, du premier ordinateur à la bourse de New York, on a vu apparaître ce qui allait devenir le HFT, le « High Frequency Trading », une course spéculative gérée à l’échelle de la nanoseconde par des algorithmes, ces robots boursiers qui travaillent à une échelle de temps dont les humains sont exclus, même en cas de défaillance, comme cela est déjà arrivé plusieurs fois lors de mini krachs à Wall Street. 4A. 5P. 8A. 9P. 1Alexandra de Séguin : « L’urgence de ralentir » a été réalisé quatre ans après « Un monde sans fous ?
4A. 5P. Éloge de la lenteur.