background preloader

Acrimed

Facebook Twitter

Médias de classe, haine de classe. « Tout se passe, explique le sociologue Alain Accardo, comme si le “peuple” n’était intéressant pour les médias qu’autant qu’il est inoffensif, désorganisé, souffrant, pitoyable, mûr pour les Restos du cœur, l’intervention caritative et le miracle du loto [1]. » Invisibles à la télévision ou à la radio, les classes populaires sont rappelées à l’ordre dès lors qu’elles ne s’y résignent plus.

Médias de classe, haine de classe

Méprisés sur tous les plateaux, leurs porte-parole se font gronder quand ils cessent d’y faire de la figuration. Depuis 2014, les grands médias doivent diffuser des programmes qui contribuent à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes. Médias de classe, haine de classe. « Attaque » à la gouache de la Samaritaine : des journalistes contre Attac. « Un acte de vandalisme insensé », « une opération qui laisse pantois »… Au lendemain [1] de l’action d’Attac, Le Parisien dimanche (04/07) n’en revient pas.

« Attaque » à la gouache de la Samaritaine : des journalistes contre Attac

Les chiens de garde « interviewent » les opposants à la « réforme » des retraites (en vidéo) Par Florent Michaux, Kilian Sturm, Pauline Perrenot, lundi 16 décembre 2019 Dès le soir du 5 décembre et jusqu’à la veille des « annonces » d’Édouard Philippe, journalistes et éditorialistes ont excellé dans l’art d’« interviewer » les opposants à la « réforme » des retraites.

Les chiens de garde « interviewent » les opposants à la « réforme » des retraites (en vidéo)

Sommations à négocier, procès en archaïsme, instrumentalisation à outrance des « usagers en détresse » et rappels à l’ordre : comme à chaque mobilisation sociale, syndicalistes et personnalités politiques opposés à la contre-réforme pâtissent de dispositifs hostiles et d’une violence médiatique qui va crescendo, incarnée par des chiens de garde assurant le service après-vente des décisions du gouvernement. Florent Michaux, Kilian Sturm et Pauline Perrenot Acrimed est une association qui tient à son indépendance. Nous ne recourons ni à la publicité ni aux subventions. Gilets jaunes : il y a un an, Ruth Elkrief paniquait. Personne n’exprime mieux le rôle social et politique actif que jouent les éditocrates en temps de conflit social que… les éditocrates eux-mêmes.

Gilets jaunes : il y a un an, Ruth Elkrief paniquait

Le 4 novembre 2019, Ruth Elkrief commente un documentaire de BFM-TV intitulé « Macron – Gilets jaunes : l’histoire secrète ». Un débat télé qui, au-delà de faire la part belle au « journalisme de couloirs », va donner lieu à un retour d’expérience de la part de la présentatrice-phare de BFM-TV. Où il est question de l’émission « Sortir de la crise » diffusée le 5 décembre 2018, et de la panique qui a gagné Ruth Elkrief lorsque des gilets jaunes lui ont fait part d’une intention à laquelle elle ne s’attendait pas… Gardiens de l’ordre : ce rôle social et politique plus ou moins assumé par les éditocrates les plus en vue, n’a sans doute jamais été mieux exprimé que par Ruth Elkrief, près d’un an après le début du mouvement des gilets jaunes. La presse française s’égare autour de deux événements (SIPMCS-CNT) Nous publions un communiqué du SIPMCS-CNT (Acrimed).

La presse française s’égare autour de deux événements (SIPMCS-CNT)

Nous, travailleurs de la presse, des médias, de la culture et du spectacle, tenons à dénoncer les atteintes à l’indépendance qu’ont connu la presse et les médias français, en particulier au cours de ces dernières 48 heures. Deux faits d’actualités ont en effet agité les gros titres de la très grande majorité des médias français ces lundi 20 et mardi 21 octobre. La politique dans « C dans l’air », c'est le vide.

L’émission « C’dans l’air » du lundi 25 août était logiquement consacrée à la démission du gouvernement, intervenue le matin même.

La politique dans « C dans l’air », c'est le vide

Le titre, « Et maintenant : la crise politique », et la liste des invités (le directeur adjoint de la rédaction du Figaro Yves Thréard, le directeur de la rédaction de L’Express Christophe Barbier, la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué et le directeur général délégué de l’institut Ipsos Brice Teinturier) ne laissaient guère de suspense quant à la teneur des discussions : il s’agirait avant tout de décortiquer les rapports de force au sein de la majorité, et surtout de disséquer les tactiques et les ambitions personnelles des ministres et des « ministrables »… Des enjeux cruciaux, de politique économique notamment, qui sous tendaient les désaccords de fond qui existaient au sein du gouvernement et qui aboutirent à cette démission/limogeage de trois ministres importants, il ne fut finalement pas question.

Joachim Lé. Laurent Joffrin : copinages, connivences et renvois d'ascenseur. Depuis 37 ans Laurent Joffrin travaille dans les médias (successivement : l’AFP, Libération, Le Nouvel Observateur, Libération, Le Nouvel Observateur et, depuis juin 2014, Libération) et est devenu un invité permanent des médias (IPM) en tant qu’éditocrate pouvant discourir à propos de tout et surtout de rien [1].

Laurent Joffrin : copinages, connivences et renvois d'ascenseur

Il a ainsi accumulé un capital social dont un des effets est d’assurer une large et complaisante réception médiatique à son dernier livre paru le 1er avril 2015. Les amis éditocrates Le 28 mars 2015, Franz-Olivier Giesbert (ancien directeur de la rédaction du Nouvel Observateur) consacre une partie de son éditorial du Point au livre de Laurent Joffrin (ancien directeur de la rédaction du Nouvel Observateur) : « un livre iconoclaste et plus dérangeant qu’il n’y paraît (...)

[Laurent Joffrin est l’]un des chevaliers servants de la bonne gauche ». Léa Salamé : vaillante garde-frontières (sociales) sur France Inter. Depuis le 25 août 2014, Léa Salamé produit et présente, du lundi au jeudi sur France Inter, l’émission « L’invité de 7h50 », qui consiste en une interview d’une durée de 7 à 9 minutes.

Léa Salamé : vaillante garde-frontières (sociales) sur France Inter

L’analyse de certaines des caractéristiques des invités de la saison 2014/2015 (c’est-à-dire de la période allant du 25 août 2014 au 2 juillet 2015) montre qu’une logique sociale de soutien à la perpétuation de l’ordre établi est à l’œuvre dans les invitations que lance Léa Salamé. Une intervieweuse pas vraiment féministe. « Des paroles et des actes » et ses « deux France » (1) : le scénario était presque parfait. Une figurante invitée à figurer Après plus de 40 minutes de discussion entre les deux invités, David Pujadas donne la parole à Wiam Berhouma. - David Pujadas : Avant que vous repreniez la parole Alain Finkielkraut, il y a justement quelqu’un, on parle des jeunes femmes, je voudrai donner la parole à quelqu’un qui souhaite s’adresser à vous, une jeune femme, une jeune femme de confession musulmane, elle est ici, dans le public, avec nous, Wiam Berhouma, vous avez 26 ans, bonsoir.

« Des paroles et des actes » et ses « deux France » (1) : le scénario était presque parfait

C’est « dans le public » en effet que se trouve Wiam Berhouma. Cette disposition n’est pas dénuée de sens. Loi travail : matraquages médiatiques sur les manifestations. Matraquage Ce jeudi 28 avril 2016, difficile de passer à côté du « bilan » de la manifestation contre la loi travail, aussi succinct qu’un bandeau de BFMTV : « 124 interpellations et 24 policiers et gendarmes blessés, dont trois grièvement et un en urgence absolue » annoncent à l’unisson les sites des grands titres de presse, reprenant les chiffres du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (lemonde.fr, lefigaro.fr, leparisien.fr, l’Express, lepoint.fr).

Loi travail : matraquages médiatiques sur les manifestations

Un bilan ressassé dans la presse papier, en continu sur France Info et qui font les titres des journaux télévisés de France 2 et de TF1. Pour en savoir plus sur le déroulé des événements, le lecteur ou le téléspectateur curieux pourra consulter les reportages sur place, sous forme de « directs », de diaporamas ou de vidéos, sur les sites de presse ou dans les 20h des grandes chaînes (liberation.fr, lemonde.fr, lefigaro.fr, leparisien.fr, lexpress.fr, francetvinfo.fr et TF1). Mais sans doute est-ce de l’humour... Le rappel à l’ordre. TF1 et France 2 au secours des mal-aimés de la police. I) Sur TF1 : « remonter le moral des forces de l’ordre » À tout seigneur tout honneur, c’est par le 13h de Jean-Pierre Pernaut que nous commencerons cette étude. Le JT s’ouvre par deux sujets consacrés aux routiers et aux cheminots mobilisés.

Amuse-bouche À propos des routiers, TF1 a choisi un angle… original : s’intéresser, non aux motifs de la grève, mais à ses conséquences. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 1’25 de reportage, 1’15 (soit près de 90% du temps) sont consacrées aux répercussions de la grève des routiers au Havre, avec entre autres les embouteillages et le début de pénurie de carburant. L’éditocratie unanime : haro sur les grèves !

« Une radicalisation tous azimuts » Le lundi 23 mai, le sujet fait la « Une » du journal télévisé de TF1 : des pénuries de carburant ont frappé de nombreuses stations-services dans le pays. L’occasion de revenir en long et en large sur les « galères » des automobilistes (4 minutes 35). L’accroche de Gilles Bouleau donne le ton : « Chantage, prise d’otage, un vocabulaire rarement employé par un gouvernement de gauche [...] Les images d’automobilistes attendant des heures pour faire le plein ont sans doute incité le pouvoir à réagir et à désigner la CGT. » Et les médias à lui emboîter le pas ?

Le JT de France 2 débute sur une note moins caricaturale. Evo Morales « corrompu » : François Lenglet ne ment pas, c’est la vérité qui se trompe. Au cours de la dernière édition de « Des paroles et des actes », le 26 mai 2016 [1], dont l’invité principal était Jean-Luc Mélenchon, François Lenglet, journaliste économique et éditocrate accompli, a déclaré : « Evo Morales, président de la Bolivie, est aujourd’hui empêtré dans des scandales de corruption considérables. […] C’est un corrompu. […] La petite amie de M. Morales, qui est la mère de son fils, a bénéficié de 500 millions de dollars de commandes publiques, allez m’expliquer que tout cela est normal !

» Dans cette déclaration, tout est faux, excepté le fait que Evo Morales est effectivement le président de la Bolivie. Même les lecteurs du Figaro et de Paris-Match le savaient. Pas Lenglet. Loi Travail : un mouvement qui n’en finit pas de « s’essouffler. Notre Lexique pour temps de grèves et de manifestations en donnait la définition dès 2003 : « Essoufflement » : Se dit de la mobilisation quand on souhaite qu’elle ressemble à ce que l’on en dit.

Lors de chaque mobilisation sociale d’ampleur en effet, difficile de ne pas entendre ou lire, dans les « grands médias », cette formule, qui, sous la forme d’une interrogation ou, pire, d’un constat, informe moins sur l’évolution du conflit que sur la vision qu’en ont les médias qui le (mal)traitent. Si la mobilisation a le malheur de s’amplifier, on parlera de « contagion » qui « s’étend », de « jeudi noir » et de « galères » tous azimuts. Au moindre reflux apparent, généralement fondé sur les chiffres officiels, souvent mieux adaptés, on annoncera avec soulagement le « début de la fin ». Un mouvement s’essouffle toujours (au moins) deux fois. État d’urgence : confortable entre-soi policier dans « C dans l’air. Le 21 juin dernier, Yves Calvi recevait, sur RTL, Sophie Binet, de la CGT, pour l’interviewer au sujet de l’hypothèse de l’interdiction de la manifestation du 23 juin.

Au cours de l’entretien, il lui posait la question suivante : « Depuis le début des manifestations, 554 policiers et gendarmes ont été blessés. Qu’avez-vous à leur dire ? Le Figaro à Saint-Denis : Désinformation-sur-Seine. Attentats d’Istanbul : médiatisation à géographie variable. Selon que vous serez , ou non, occidental… Dimanche 3 juillet 2016, plus de 200 Irakiens étaient tués dans un attentat-suicide commis à l’aube à Bagdad et revendiqué par l’organisation État islamique. Une information qui, si elle a occupé une place significative sur les sites et les chaînes d’information, n’a pas eu les honneurs des « unes » de la presse quotidienne du lundi 4 juillet. Bis repetita ? Des livres et des films pour s'occuper à la rentrée. Les abonné-e-s à notre magazine trimestriel Médiacritique(s) ont eu la chance, en lisant le numéro 20 paru cet été, de découvrir une double page de résumés de livres et de films qui pourraient faire le bonheur des adeptes de la critique des médias.

Notre générosité nous amène à partager ces quelques recommandations avec celles et ceux qui ne seraient pas encore abonné-e-s à Médiacritique(s) : c’est la rentrée, mais nos conseils restent toujours valables ! NB : Certains de ces résumés proviennent d’articles précédemment rédigés par des adhérents d’Acrimed pour le site Internet, qu’ils en soient remerciés. Les classiques de la critique des médias Côté lectures La fabrication du consentement, de Noam Chomsky et Edward Herman. Un incontournable pour qui veut aller plus loin que la simple critique descriptive. Sur la télévision, de Pierre Bourdieu. Voici un petit livre, moins universitaire et beaucoup plus facile d’accès que le précédent. Côtés vidéos La production made in Acrimed. En Amérique latine : un « journalisme de guerre » contre les gouvernements progressistes. Au Venezuela en avril 2002, un putsch est organisé contre Chávez.

Les bacchanales de la vertu : retour sur l’entre-deux tours de la présidentielle. Dupont de Ligonnès. Jour 1 : le naufrage médiatique. Météo des neiges, télévision de riches. Alors pourquoi la météo des neiges est-elle programmée à une heure de grande écoute ? Mobilisations étudiantes : les éditocrates face au péril jeune. Hôpital Pitié-Salpêtrière : désinformation générale et mensonges médiatiques. Chirac partout, Lubrizol nulle part. Yves Calvi, ou la panoplie du chien de garde. « Dessine-moi un gilet jaune », le mépris selon Xavier Gorce (Le Monde) Action Critique Médias. Acrimed Vidéos. Cadeau : 32 Médiacritique(s) en accès libre ! Lexique médiatique pour mauvais temps politique. La question des médias dans Le Monde diplomatique (2014) Journée de la critique des médias : « À quoi sert la critique des médias ? Qui veut la peau de la presse libre.

La fausse agression du RER D : un journalisme de meute. Cécile Duflot agressée par Elkabbach et autres chiens de garde ? « Aucun problème », dit le CSA. Jean-Michel Aphatie est-il un chien. Merci patron ! Europe 1 déprogramme François Ruffin. Tribunaux médiatiques pour syndicalistes « radicalisés. Servitude volontaire de la presse (et de l’État) face aux géants du numérique. Venezuela 2002 : retour sur un « coup d'État médiatique planifié.

En direct sur France Culture : les aboiements de Laurent Joffrin contre Acrimed. Lire : Pour une socioanalyse du journalisme, d’Alain Accardo.