Les vrais pouvoirs des médias. Les médias ont la réputation de façonner l’opinion et d’orienter les comportements.
Comment s’exerce concrètement leur influence ? Il faudrait, à la manière de la Zazie de Raymond Queneau, inventer une formule comme « lafautaumédias » pour condenser tous les pouvoirs qui leur sont attribués. Les défaites électorales des candidats qui nous sont chers : lafautaumédias ! Le déclin de l’orthographe et ces étudiants qui ne liraient plus : lafautaumédias ! La réticence des consommateurs devant de délicieuses lasagnes surgelées au bœuf : lafautaumédias qui les affolent !
La liste pourrait s’allonger. Si l’on ne veut pas produire une pure critique qui laisse désarmé, il convient de proposer une reproblématisation. Trois idées reçues Pour apporter un éclairage précis sur le pouvoir des médias, il faut commencer par démonter quelques mythes fondateurs. . ◊ Persuader - Le second pouvoir prêté aux médias est celui de persuader. Un tableau simpliste.
Egalité fille-garçon. Météo des neiges, télévision de riches (Acrimed) Alors pourquoi la météo des neiges est-elle programmée à une heure de grande écoute ?
C’est parce que la télévision montre beaucoup plus de membres de la classe supérieure que de gens des classes populaires. On entend souvent dire que la télévision serait un organe de propagande du gouvernement ou le temple de la bêtise ou du consumérisme. Mais ce qui saute aux yeux d’abord c’est qu’elle fait des membres de la classe supérieure la référence obligée de tous les autres. Cette surreprésentation a des conséquences sur nos perceptions de la société – elles contribuent par exemple à notre méconnaissance des inégalités : ces couples de cadres avec trois enfants et une grande maison comme ceux du programme court « Parents mode d’emploi » sur France 2 deviennent la norme du « Français moyen » alors qu’ils font de fait partie des classes supérieures.
Le règne sans partage des bourgeois dans notre télé Le point de vue des bourgeois d’abord Mais de quel consommateur parle-t-on au juste ? Toujours peu de personnes « non blanches » à la télévision. Faute de statistiques ethniques, interdites par la loi, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) utilise le critère d’« origine perçue » (« blancs », « noirs », « arabes », « asiatiques ou « autres ») pour évaluer la diversité mise en scène dans les programmes télévisés en France.
Or, en 2015, le bilan reste le même que l’année précédente : le paysage audiovisuel français est largement dominé par les personnes apparaissant comme « blanches ». Lire aussi : L’interminable débat français sur les « statistiques ethniques » Plus gênant encore : les 14 % de « personnes perçues comme non blanches » apparaissant à l’écran sont le plus souvent présentées sous un mauvais jour, relève le cinquième baromètre de la diversité du CSA. Elles sont ainsi plutôt plus pauvres : constituant 17 % des catégories socioprofessionnelles moins aisées (CSP-) dans les émissions et seulement 11 % des CSP +.
Peu de héros parmi les « non-blancs » H&M génère les corps de ses mannequins sur ordinateur. La marque de vêtements H&M a reconnu utiliser des ordinateurs pour générer, via un programme informatique, les corps parfaits et dupliquables à l'infini de ses mannequins.
Les visages -réels eux- sont ensuite ajoutés dessus ! H&M a reconnu auprès d’un journal suédois que les corps des mannequins utilisés dans ses publicités ne sont pas des vrais ! Effectivement, la marque de vêtements utilise un programme informatique pour générer des corps parfaits. « Ce ne sont pas de véritables corps. On prend des photos des vêtements sur un mannequin (en plastique, ndlr), et ensuite, l'apparence humaine est générée par un programme informatique », explique la chaîne de prêt à porter. Pour la marque suédoise, l’enjeu est surtout de porter l’attention sur les produits. « La grogne » : dans le bestiaire des mobilisations sociales. Depuis le 1er janvier 2018, le terme de « grogne » a le vent en poupe.
Certains journalistes n’hésitent pas à l’utiliser pour décrire n’importe quelle lutte sociale. Des gardiens de prison aux aides soignantes, tous « grognent » comme des bêtes. Tour d’horizon de ce petit vocable qui, tout en prétendant rendre compte d’un « mécontentement », dépolitise et ridiculise les mobilisations sociales. Julien Brygo pointait déjà quelques articles le 29 janvier dernier sur Twitter, accompagnés d’un commentaire de son cru : « Groin \ɡʁwɛ̃\ masculin – (Zoologie) Museau du cochon, du sanglier. “Des porcs assoupis enfonçaient en terre leur groins.” — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1867) ». L’histoire vue par les réseaux sociaux sur Wikipédia. L’anthropologie computationnelle est cette branche des « humanités numériques » qui cherche à comprendre la mentalité des peuples en utilisant les ressources de l’ordinateur et du Net.
La Technology Review nous apprend que Peter Gloor (@pgloor, blog), du centre du MIT pour l’intelligence collective, et son équipe ont ainsi utilisé la Wikipédia pour établir quels étaient, pour chaque culture, les personnages les plus importants (le papier original est disponible chez ArXiv). A cette fin, ils ont effectué des recherches sur les pages « célébrités » de quatre Wikipédia différentes : l’anglo-saxonne, l’allemande, la chinoise et la japonaise.