Dans les centrales nucléaires, « la situation pourrait se tendre si l’on est nombreux à être malades en même temps. Comment la crise sanitaire du covid-19 est-elle gérée au sein des installations nucléaires ?
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a fait savoir, le 26 mars, que les installations nucléaires « dont le fonctionnement n’est pas indispensable à la continuité de l’activité du pays (...) ont été mises à l’arrêt et sont maintenues en état sûr ». Cela concerne les sites du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), d’Orano (production et recyclage d’uranium) et de l’Andra (stockage des déchets radioactifs). « La plupart des chantiers, notamment de démantèlement, ont été suspendus », précise l’ASN, qui remplace ses inspections sur site par des contrôles à distance. Qu’en est-il dans les centrales nucléaires qui assurent une partie de la production d’électricité ?
« Nous avons supprimé les transports en commun sur les sites, élargi la plage horaire de restauration, sanctuarisé les salles de commande où ne peuvent entrer que les agents de conduite, augmenté la fréquence des nettoyages. « Fatigués d’être méprisés » au détriment de la sécurité, les sous-traitants du nucléaire se mobilisent. Tony Doré, plombier de métier, a débarqué « par hasard » dans le secteur du nucléaire « pour un dépannage ».
C’était au début des années 1990, dans la centrale de Cattenom en Lorraine. Depuis, il a roulé sa bosse dans de nombreux métiers, et dans une quinzaine d’entreprises différentes. Mécanicien, robinetier, outilleur, décontamineur... Tony Doré a aussi été un temps « jumper », chargé de se faufiler rapidement dans le générateur de vapeur des centrales au moment des arrêts de tranche pour en boucher les tuyaux, ce qui permet de faire des tests pour en éprouver la robustesse [1]. Le terme jumper, « sauteur », vient du fait que l’opération ne doit pas durer plus d’une minute et demie, tant la radioactivité est forte à cet endroit. . « Sans nous, les centrales ne pourraient pas fonctionner » Après 30 ans à des postes très exposés, Tony Doré est payé 1750 euros par mois.
Multiplication officieuse des niveaux de sous-traitance Sur le chantier de Paluel, 70 sous-traitants et un accident grave. Report et remise en cause de l’installation des diesels d’ultime secours : l’ASN aux ordres de l’industriel ? En cours / Installation : EDF Le 27 février 2019, l’ASN a publié deux décisions qui actent, d’une part, le report de l’échéance pour l’installation des diesels d’ultime secours (DUS) pour 54 réacteurs, EDF étant dans l’incapacité de respecter la date initialement fixée au 31 décembre 2018, et d’autre part, qui revient sur la nécessité d’une telle installation en ce qui concerne les réacteurs de la centrale de Fessenheim au vu de sa fermeture prochaine.
EDF s’est montrée négligente dans l’installation d’équipements importants pour la sûreté Lors de l’accident de Fukushima, les générateurs diesels destinés à l’alimentation électrique de secours avaient été détruits, ne permettant plus d’assurer le refroidissement des réacteurs. Or dans cette affaire, EDF a encore démontré que la sûreté des installations et la protection des populations n’étaient pas sa priorité ! Ce retard n’était pas lié à une approche perfectionniste. 1.775 défauts constatés sur le parc nucléaire français. Communiqué du Réseau Sortir du nucléaire, publié le 26 juillet 2018 : « 1.775 anomalies sur des pièces en service sur des réacteurs nucléaires !
Une communication d’EDF bien discrète pour étouffer le scandale des dossiers falsifiés à l’usine du Creusot En 2015, en réponse à la découverte des malfaçons de la cuve de l’EPR de Flamanville, un audit avait été mené à l’usine Framatome (anciennement Areva) du Creusot, qui avait mis en évidence des erreurs et falsifications massives de dossiers de fabrication de pièces destinées aux réacteurs nucléaires. Le scandale ayant éclaté au printemps 2016, cet audit a été élargi en septembre 2016 à l’ensemble des dossiers de fabrication des équipements provenant de Creusot Forge installés sur le parc nucléaire français en exploitation. Source : Réseau Sortir du nucléaire Vous avez aimé cet article ? Lire aussi : Comment Areva et Bolloré ont sapé l’usine du Creusot, une enquête en trois volets. LE JOURNAL DU 3 AVRIL 2018 : CHEMINOTS, FACS, WINNIE MANDELA, ÉBOUEURS.
« C’est incroyable qu’on n’ait pas encore fondu un cœur de réacteur » : des techniciens EDF s’inquiètent. Salle de commande d’une centrale nucléaire française, un jour d’automne 2017. France : Anomalie générique : Le refroidissement des réacteurs ne sera plus assuré en cas de séisme important. Il y a quelques mois, le 20 juin 2017, l’exploitant des centrales nucléaires françaises annonçait une anomalie générique de niveau 2 affectant 20 réacteurs : en cas de séisme, les ancrages des diesels de secours ne tiendront pas, avec pour conséquence la perte d’alimentation électrique des réacteurs.
Il s’agissait à la fois de problèmes de conception génériques et de problèmes locaux liés à un mauvais état ou à un mauvais montage des ancrages des systèmes auxiliaires. Les centrales de Belleville, Cattenom, Flamanville, Golfech, Nogent, Paluel, Penly et Saint-Alban étaient concernées. Moins de 4 mois plus tard, le 11 octobre, EDF annonce une nouvelle anomalie générique toute aussi grave pour la sûreté, affectant aussi 20 réacteurs : cette fois-ci, ce sont les tuyauteries des stations de pompage qui ne résisteront pas en cas de séisme. Ce que dit EDF : Déclaration d’un événement de niveau 2 (échelle INES) concernant la tenue au séisme de tuyauteries situées dans la station de pompage. Le président de l'ASN inquiet d'un risque nucléaire systémique.
PARIS (Reuters) - La sûreté des centrales nucléaires dans le monde est globalement préoccupante même s'il n'y a pas d'inquiétude à avoir dans l'immédiat, a estimé lundi le président du gendarme français du nucléaire (ASN) en évoquant la montée d'un "risque systémique".
"Il y a plus d'enjeux de sûreté, plus d'enjeux industriels, et de l'autre côté des entreprises qui ont des difficultés économiques, budgétaires, financières. Ce décalage entre plus de choses à gérer et moins de moyens pour le faire, sur la durée, porte des risques en soi", a expliqué Pierre-Franck Chevet lors d'un débat sur BFM Business.
Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire a qualifié d'"enjeux sans précédent" le renforcement de la sécurité dans l'exploitation courante du parc nucléaire, la prolongation de la durée de vie des centrales (initialement conçues pour être exploitées 40 ans) ou encore les investissements encore à réaliser à la centrale japonaise de Fukushima. (Dominique Rodriguez, avec Baté Felix) Centrale nucléaire de Golfech : des incidents à répétition qui posent question - Sud Ouest.fr. Trois incidents en sept mois viennent polluer l’image déjà sensible de la centrale nucléaire de Golfech, mise en service en 1991.
En octobre dernier, pendant deux minutes, le site avait libéré dans l’atmosphère des rejets radioactifs supérieurs à deux fois le seuil autorisé au cours d’une opération de traitement des effluents issus du circuit primaire. >> Nucléaire : faut-il avoir peur de la Centrale de Golfech ? Le 2 mai, c’est le réacteur n°1 de la centrale qui s’est arrêté automatiquement à cause d’un problème technique.
Sûreté nucléaire en France : « Un contexte particulièrement préoccupant » Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Pierre Le Hir.
Nucléaire : l'envers du décor. Les risques liés aux transports de matières radioactives Même transportées dans des conteneurs spéciaux, les matières nucléaires émettent des rayonnement radioactifs.
Ces convois exposent les populations à un risque d’irradiation et il est vivement déconseillé de s’en approcher. Les mesures de sécurité sont loin d’être suffisantes, les tests réalisés sur les conteneurs ne prenant pas en compte certaines situations. Ainsi, les conteneurs "CASTOR" utilisés pour transporter le combustible usé sont conçus pour résister pendant 30 minutes à une température de 800°C. Le nucléaire français de plus en plus sujet aux erreurs humaines. On constate une tendance croissante chez les promoteurs du nucléaire et leurs émules à présenter les grands accidents nucléaires comme des catastrophes naturelles dans lesquelles la responsabilité humaine serait relativement limitée, voire inexistante : les fameux « Acts of God » [actes de Dieu] de la littérature anglo-saxonne.
En réalité, l’utilisation de l’énergie nucléaire, notamment pour la production d’électricité, est une technologie inventée et mise au point par des scientifiques et des ingénieurs, approuvée et décidée par des dirigeants industriels, économiques et politiques. Le « facteur humain » est omniprésent dans la chaîne qui peut aboutir à un accident grave et l’apparition d’un risque non maîtrisé trouve le plus souvent sa racine dans une étape très antérieure à l’occurrence de l’accident : chacune de ces étapes mérite d’être étudiée sous l’angle de la responsabilité.
La France n’a pas échappé aux erreurs humaines. Nucléaire : les infractions d'EDF au droit du travail. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Rémi Barroux Après dix-huit jours de grève sur le site de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche), les salariés de l'entreprise sous-traitante Essor ont obtenu, mardi 23 juillet, un renouvellement de leur contrat pour une durée de dix-huit mois, à partir du 1er janvier 2013.
Leur combat illustre, pour la CGT, les conditions de travail pénibles des personnels de la sous-traitance, indispensables au fonctionnement du parc nucléaire. Les 150 salariés de cette filiale du groupe Vinci travaillent dans les secteurs de la maintenance et du nettoyage-décontamination, sur le site de cette centrale qui emploie 1 245 agents EDF et quelque 1 000 personnels extérieurs en période de travaux. Reçus mardi par la ministre de l'écologie, Delphine Batho, les salariés d'Essor ont réclamé "l'élaboration d'un texte contraignant" leur garantissant de meilleures conditions sociales.
Juillet 2013. Acier low-cost, travail illégal : la face cachée du chantier de l'EPR. 1/ EDF importe des aciers low-cost pour fabriquer des équipements cruciaux pour la sûreté ! EDF, qui présente le réacteur EPR comme le plus haut standard existant pour la sûreté nucléaire, n’a pas de scrupules à économiser sur les matériaux destinés à ses équipements les plus cruciaux. Un fait reconnu par …Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l’Énergie Atomique ! Le Réseau “Sortir du nucléaire“ rend public un enregistrement inédit, réalisé par un militant le 13 avril 2013 à l’occasion de « Futurapolis », un événement organisé par Le Point.