Article - La presse américaine dénonce l'hypocrisie des restrictions françaises à la liberté d'expression. Temps de lecture: 4 min «Je suis troublé.»
C'est la réaction de l'humoriste Jon Stewart, «perdu» face à l'arrestation et au renvoi en correctionnelle, pour «apologie du terrorisme», de Dieudonné pour son post Facebook «Je me sens Charlie Coulibaly»: «C'est un post Facebook ignoble, mais c'est pour ça qu'on a inventé le bouton "unfriend", non?» «Arrêter quelqu'un pour avoir dit quelque chose quelques jours après une manifestation de soutien à la liberté d'expression –c'est un peu bizarre.» Pour Jon Stewart et de nombreux journalistes et intellectuels américains –de gauche comme de droite–, les discours de haine sont mieux régulés et combattus dans le débat public d'idées que dans les tribunaux. Des peines trop lourdes? Dans un éditorial, le journal canadien Globe and Mail accuse le gouvernement français d'avoir été trop loin: Article - « Charlie », Dieudonné, réseaux sociaux... la foire aux questions de la liberté d'expression.
Depuis une semaine, des lecteurs nous posent des questions sur la liberté d'expression, ou s'étonnent de la manière dont est appliquée la loi.
Depuis une semaine, de nombreuses remarques et questions de nos lecteurs et des internautes nous interpellent sur la liberté d'expression et ses limites, ou s'étonnent de la manière dont est appliquée la loi. Nous avons tenté de faire un tour d'horizon des messages les plus fréquents. « J'ai le droit de dire ce que je pense » Vous avez le droit, oui, mais en privé, et encore. Article - Liberté de conscience et respect de la laïcité. Charb, Cabu, Wolinski et Charlie Hebdo ont-ils été châtiés pour avoir blasphémé ?
Non ! Ils ont été assassinés pour avoir défendu, par l’humour mais jusqu’au sacrifice, la liberté de conscience, de pensée et d’expression critiques contre tous les obscurantismes, tous les fanatismes, tous les intégrismes religieux et politiques. Ils n’ont pas été massacrés par des musulmans, fussent-ils radicaux, mais par des terroristes barbares et fascisants. En France, le dernier supplicié pour blasphème fut en 1766 le jeune chevalier de La Barre car ce délit n’existe plus depuis la Révolution. L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 stipule : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public. » Le délit de blasphème, comme celui de régicide, fut rétabli par la monarchie, restaurée en 1815, mais abrogé dans les années 1830.
Il ne faudrait donc pas confondre tolérance et laïcité. Article - L’anthropologue Emmanuel Todd mal à l’aise avec le mouvement «Je suis Charlie» L’anthropologue et historien français Emmanuel Todd a confié au quotidien japonais Nikkei être mal à l’aise avec le mouvement «Je suis Charlie», né en France après l’attentat contre Charlie Hebdo, jugeant que les caricatures de Mahomet humilient les faibles de la société.
«Il y a un grand écart entre ce qui se passe actuellement en France et ce que je pense», a déclaré M. Todd au correspondant du Nikkei à Paris. «En France, si on ne touche pas à une personne en particulier, on considère qu’il est possible de tout caricaturer. Avant l’attentat, je critiquais les dessins satiriques de Charlie Hebdo. Je ne peux donc pas être d’accord avec la sanctification de cet hebdomadaire qui a publié des caricatures obscènes du prophète Mahomet», a-t-il ajouté selon des propos rapportés en japonais.
Il pointe en outre les inégalités dont sont victimes les immigrés et leurs enfants, «qui ne peuvent recevoir un enseignement suffisant et ne trouvent pas de travail en période actuelle de crise économique. Article - N’y a-t-il vraiment plus de censure en France. Crédit photo: Dasemarcalvarez La question se pose encore en 2014, tant les velléités de contrôle de l’État sur le 4ème pouvoir sont importantes, tous bords confondus.
Contrôles des sources, des contenus, influence du politique sur les rédactions… Mais la censure contemporaine, loin d’avoir disparue, est beaucoup plus large que la simple surveillance des journaux. Article - « Charlie », Dieudonné… : quelles limites à la liberté d'expression ? « Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? Article - L’avenir de la liberté d’expression. Le militant pour les droits de l’homme Aryeh Neier nous parle de l’avenir de la liberté d’expression.
Comme nombre de défenseurs de la liberté d’expression, je pense que c’est le droit le plus important que nous possédons. Il est intrinsèquement important car un aspect crucial de notre humanité réside en notre capacité à nous exprimer librement et à échanger des informations, des idées et des observations les uns avec les autres sans contrainte exercée par l’état. Son rôle instrumental essentiel tient au fait qu’il rend possible la défense de tous les autres droits. Nous pouvons attirer l’attention sur des violations et pouvons nous organiser ensemble au travers de l’exercice de la liberté d’expression afin de défendre nos droits. De cette manière nous pouvons aussi défendre nos droits à un traitement juste et équitable, notre droit à ne pas être puni de façon cruelle et la protection de notre vie privée.
Lire davantage: Article - Liberté d’expression en France : le faux débat. Alors que les récents attentats, visant notamment le journal satirique Charlie Hebdo pour ses publications de caricatures de Mahomet, et que la grand manifestation républicaine du 11 janvier sont encore bien présents dans les esprits, une partie des médias français a enclenché une réflexion de fond sur la notion de liberté d’expression, et sur ses limites.
Avec une pédagogie louable, probablement appelée par les inquiétudes des enseignants et de la société en générale, Le Monde puis Mediapart se sont fendus d’articles explicatifs sur la question, comparant en particulier le traitement judiciaire réservé à l’humoriste Dieudonné à celui du journal satirique Charlie Hebdo. L’auteur de cet article prétend que ces exercices pédagogiques, aussi utiles et intéressants qu’ils paraissent a priori, ne servent en réalité qu’à masquer le véritable rôle de ces jurisprudences « à la française »: permettre aux acteurs du monde politique d’exister sur une scène médiatique de plus en plus confuse. Article - Des limites légales à la liberté d'expression. Vidéo - Les clés des médias : la liberté d'expression et ses limites. Vidéo - C'est quoi, la liberté d'expression ? - 1 jour, 1 question.
La liberté d'expression est un droit, le droit d'exprimer librement ce que l'on pense.
Ce droit est une liberté fondamentale, proclamée dans La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Ainsi, chacun a le droit d'exprimer ses idées dans le respect de l'autre, même si ces idées déplaisent. Sans liberté d'expression, il n'y a pas de liberté de pensée, et pas de démocratie, c'est-à-dire que le peuple ne peut pas s'exprimer. Par exemple, dans certains pays, il est interdit d'exprimer toute idée qui n'est pas en accord avec celles des dirigeants.
Dans ces pays, il n'y a pas non plus de liberté de la presse : les journaux ne peuvent pas parler de certains événements ou de critiquer le pouvoir. Or, la liberté de la presse garantit aux citoyens d'avoir toutes les informations nécessaires pour se forger une opinion librement. Charlie Hebdo est un célèbre journal satirique qui existe depuis des décennies et qui réagit à l'actualité en publiant des dessins humoristiques. Podcast - La liberté d’expression et le droit à la caricature religieuse du 25 février 2015.
Charlie Hebdo a l’air de se sentir bien seul… Tel le petit chien de Luz, à la Une du journal , poursuivi par une meute peu sympathique. __ Charlie Hebdo reste-t-il aujourd’hui seul à continuer d’oser la caricature, seul à user de tout le champ de la liberté d’expression ?
Riss , le nouveau patron, poursuit dans son édito : « Tout le monde a soutenu Charlie, écrit-il,« allez-y les gars on est derrière vous »…Mais combien oseront dessiner et publier un dessin blasphématoire ? Une foule qui, malgré l’immense soutien populaire et international qui a succédé à l’attentat du 7 janvier, n’a pas toujours compris le sens de la caricature…la preuve certains ont osé penser, si ce n’est dire «Ils l’ont peut-être bien cherché »… Alors, avons-nous aujourd’hui, sous la peur et face à l’incompréhension aussi de certains, renoncé à user et même abuser de notre droit à rire de tout, à être joyeux, méchants, et pourquoi pas irresponsables, car c’est bien de dessin dont on parle ?
Invités en studio : Image - La question de l'humour dans la liberté d'expression. Image - La question de l'humour dans la liberté d'expression. Image - Liberté d'expression et politique internationale. Image - Une campagne contre la censure sur internet. Image - Peut-on tout dire sur les réseaux sociaux ? Image - Liberté d'expression ou droit d'injurer.