« Nouvelles routes de la soie » : les ambitions planétaires de Xi Jinping. « Nouvelles routes de la soie » (1/8).
La Chine s’est lancée dans un vaste programme sur terre et sur mer, visant à conforter son rôle de deuxième puissance économique mondiale. Récit à travers une série de huit reportages LE MONDE | • Mis à jour le | Par Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)
Xinjiang Riots. La sinisation du Xinjiang ouïghour. L’actualité jette périodiquement un coup de projecteur sur des révoltes meurtrières à Kashgar, à Urumqi, à Guldja, mais très vite le livre se referme sur ces contrées de la lointaine Asie centrale chinoise.
L’annonce des tragédies qui égrènent le nombre des victimes, les rares images volées de ces révoltes qui nous parviennent, relèguent au second plan la destruction des villes qui inexorablement se déroule depuis de longues années. Peu de gens savent qui sont ces Ouïghours qui, périodiquement, secouent le joug que les Chinois font peser sur eux, sur leur culture et de quelle nature est ce joug [1]. Les Ouïghours se rattachent à l’ensemble de peuples turco-mongol et constituaient la plus importante « minorité » qui peuplait le Xinjiang jusque dans les années soixante-dix.
Xinjiang. Le Parti communiste chinois exerce un contrôle étroit sur l'administration de la "région autonome ouïgoure" du Xinjiang ("nouvelle frontière" selon la désignation chinoise de l'ancien Turkestan oriental) située aux confins nord-ouest de la Chine et dont l'autonomie est largement fictive.
La présence des Chinois d'ethnie han sur le territoire est passée de 6% à la fin des années 1940 à 41 % aujourd'hui, ils représentent une forte majorité dans certaines villes, dont Urumqi la capitale et ils détiennent l'essentiel du pouvoir. Les Ouïgours, turcophones musulmans, sont soumis, en particulier sur le plan culturel, religieux, depuis le durcissement de l'encadrement politique au cours des années 1990 et la sinisation accélérée du territoire.
Mise à jour : janvier 2016. La frontière et ses effets sur l’utilisation du sol : l’exemple Kazakhstan-Chine. L’Earth Observatory de la NASA a publié le 16 août 2014 une image satellite de la frontière entre le Kazakstan et la Chine, prise le 9 septembre 2013 par Landsat 8.
L’impact de la frontière politique est particulièrement net entre les paysages du Xinjiang chinois autour de la ville de Tacheng (ou Qoqek) et ceux du Kazakhstan oriental près du lac Balkhach. D’un côté, un paysage de petites parcelles de cultures irriguées, front pionnier agricole chinois et de l’autre, la steppe et le parcellaire héritier des sovkhozes. A mettre en relation avec les travaux du géographe Alain Cariou : Alain Cariou, « Le nouveau Xinjiang : intégration et recompositions territoriales d’une périphérie chinoise », EchoGéo], 9 | 2009, Alain Cariou, Le Xinjiang : une nouvelle frontière pour la Chine. Sinisation et ouverture d’une périphérie chinoise, diaporama présenté au FIG de Saint-Dié en octobre 2013,
Chine: les émeutes interethniques au Xinjiang. NOUS AVONS assisté le dimanche 5 juillet 2009 à une violente émeute à caractère interethnique à Urumqi, la capitale provinciale de la région du Xinjiang, une ville qui compte 2,36 millions d’habitants, dont 72 % de Han – c’est-à-dire de Chinois ethniques selon la terminologie officielle de la République populaire de Chine (RPC) - et 12 % de Ouïgours.
Il s’agit du plus important incident dans cette région depuis les émeutes de Kuldja/Yining en 1997, voire depuis la période de la Révolution culturelle. Pour comprendre les causes immédiates de ce qui s’est passé à Urumqi, il faut remonter un peu dans le temps. La genèse La genèse de ces événements doit être recherchée dans un incident qui s’est produit à l’usine de jouets Xuri située à Shaoguan dans la région de Canton au Guangdong, à l’autre bout de la Chine. Marines conduct live-fire exercises in Xinjiang - China.
01 diaporama Cariou Le Xinjiang FIG2013. Chine. L'épineuse question des Ouïghours au Xingkiang. La question ouïghour est beaucoup plus ancienne qu’on ne le croit et ne peut se résumer à une gentille cause indépendantiste ni à une lutte anti-terroriste justifiée.
Dans ces confins en partie désertiques mais riches (hydrocarbures, minerais, etc.), qu’on appelait autrefois le Turkestan oriental, vivent environ 22 millions d’habitants, les Hans constituant en 1949 quelque 6 % de la population, mais 41 % en 2014. Une diaspora, diffuse, existe dans le reste de l’Asie centrale, en Turquie, en Arabie Séoudite, en Europe, aux États-Unis. D’un côté, les Ouïghours subissent des restrictions à leurs libertés et des vexations régulières. Le concentré de tomate, un produit agro-industriel mondialisé. La parution de l'ouvrage de Jean-Baptiste Malet, L’Empire de l’or rouge.
Enquête mondiale sur la tomate d’industrie (Fayard, 2017, 288 pages) a conduit la presse d'actualité à publier de nombreux articles sur la tomate dans la mondialisation. L'auteur enquête sur l'histoire et la géographie du concentré de tomates, produit phare de l'industrie agro-alimentaire. Il s'agit d'une géographie entièrement mondialisée, dans laquelle la province chinoise du Xinjiang est intégrée aux circuits mondiaux par l'intermédiaire de conglomérats agro-industriels détenus par des généraux de l'Armée populaire de Chine, comme l'entreprise Cofco.
Les pays occidentaux n'en sont pas les seuls débouchés : le concentré de tomate en boîte envahit les marchés des pays en développement, y compris dans les populations les plus pauvres qui peuvent l'acheter à la cuillère dans certains pays, alors que c'est déjà l'un des produits alimentaires les moins chers. Pour compléter :
Comment la tomate d'industrie est devenue le symbole des dérives de la mondialisation. FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dans une enquête menée sur quatre continents le journaliste Jean-Baptiste Malet raconte les dérives du capitalisme à travers l'industrie de la tomate.
Mafias, pollution, exploitation, opacité : il dévoile comment un fruit est devenu l'illustration d'une spéculation économique sans limites. Jean-Baptiste Malet est journaliste. Il vient de publier une enquête menée sur quatre continents, dénonçant les dérives de l'industrie de la tomate, L'Empire de l'or rouge (éd. Fayard, 2017). FIGAROVOX. - Dans votre livre, L'Empire de l'or rouge, vous décrivez l'histoire méconnue d'une marchandise universelle, le concentré de tomates, devenue une matière première employée dans tous les pays du monde.
Le business de la tomate, enquête sur un concentré de mondialisation - rts.ch - Economie. "Un sujet aussi banal que la tomate nous renvoie à toute la complexité de la mondialisation avec ses gagnants et ses perdants", résume pour la RTS Jean-Baptiste Malet qui signe avec Xavier Deleu le documentaire "L'empire de l'or rouge - Enquête sur une industrie aux origines de la mondialisation" (à revoir ci-dessus).
Aujourd'hui âgé de 30 ans, le journaliste s'est déjà fait remarquer en 2013 avec "En Amazonie", une enquête choc sur les conditions de travail souvent très dures chez Amazon. De la tomate made in China Ce printemps, il démontre que la plupart des coulis de tomates qui servent à agrémenter nos pizzas et hamburgers sont en fait fabriqués à partir d'un concentré made in China lequel est ensuite déversé en barils dans les ports du monde entier et raffiné par une multitude de marques qui n'ont - dans une majorité de pays - aucune contrainte légale les obligeant à préciser la provenance des ingrédients utilisés.
L'Italie est allée jouer les Marco Polo en Chine Marco Polo au Xinjiang. «L'Empire de l'or rouge»: Découvrez les dessous très peu reluisants du business de la tomate d'industrie. Qui a déjà vu une tomate d’industrie ?
Oubliez tout de suite la tomate ronde, rouge et gorgée d’eau consommée telle quelle. Rien à voir. La tomate d’industrie est « à la tomate fraîche ce qu’une pomme est à une poire », écrit Jean-Baptiste Malet, journaliste de 30 ans tout juste, dans son livre-enquête L’empire de l’or rouge, sorti aux éditions Fayard. Oblongue, plus lourde car moins gorgée d’eau et à la peau dure pour supporter les longs voyages et le maniement des machines, « c’est un autre fruit, une autre géopolitique, un autre business », poursuit-il.
Approcher les dynamiques régionales en Chine. Mischief, un récif philippin grignoté par les Chinois. Leçon de propagande chinoise en zone interdite. Quelle stratégie pour la Chine en Arctique ? Géopolitique - Chine. DEPUIS QUELQUES années, la région de l’Arctique est devenue un sujet d’actualité internationale. Cet intérêt grandissant est reflété par les discours des médias sur l’abondance présumée de ses ressources naturelles, sur les enjeux de souveraineté et sur l’ouverture possible de nouvelles routes maritimes. La région de l’Arctique concerne huit pays, dont cinq, le Canada, la Russie, les États-Unis, la Norvège et le Danemark (via le Groenland) [1], sont directement riverains de l’océan du même nom.
Les changements climatiques causant la fonte rapide du pergélisol, le recul des glaciers et la fonte de la banquise créent d’importantes opportunités géostratégiques et géoéconomiques qui n’ont pas échappé aux pays avoisinants en quête, d’une part, de ressources naturelles pour soutenir leur croissance économique et, d’autre part, de profits commerciaux que pourrait induire la mise en service de routes maritimes. Carte de l’Arctique. Cet « ami » nord-coréen qui embarrasse Pékin. “Go west” : Cette immigration interne à la Chine qui en révèle les inégalités.
Le développement économique chinois a démultiplié les inégalités régionales, entre les provinces côtières tournées vers le monde et le reste du pays. Le littoral, peuplé majoritairement de Han, a profité de l’explosion de l’investissement direct étranger et des délocalisations. Il concentre presque les deux tiers de la richesse créée en Chine, alors qu’il ne représente que 14 % de sa superficie et ne compte qu’à peine la moitié de sa population.
La grande mue de l’armée chinoise - Le Temps. Aucune force, terrestre, aérienne ou navale ne devrait y échapper. Car le président chinois prépare ce qui est perçu comme la plus importante réforme en trente ans de l’Armée populaire de libération (APL, ou PLA en anglais). Vendredi, alors qu’il inspectait la rédaction du PLA Daily, Xi Jinping a appelé les soldats à «remplir leur mission» pour réaliser «le rêve d’une armée forte». Forte, l’APL l’est sûrement par le nombre de ses troupes, 2,33 millions de soldats au total, un record mondial alors que les Etats-Unis disposent de 1,43 millions d’hommes. Réforme militaire chinoise: des visées ambitieuses. Défense URL courte La Chine, qui a engagé une réforme militaire d'envergure, envisage de créer une armée unique en son genre: les Forces d'appui stratégique.
Leur mission principale est évoquée par l'expert militaire russe Vassili Kachine dans un commentaire rédigé spécialement pour Sputnik. "La nouvelle structure englobera toutes les capacités de l'armée chinoise en ce qui concerne la guerre de l'information et les opérations spéciales. Outre la troisième et la quatrième directions de l'Etat-major général chargées de la reconnaissance technique, de la guerre électronique et de la cyberguerre, les Forces d'appui stratégique comprendront des structures ayant pour mission la reconnaissance militaire et même la lutte psychologique", affirme l'expert. La Chine lance une réforme militaire d'envergure. International URL courte Pékin envisage de réorganiser quatre organes d'administration militaire du pays, a annoncé lundi le président chinois Xi Jinping lors d'une réunion des responsables de la Commission militaire centrale de Chine. Selon un décret présidentiel, l'Etat-major général, le Département de logistique générale le Département de politique générale et le Département général des armements seront transformés en quinze départements et commissions contrôlés par la Commission militaire centrale de Chine.
Parmi ces nouveaux organismes on trouve le département de l'Etat-major général unifié, les départements pour le travail politique, la logistique, la défense nationale, les commissions disciplinaire, politico-juridique, scientifique et technique, de mobilisation, la conception d'armements, la planification stratégique, la coopération militaire et d'autres encore. La Chine, nouvelle puissance hégémonique ?